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" Rien n'est petit - rien n'est grand "
Un souvenir<7i>
Il faisait une neige épaisse un jour où mon père, le pasteur C., fut appelé à X*** pour voir une femme malade; il me proposa d'aller avec lui, ce que j'aimais toujours, et nous partîmes à pied, sur les chemins gelés.
Nous trouvâmes une femme solitaire, au lit, dans une chambre froide, et mon père, après lui avoir fait un bon de chauffage et d'autres choses, lui dit : « Et maintenant nous allons prier le bon Dieu pour vous. » - « C'est inutile, lui répond-elle, je ne crois pas qu'il y ait un Dieu, s'il y avait un bon Dieu, comme vous dites, me laisserait-il ainsi seule, malade, abandonnée! » - Mon père lui prit les mains en lui disant : «Eh bien, chère amie, je ne prierai pas avec vous, mais je prierai pour vous. Mais comme vous avez froid aux mains ! Voilà qui vous tiendra au chaud» - et il lui enfila lui-même aux mains ses gants fourrés
Nous repartons, et il me dit : «Ne me parle pas, je veux prier pour elle.»
Quinze jours après, nous reprenons le même chemin, mon père fait la même visite à la pauvre femme, et quand il se lève pour partir, elle lui dit : «Monsieur le pasteur peut prier avec moi aujourd'hui; je sais maintenant qu'il y a un bon Dieu.» - «Vraiment, dit-il, et qu'est-il arrivé?» - «Oh! une si belle action.» - «Et quoi donc ?» - «C'est quand Monsieur le pasteur m'a mis ses gants aux mains et est reparti au froid les mains nues; j'ai bien compris qu'il fallait un bon Dieu pour mettre cela au coeur !
». Et la prière de mon père monta dans la pauvre chambre.
Au retour il me dit: «Rappelle-toi que, pour Dieu, rien n'est petit, rien n'est grand; Dieu peut se servir d'un gant pour avoir une âme ! Souvent nous disons d'un petit acte qui nous coûte un peu : «Ce n'est pas la peine ! cela ne changera rien !» Souviens-toi que si nous parlons ainsi c'est bien souvent que le petit sacrifice n'est pas trop petit pour nous, mais trop grand pour nos faibles forces et notre petite foi
» Et je ne l'ai jamais oublié.
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