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Le sens social
Dans beaucoup de familles et spécialement dans celles où fils et filles sont en âge de travailler hors du foyer, il est question, à l'heure actuelle, d'Å“uvres sociales.
Pour se donner aux autres, ces jeunes doivent eux-mêmes posséder le sens social, c'est-à-dire l'esprit évangélique dans son acception spéciale d'amour du prochain. En leur apprenant à «aimer leur prochain comme eux-mêmes», les parents élargissent le cadre de la famille et font de l'éducation sociale ; ils leur font comprendre l'importance que peuvent avoir les petites choses : jeter à terre des pelures d'oranges sur lesquelles un passant glissera, ou ne pas les ramasser quand on les voit à terre, c'est manquer de sens social.
Le sens social est une façon particulière de comprendre la charité et pour la concevoir sous cet angle, il faut former l'individu en vue de la communauté. La société n'est pas modifiable en bloc; ce sont les perfectionnements individuels qui seuls peuvent l'amélorer. Toute formation sociale s'élabore donc dans l'individu lui-même.
L'éducation consiste à développer les facultés physiques, intellectuelles, morales et sociales de l'individu. La victoire sur l'égoïsme, sur le désir exagéré du bien-être, en sera le couronnement. Quand l'enfant aura commencé à se comprendre lui-même et à se dominer, il pourra comprendre les autres et apporter à la société le fruit de son travail personnel. La formation du caractère est la base même de l'éducation sociale, et la culture de l'âme individuelle le noeud de tout progrès social. Ainsi se crée une personnalité indépendante qui a le courage de « remonter le courant » et de travailler avec énergie au bien d'autrui.
« Etre indépendant, c'est ne jamais agir contre sa conscience ; c'est en outre accomplir ce qu'on fait pour les autres et avec les autres, seulement d'après son jugement raisonnable et non point par vanité, par ambition, par respect humain, par crainte de perdre quelque chose ou d'encourir un châtiment. »
L'éducation sociale est en premier lieu un problème d'ordre moral et non d'ordre intellectuel. C'est à l'âme de l'enfant bien plus qu'à son esprit qu'il importe de s'adresser. C'est encore son âme que l'on forme en l'ouvrant à l'amour. Cet amour fera peu à peu découvrir à l'enfant qu'une grande partie de son bien-être est due à la peine des hommes. Alors, il enverra une pensée de reconnaissance à ceux qui par leur labeur lui rendent la vie facile et agréable.
« De même que nous réunissons dans notre prière tous ceux qui nous sont chers et à qui nous désirons du bien, sans désigner chacun par son nom, ainsi nous devons réunir dans nos sentiments fraternels et reconnaissants nos frères lointains, même les plus étrangers, sans qu'il soit nécessaire ou même utile de connaître les individus dont le travail matériel ou spirituel a pour ainsi dire tissé notre vie. Nous ne pouvons pas venir en aide à chacun d'eux; mais à la manière dont nous traitons ceux que la destinée a rapprochés de nous, on peut juger si oui ou non nous avons compris notre devoir social. Nous n'exercerons plus tard notre bonne influence sur notre patrie, que si nous avons, bien vivant au fond du coeur, le sentiment de la solidarité qui nous lie à tous les hommes. En avoir conscience est une bénédiction
..»
La reconnaissance est la marque d'une haute éducation. Plus une âme est reconnaissante et humble, plus elle est près de Dieu et c'est ce qui importe. Près de Dieu, l'enfant devenu adulte, restera fidèle à son idéal de vie malgré les outrages, les calomnies, les persécutions ; il apprendra à se libérer de toutes les chaînes pour être mieux le serviteur de tous.
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