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Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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Les diplômes au feu ?

Vers 1830, à l'époque où l'on commençait réellement à prendre l'école au sérieux, on enseignait quatre branches: la lecture, l'écriture, le calcul et la géographie. Un enfant d'alors suivait environ 3000 heures d'enseignement au total. Ce pensum passait à 7000 ou 8000 vers 1900, et aujourd'hui on en est à 15000 heures environ. Une cinquième branche, puis une sixième, etc. sont venues s'ajouter aux quatre premières, comme si le profit qu'en retirent les écoliers allait se multiplier d'autant. Mais ce n'est pas le cas.
Les êtres humains éprouvent une certaine «soif de savoir», ils sont « avides de connaissances ». Mais quand ils sont forcés d'absorber plus de nourriture intellectuelle, d'apprendre plus de choses qu'ils ne le souhaitent, cela devient aussi nocif et aussi fastidieux pour eux que s'ils étaient contraints d'avaler plus d'aliments qu'ils n'en ont envie.
L'école n'a jamais changé fondamentalement de méthode depuis 1830. On répète sans cesse qu'il faut tenir compte des intérêts ou activités propres des élèves, de leurs problèmes personnels, etc. Mais on n'ose pas véritablement réorienter le système éducatif en fonction de ce discours.
Bien sûr l'enseignement dispensé d'en haut est un peu en recul, et la marge de manÅ“uvre pour le travail individuel autonome ou les travaux de groupes s'est élargie. Mais les matières d'enseignement sont aujourd'hui comme hier largement planifiées. Or apprendre est un processus extrêmement individuel, qu'on ne saurait planifier. Si on veut le planifier à tout prix, on ne peut plus parler d'éducation, mais d'alignement, d'endoctrinement.

Supprimer les diplômes

Nous devrions envisager d'abolir ou interdire tous les certificats scolaires et tous les diplômes. A ce moment-là, les expériences acquises en dehors des murs de l'école redeviendraient peut-être «compétitives». On se soucierait moins de savoir où, quand, comment un tel a appris quelque chose, du moment qu'il le saurait. Le fait même d'apprendre sortirait en quelque sorte du ghetto où cette activité s'est fourvoyée ces deux cents dernières années.
L'apprentissage, le questionnement, la curiosité et l'expérimentation redeviendraient les choses du monde les mieux partagées. Si nous étions aussi curieux et éveillés que les petits enfants - et nous le redeviendrons peut-être progressivement - nous pourrions apprendre tout ce que nous pouvons seulement imaginer, sur les chantiers, dans les supermarchés, aux carrefours, dans les greniers, sur les tas d'ordures, aux éventaires des marchands de journaux et à mille autres endroits - peut-être même dans ce qu'on appelle les «écoles»!

Développer les valeurs intérieures

Nous subissons tous la société de consommation. Nous souffrons de vivre dans une société de compétition, d'être nous-mêmes une société qui semble s'autodétruire et détruire la planète avec une folle et aveugle énergie.
Je considère que nos écoles sont un rouage de cette société; c'est là, pour le dire en généralisant un peu, que sont produits les types de comportements et les attitudes mentales dont beaucoup de nos contemporains cherchent à se débarrasser.
Mais comment faire pour renoncer par exemple à un style de vie fondé sur des valeurs extérieures comme l'argent, les beaux habits, la coûteuse bagnole, si nous n'en connaissons pas d'autres?
Les fameuses valeurs intérieures doivent pouvoir se développer et s'épanouir. Or le plaisir de la confrontation intellectuelle, loin de proliférer, semble au contraire en train de s'atrophier dans nos écoles. Et loin d'y voir leur place et d'y être bien accueillis, la curiosité, la vivacité d'esprit, les centres d'intérêts personnels, la sollicitude à l'égard d'autrui et le goût du rêve en perturbent plutôt le fonctionnement.
C'est ainsi que les individus dépérissent par l'intérieur. Quelque chose s'éteint en eux qui ne pourra que difficilement être ramené à la vie, malgré tous nos efforts.
Je ne me préoccupe donc pas de l'école uniquement parce que je déplore le grand nombre de personnes qui souffrent quotidiennement entre ses murs et par sa faute, et parmi eux, il y a beaucoup d'enseignants. Je me soucie aussi de l'école parce qu'il me paraît important, pour l'avenir de notre société, d'apprendre enfin à penser l'école de manière critique et en allant au fond des choses, et de renoncer aux vieilleries pour se risquer aux innovations.









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