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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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Education

Je me sanctifie moi-même pour eux. (Jean, XVII, 19).

L'éducation n'est pas une science avec des règles et moins encore des procédés; elle est un art fait d'intuition, d'âme, d'amour. En éducation on ne fait rien à la «confection» ; il faut travailler et retoucher «sur mesure». Chaque enfant a sa structure morale, ses centres de vibrations, ses réactions, son rêve mystérieux, son sanctuaire intime et secret, et on ne pénètre pas en lui avec des passe-partout, des théories inflexibles, des principes immuables.
Il y a pourtant chez l'éducateur véritable quelques attitudes essentielles sans lesquelles les meilleures intentions et le plus chaud amour risquent d'être inopérants et même nuisibles.
Educateur, devant l'enfant, sois ému, sois vrai, sois positif, sois religieux.
Sois ému. - Comme Moïse, le pâtre fugitif sur la montagne d'Horeb, une voix doit saisir l'éducateur et lui dire : «Ote tes sandales, car le lieu où tu te tiens est une terre sacrée.» L'âme d'un homme, a dit Jésus, vaut plus que le monde entier, et combien plus l'âme enfantine encore sans poussières et sans fêlures. Il n'y a pas sur la terre de labeur plus délicat, plus haut, plus important, plus sacré que celui de l'éducation.
Emu, sérieux, l'éducateur ne donne pas à l'enfant des bribes de son temps - il n'agit pas avec des sautes d'humeur. Ici, pas de réflexes mais de la réflexion ; pas de nerfs mais de l'âme ; jamais de colère, surtout à froid, mais du respect. Terre sacrée ! Sois ému ; c'est là ta consécration, venue d'en haut.
Sois vrai. - Oui, certes, ne pas mentir ; c'est élémentaire. Pour l'enfant qui est vrai, tout est vrai ; tout est nourriture et vérité comme le lait maternel. Mais il y a un mensonge, peut-être moins apparent et tout aussi redoutable ; le mensonge qui ne parle pas mais qui vit : l'écart, l'opposition et même la
contradiction entre l'idéal, les principes que nous affirmons et notre vie de tous les jours.
L'enfant clair, plus sensible que nous aux dissonances spirituelles, perçoit nos duplicités. Peut-être même faut-il dire que ce mal menace plus particulièrement les milieux croyants. Précisément parce que nous avons appris de l'Evangile le plus bel idéal, les plus hautes conceptions morales, spirituelles, et que nous les aimons, nous voulons les donner à nos enfants et devant eux nous les affirmons, nous les proclamons même et l'enfant nous écoute. Mais pratiquement, qu'en faisons-nous? Prenez garde, l'enfant nous regarde. A la première expérience de notre duplicité, l'enfant souffre, pauvre être éperdu qui n'y comprend plus rien; et à la deuxième, son regard nous flagelle, l'enfant se ferme : «Tu n'est pas digne d'entrer.» Il ne croit plus en nous. C'est la mort de l'autorité que ne peuvent plus ressaisir grosse voix et fouet, et c'est la source des incompréhensions, des résistances et pis encore.
Sois positif. - Il y a une éducation qui dit toujours «non !», qui porte écrit sur son front: Défense ! Education dressage freiner, mâter. Préfère l'éducation qui stimule, qui dit : oui, et qui porte sur son front : En avant et plus haut.
L'enfant, pourrait-on dire, est semblable à un moulin, mettons même un moulin à vent. Il tourne et doit tourner envers et contre tous. S'il ne moud pas du blé, il moudra n'importe quoi et au besoin il usera ses meules. Donne-lui du blé à moudre, suggère, inspire des actes de valeur, des occasions supérieures de se dépenser ; mais ne prétends pas l'arrêter, l'immobiliser pour qu'il soit sage. Cela ne relève pas de ta puissance.
Si tu veux faire disparaître le malfaisant qui se lève parfois chez l'enfant, ne cherche ni chaînes ni sermons ; réveille le héros qui sommeille, fais-le se dresser, et le malfaisant disparaîtra. - Pauvres enfants qu'une éducation dressage a comprimés, refoulés ! Ils n'ont plus eu comme issues que de ramper, sournois, ou, ce qui est bien préférable, de faire explosion, révoltés.
Sois religieux. - Oui, certes, ta Bible, ta prière, Christ ! Dieu ! valeurs essentielles. - Mais plus encore : perçois chez l'enfant, dans son âme, l'appel de l'infini dé Dieu. Envisage que la destinée de ton petit se poursuivra bien au delà de cette terre. Ne garde pas comme horizon sa conduite, sa vie ici-bas. Prolonge religieusement tes ambitions pour lui. Cultive son âme, même si cela ne doit avoir aucune portée pratique pour cette existence. Offre à la jeune poitrine la possibilité de se dilater, au jeune héros de s'épanouir, au jeune mystique de s'agenouiller tout frémissant dans une vie qu'il doit voir comme une entreprise divine inouïe qui déborde tous les savoirs et toutes les compréhensions.
Emu, vrai, positif, religieux. Comme tout cela, qui est nécessaire, est cependant lourd à nos épaules! Pour une oeuvre semblable il faudrait d'autres mains, d'autres yeux, un autre coeur, une autre âme que ce que nous sommes! il faudrait être… saint !
Et voilà bien l'aveu ; la main-mise sur nous de la parole de Jésus-Christ.
O vous tous qui êtes investis d'un si grand ministère, vous pères et mères en particulier, le soir, quand dans la chambre proche monte le souffle régulier des enfants endormis, vous aussi les yeux clos de tendresse et de ferveur et les mains jointes d'impuissance personnelle, vous ne pouvez décidément dire autre chose :
Pour eux, mon Dieu, donne-nous de nous sanctifier.









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