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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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Pauvres et pourtant riches

Les enfants arriérés, s'ils sont le plus souvent doublement pauvres : pauvres en argent et pauvres en intelligence, sont parfois des riches dans le domaine du sentiment et de la bonté. N'est-ce pas là la plus enviable des richesses et n'est-il pas réconfortant de se dire que, malgré toutes les injustices qui nous oppressent, cette richesse-là est à la portée de tous et de toutes ?
Dans ma classe d'arriérés, j'avais un enfant difficile et cependant caractérisé par un bon coeur comme on n'en rencontre pas tous les jours. Si j'apportais aux enfants des fleurs de mon jardin, il était bien rare qu'il rapportât chez lui son précieux petit bouquet : presque toujours, il trouvait l'occasion chemin faisant de faire un heureux… Si nous allions jouer sur la neige et qu'il vît un camarade pleurer tant ses mains lui faisaient mal, bien vite, sans se dire qu'il pourrait lui en arriver autant à lui-même, il ôtait ses gants et les lui passait. A la fête des promotions, chaque élève avait droit à un jouet. André se choisit un train… mais il ne tarde pas à se raviser et, revenant sur ses pas, il demande la permission d'échanger son train contre une poupée pour sa petite soeur. Quand je vis cela, je me dis que, si j'avais souvent trouvé cet enfant pénible, c'est que je n'avais pas su utiliser son bon coeur comme il l'aurait fallu.
Parfois la bonté des petits réconforte les grands : J'eus un jour en classe la visite d'une dame qui venait d'apprendre qu'elle était atteinte d'un mal qui ne pardonne pas. Nous étions en train de faire un exercice de calcul autour d'une table. Une petite estropiée, qui n'était pas brillante à l'ordinaire, se distingua de façon à s'attirer mes éloges. Un de ses camarades, infirme aussi en conçut une telle joie qu'il voulut la caresser, mais son bras était trop court… «Veux-tu changer de place avec moi;» suggéra une toute petite fille, « pour que tu puisses caresser Ida?» La visiteuse en eut du soleil pour bien des jours.
J'ai eu longtemps dans ma classe un garçon que j'ai gardé jusqu'à l'âge de dix-sept ans et qui n'est jamais arrivé à compter jusqu'à trois. Par contre, il aurait pu en remontrer à beaucoup pour la bonté. Il la poussait si loin qu'un jour, ayant été jeté à terre par un camarade brutal, il se mit en devoir, à peine relevé, de nettoyer les habits de celui qui l'avait bousculé… Un jour, c'était au début du printemps, nous avions cueilli les premières fleurs, lui qui les aimait d'amour tendre, il avait fait un bouquet de pâquerettes qu'il cachait soigneusement sous sa pélerine pour les préserver du froid. Près de l'école nous rencontrons un jeune enfant qui nous sourit. " Est-ce que je peux lui donner mon bouquet ?" demande Amédée. Un autre jour, c'était en classe, prés du piano. Pour retourner au travail, un petit sourd, notre benjamin, va prendre par la main une camarade infirme. Amédée dont la sollicitude s'exerçait toujours sur les plus petits et qui veillait particulièrement sur les sourds à la promenade, est touché de cette entr'aide et il passe doucement une main caressante dans les cheveux du petit sourd.
C'est en vivant près de ces pauvres enfants qu'on se rend compte combien le grand Pestalozzi avait raison de s'écrier : " Malgré tout, je crois toujours et partout au coeur humain ; et dans cette confiance, je poursuis ma route défoncée, comme si elle était une large avenue romaine. "









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