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Comment traiter les enfants anormaux dans la famille… et aussi les autres

Le expériences de Mme Montessori à Rome et du Docteur Decroly à Bruxelles ont établis que les méthodes créées pour les enfants anormaux conviennent également à ceux qui sont bien doués. Les quelques remarques suivantes extraites d'un article de Mlle Alice Descoeudres dans «l'Ami du Foyer», s'adressent donc aux parents des uns comme des autres.
Les enfants anormaux étant souvent chétifs de corps et chancelants dans leur caractère, leur volonté et leur intelligence, il faut leur prodiguer plus qu'aux autres ces trésors de patience, de dévouement et d'amour qui aident au développement de la personnalité. Ils ont encore plus que les normaux besoin d'une atmosphère de calme et de bonté, car ils n'ont pas la joyeuse force de réaction des enfants bien portants pour se remettre des rebuffades ou des mauvais traitements.
Un cas très typique est celui des bègues, qui peuvent très bien n'être pas anormaux du reste; des spécialistes compétents ont renoncé à un traitement spécial parce qu'ils sont persuadés que l'exercice normal de la parole dans un milieu sympathique, d'où sont bannies toute moquerie et toute brusquerie, suffit à la guérison; en revanche si ces conditions ne sont pas réalisées, les meilleurs leçons de langage sont compromises.
Il est certain que tous les enfants gagnent à être traités avec douceur, à vivre dans une atmosphère de bonté, mais les anormaux y sont particulièrement sensibles et deviennent alors capables à leur tour de rendre cette bonté à ceux qui la leur ont témoignée ou à d'autres.
Il va sans dire, - j'enfonce des portes ouvertes, mais comme presque personne n'y passe, c'est peut-être permis - que la bonté doit être accompagnée de fermeté. Hélas, tous les jours, on rencontre des parents qui ne savent plus que faire de leurs enfants anormaux, à force de les avoir gâtés, et qui vous
avouent n'avoir pas eu le courage de faire obéir ces petits malheureux. Tout en comprenant leur tendresse, il faut bien leur dire qu'elle est mal appliquée et que leurs pauvres enfants seraient bien plus heureux s'ils avaient appris à obéir.
Mme Montessori a rendu service à l'enfant, en insistant pour qu'on le laisse agir toutes les fois que faire se peut, au lieu de le priver, par une aide inconsidérée, d'autant d'occasions de développement et de joie. Si les parents d'un enfant anormal ne possédaient que cette seule règle d'éducation: ne jamais lui rendre le mauvais service d'agir à sa place, ils contribueraient dans une large mesure à son développement. Et combien d'enfants doués dont le développement est aussi entravé par des procédés trop peu éducatifs ! Il est vrai qu'avec l'enfant anormal, dont la maladresse atteint parfois bien au-delà de ce qu'on peut imaginer, il faut une bonne dose de patience et de compréhension pour lui laisser le temps de se débrouiller tout seul, au lieu d'aller à son secours. Il y a là une éducation de soi-même que très peu de parents savent s'imposer.
Cette patience doit s'exercer partout: quand l'enfant s'habille, quand il mange, quand il est occupé au jardin ou dans les travaux du ménage - ces derniers offrent une mine d'exercices excellents pour le développement des anormaux - enfin dans les jeux, on choisira des jouets propres à exercer l'habileté manuelle (une ficelle, une boîte sont de véritables jeux pour l'enfant) et on aura la bonté de ne pas voler à son secours dès que surgit une difficulté.
Laisser agir l'enfant, ou le pousser à agir - car l'anormal est souvent apathique - voilà certainement l'essentiel, tant pour sa santé que pour le développement de son intelligence et de sa bonté.
L'anormal incapable de raisonner ou d'imaginer se montre souvent apte à observer, et même de façon remarquable. II faut tirer parti de ce don et le développer dans la mesure du possible. Les promenades à la campagne sont particulièrement désignées pour l'intéresser à la croissance des plantes, aux moeurs des animaux. Certains exercices lui plaisent généralement: dehors on lui remet une fleur ou une feuille et il doit trouver les pareilles; à la maison on dispose plusieurs objets sur une table; pendant que l'enfant tourne le dos, on en ôte, on en ajoute et il doit chaque fois expliquer le changement survenu. On peut aussi faire un dessin et tandis que l'enfant regarde ailleurs le modifier.
Tous ces exercices non seulement éduquent, disciplinent l'attention, mais encore créent chez l'enfant l'envie de parler pour faire part de ses observations : or avoir envie de dire quelque chose, n'est-ce pas la moitié du travail, en fait de langage ?
Et j'ai pu constater maintes fois que l'enfant utilise ces qualités d'observation non seulement aux leçons ou aux promenades, mais chaque fois que son aide peut être utile à quelqu'un. Un reste souvent confondu de la promptitude avec laquelle des enfants très retardés voient les services à rendre. Entre eux particulièrement ils font preuve d'une telle compréhension, d'une telle serviabilité, de tant d'égards et de dévouement que ceux seuls qui les ont fréquentés peuvent en avoir une idée.


Nous recommandons aux parents de faire examiner sans tarder leur enfant par un médecin spécialiste compétent, s'ils constatent des anomalies dans son développement.
L'autre jour on nous parlait d'un petit être revenu à un état presque normal à la suite d'un traitement régulier et prolongé - et de la grande facilité avec laquelle les sourds-muets apprennent à lire sur les lèvres et à parler lorsqu'on les confie tout petits, avant l'âge scolaire, à un maître spécialiste; à six ans ils ont déjà plus de peine. (Réd).










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