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Après la première classe

Extraits d'un intéressant article publié par le «Journal des parents» et dû à la plume de M. J. L., instituteur.

Depuis quelques semaines l'écolier de sept ans prend régulièrement deux fois par jour le chemin de l'école. Sa nouvelle vie dans ce monde nouveau amène, dans ses goûts et son caractère, des changements assez sensibles pour surprendre et inquiéter parfois les parents non avertis.
Quand la mère, à la rentrée des classes, présente son enfant à l'institutrice chargée de son instruction et d'une grosse part de son éducation, elle la salue comme une collaboratrice précieuse, sans se douter qu'un coeur de mère puisse souffrir de voir une part de l'affection filiale aller à une autre personne. Mais bientôt la maîtresse devient pour le nouvel élève un personnage très important, sachant presque tout, et possédant le droit redoutable de punir et de récompenser. Aux yeux du tout petit elle est un être supérieur qui dépasse ses parents en puissance et en valeur.
Il ne lui vient pas à l'idée qu'elle puisse se tromper, aussi sa parole fait-elle loi. Si papa et maman donnent des indications contraires à celles qu'il a reçues en classe, il ne manquera pas de répondre: «La maîtresse l'a dit !» Et ce sera sans réplique. Au risque d'être puni, il désobéira sans hésiter à ses parents qui, tous deux, en éprouvent un peu d'amertume. « Il aime trop cette demoiselle, il se détache de nous ! C'est un ingrat », pensent-ils.
La vie scolaire est si nouvelle, si riche en imprévu que l'enfant en parle sans cesse, ce qui accentue encore leur mécontentement.
Que faire en semblable occurence : - Rien ! sinon redoubler de douces attentions, de sollicitude plus tendre encore et laisser agir… le temps, grand magicien qui arrange tant de choses. Il est à la fois naturel et bon que l'institutrice prenne momentanément une grande place dans le coeur de l'enfant ; les surprises, les heurts et les difficultés du début n'en seront que plus aisément surmontés. L'affection, l'admiration, le respect stimulent le zèle, soutiennent l'élan. II n'y a pas réellement diminution d'amour filial ; tout au plus, l'intérêt prédominant est-il reporté pour un temps sur l'institutrice ; le milieu scolaire est devenu le centre des préoccupations du jeune élève.
Le temps, ai-je dit, fera son oeuvre et l'équilibre des affections s'établira de lui-même dans le coeur de l'enfant.
Pour la famille, une autre cause de déception est l'apport de mots grossiers et vulgaires qu'elle avait soigneusement exclus de son vocabulaire. Plusieurs de ces vocables sonores et pittoresques plaisent aux petits ; comme ils n'en comprennent ni le sens, ni la portée, ils les emploient avec une certaine satisfaction. L'argot a toujours grand succès auprès des jeunes. Se dépiter ne sert à rien, mais tolérer un langage vulgaire ou ordurier serait une lourde faute qui aurait de déplorables répercussions sur le caractère et les mÅ“urs. Si l'écolier aime ses parents, se sent aimé d'eux et a pris l'habitude de l'obéissance, on obtiendra sans trop d'insistance qu'il fasse l'effort de renoncer aux gros mots. D'ailleurs si ceux-ci sont rigoureusement proscrits du répertoire familial, l'enfant les considérera bientôt comme déplaisants et n'osera plus les employer.
Les premiers mois d'école réservent parfois aux parents d'autres douloureuses surprises : leur cher petit, qu'ils avaient cru intelligent, se révélera peut-être lent et peu ouvert aux choses de l'esprit ; il témoignera de plus d'intérêt pour le jeu que pour l'étude; son caractère bien marqué, mais encore peu discipliné, lui vaudra des réprimandes ou des punitions. Ses parents courent un double risque: réprimander trop souvent et trop durement et accroître ainsi le désarroi du jeune élève ou suspecter la maîtresse d'erreur et d'injustice.
Il ne faut jamais oublier que les récits d'un enfant sont rarement conformes à la réalité. Sa conscience n'étant pas formée, il croit avoir intérêt à voiler la vérité, à mettre la faute sur autrui; son imagination le pousse à broder, sa mémoire ne lui permet pas toujours d'apporter fidèlement l'enchaînement des faits, les termes employés. D'autres fois la difficulté qu'il a à s'exprimer correctement l'incite à déformer le sens de propos souvent mal compris. On pourrait aussi noter une tendance à l'exagération. Les parents feront donc bien de réserver leur jugement et de s'entretenir fréquemment avec l'institutrice.
Pour l'enfant, les premiers mois d'école sont une période d'épreuves. Les difficultés se révèlent d'ordinaire plus grandes qu'il ne se l'était figuré : les leçons paraissent longues à celui qui a presque toujours vécu sous le régime d'une beaucoup plus grande liberté ; l'apprentissage de la lecture et de l'écriture ne va pas tout seul. Certains camarades le raillent et l'ennuient, son instinct combatif lui attire des désagréments, tandis que son amour-propre souffre des réprimandes et des insuccès. Il est de toute importance que ses parents l'encouragent et le comprennent non pas occasionnellement, mais toujours. Sa jeune âme ne s'épanouira normalement que dans une atmosphère familiale faite de douceur et de sérénité d'où la fermeté et les justes exigences ne seront pas exclues.









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