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Correspondance
Je voudrais, chères soeurs, vous ouvrir mon coeur.
Il y a des moments, où l'on sent plus que d'autres, le besoin de faire le compte de ses voies et celui que j'ai fait au sujet de l'éducation de mes enfants, m'oblige à m'humilier profondément; je l'ai fait devant Dieu et je sens aussi le besoin de le faire devant vous.
Peut-être pourrons-nous ensemble nous encourager pour l'avenir et sentir davantage le besoin de nous jeter dans les bras du Père pour recevoir de Lui les forces et le discernement dont nous avons besoin avec cette jeune génération.
Ce que je constate qui a surtout manqué, c'est l'amour. Oh! vous le comprenez, ce n'est pas cette tendresse passionnée, qui nous rend esclaves des enfants, mais l'amour même du Père que nous ne pouvons posséder que par Lui, qu'il est tout disposé à nous donner et qui se montre dans la correction aussi bien que dans l'approbation.
Je me dis que je n'ai pas su entourer, soigner, arroser ces tendres boutons prêts à s'épanouir et que même souvent je les ai flétris, alors qu'ils promettaient beaucoup.
Que c'est délicat ! et pourtant Dieu, en nous les confiant, croyait trouver en nous de fidèles servantes de son dépôt.
Je me reporte à un temps où, en effet, la joie inondait mon coeur en voyant clairement l'oeuvre de Dieu se faire dans ces jeunes coeurs; et puis, lentement, mais sûrement, je les ai vus perdre de cet enthousiasme et de cette simplicité qui caractérise les enfants. Ils sont moins réjouis. Et comment ne serai-je pas dans la souffrance ? quand je dois reconnaître franchement que la cause vient de moi.
J'ai déjà eu l'occasion de dire combien ces chers petits attendent de nous et comme ils lisent sur nos visages ce qui se passe au fond du coeur. De là, ils sont encouragés ou découragés. Bien pis est, si nous témoignons de l'aigreur par nos paroles et nos actes, grondant constamment et ne sachant pas souvent leur montrer de la satisfaction, ou les reprendre avec douceur et fermeté. Voilà de quoi écraser un enfant et lui faire croire qu'il n'est bon à rien. Puis, le découragement, cet ennemi, s'empare de lui, et, si nous n'y prenons garde, aura bientôt plongé de profondes racines.
Pourtant notre cher journal nous a souvent montré le danger:
Que faire? Serait-il trop tard pour enrayer le mal? C'est ce que je me demande. En tous cas, peut-être que les plus grands se ressentiront longtemps de nos manquements, mais avec les plus jeunes, nous pouvons par la grâce de Dieu, réagir et nous donner tout à nouveau au Maître, afin qu'il nous forme pour ce service auquel Il nous a appelées. Il est compâtissant, Il réparera les brèches et nous remplira de sa force toute-puissante.
Peut-être y a-t-il peu de mères qui aient ce reproche à se faire, tant mieux. Néanmoins il m'est bienfaisant de venir causer avec vous. Nous prierons les unes pour les autres et Dieu nous bénira.
La tâche est peut-être plus facile pour l'une que pour l'autre. Nous qui avons une nombreuse famille, une santé précaire, comme femme d'ouvrier, ayant à faire et à penser à tant de choses, nous sommes souvent fatiguées et lassées au milieu de cette jeunesse turbulente; et nos nerfs souffrant se révoltent. Nous aimons à le dire quelquefois pour nous excuser. Je sais que c'est pénible et pourtant la position que nous avons c'est Dieu qui nous l'a faite et là Il peut et Il veut nous garder. Il sait pourvoir abondamment, seulement nous ne savons pas nous tenir en repos dans ses bras, comptant sur Lui seul. Demandons-Lui ses directions et comme je le disais, Il nous remplira de son amour.
Notre postérité est bénie, la promesse nous en est faite, montrons-lui donc quelle grâce Dieu nous a faite et soyons joyeuses dans l'espérance, patientes dans l'affliction, persévérantes dans la prière.
Si nous nous laissons pénétrer plus complètement par le Soleil de justice nos enfants seront tout naturellement attirés vers ce Sauveur en qui nous avons tout pleinement.
N'irritez pas vos enfants! que ce soit la parole que nous recevions aujourd'hui dans nos coeurs par le St-Esprit et que par la puissance qu'il veut nous communiquer nous allions courageusement en avant les regards sur Jésus.
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