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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
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Le détesté copain
Il est venu vers moi, comme au soir d'une défaite: en loques, couvert de boue, le pantalon mouillé jusqu'aux genoux. Ses chaussures faisaient un joli bruit mouillé à chaque pas.
J'étais partagée entre l'envie de lui sourire, de le gronder ou de le consoler. Il avait le menton qui tremblait. En me baissant vers lui, le tout-petit, je lui ai simplement demandé: «Qu'est-ce qui se passe, bonhomme?» Il a pleuré doucement, la tête contre mon épaule. Puis, d'une petite voix entrecoupée de sanglots, il m'a parlé de ce copain qui n'était plus copain, qui l'avait bousculé, fait tomber dans la flaque d'eau, la seule flaque d'eau de toute la cour de récréation! et puis ils étaient plusieurs, il n'avait plus de copains, et même les filles s'étaient moquées de lui. Et il ne voulait plus aller à l'école.
Sur le moment, je n'avais rien à dire. Nous avions toute la soirée pour y penser. Il a pris un grand bain, et, dans l'eau qui moussait, il m'a dit: «Tu sais, mon copain, des fois, c'est mon détesté copain. Mais, des fois, il est gentil aussi
» Il envisageait déjà son retour à l'école! J'ai pensé que demain, j'affronterais peut-être la réflexion perfide et bien pensée de la voisine et que cela me chavirerait le coeur et me laisserait sans doute plus de rancune.
Ah ! si nous pouvions conserver à trente ans un cÅ“ur tendre de quatre ans!
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