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Le rôle du silence dans l'éducation

"Il y a un temps pour parler et un temps pour se taire". Ce principe de l'Ecclésiaste trouve sa place dans l'éducation. Jésus se l'est approprié. Si dans son ministère, la parole a occupé une grande place, sachons aussi étudier celle qu'Il a donnée au silence; pour notre tâche de parents, nous y trouverons plus d'un indice directeur.

Il va sans dire qu'il ne s'agit pas du silence que nous devons parfois imposer à nos enfants, mais de celui que nous avons à observer nous-même, comme moyen d'action sur eux.

Contemplons d'abord Jésus notre modèle. Nous le voyons calme, sobre de paroles; sa parole exprime sa pensée sans l'épuiser; souvent elle se borne à n'en exprimer qu'une, qui agira comme une semence ou comme un levain dans le coeur de l'auditeur. Rappelons-nous l'exemple du jeune homme riche (Matth. 19 v. 16), de la fille de Jaïrus (Matth. 9 v. 18).

Jésus a pratiqué deux sortes de silence:

1° Le silence en vue de lui-même. Jésus a recherché les nuits solitaires, mis à part des heures de retraite. Sachons nous aussi faire silence en nous-même, avant de prendre des décisions quant à nos enfants; avant une punition à décider ou à infliger; avant un reproche à faire; avant de nous rendre à la table de famille; cet instant, très court peut-être, nous permettra de nous ressaisir, d'arrêter les impulsions qui nous animent, de nous dépouiller de nous-même, de remettre les rênes de notre être à Dieu, de revêtir une disposition de coeur, même une expression de visage qui nous préparera à bien aborder nos enfants.

2° Le silence en vue des autres. Silence différent quant au but à atteindre:

a) Quelle leçon pour nous parents, que celle du récit de la tempête sur le lac! (Marc. 4, 37-40). Avant de reprocher aux disciples leur manque de foi, Jésus calme le vent et les vagues; l'action silencieuse précède la parole. Souvent notre intérieur est loin d'être l'asile du calme; on y entend des pleurs, des sanglots, provoqués par des chagrins, des disputes peut-être; l'atmosphère morale de nos enfants est troublée.... Qu'allons-nous faire ? tancer à droite ? corriger à gauche ? élever notre voix plus haut encore ? Mais nos paroles seraient inutiles, elles exaspéreraient plutôt; et dans les justifications contradictoires de nos enfants, comment découvrir la vérité et sévir avec justice au moment même ? - Calmons la tempête par le silence, établissons une atmosphère paisible, nous parlerons après.

b) Jésus n'a pas tout dit à ses disciples. Il a réservé au St-Esprit une part d'enseignement. La méthode des paraboles repose sur le même principe. Nous aussi, ne nous fatiguons pas à tout dire à nos enfants; à quoi bon toujours reprendre, toujours sermonner? Ecoutons-les plutôt beaucoup, laissons-les raconter; qu'ils donnent devant nous libre cours à leurs impressions, à leurs colères même, ou du moins à leurs indignations; écoutons-les ainsi pour les connaître tout d'abord, nous parlerons plus tard et nos paroles porteront à coup sûr. A les entendre discourir, nous serons sans doute parfois attristés; beaucoup de choses nous blesseront, beaucoup de jugements seront imparfaits; mais ne croyons pas devoir tout corriger à mesure: le temps est un puissant agent d'éducation, laissons-le agir, assurés que beaucoup de défauts passeront avec lui. Il va sans dire que, opportun dans beaucoup de cas, le silence ne doit point être un encouragement à la faiblesse ou une tolérance paresseuse du mal.

c) Il y a des temps et des endroits où il est inutile de parler. Le silence de Jésus dans Matth. 13 v. 58, est significatif: "Il ne fit pas beaucoup de miracles-là, à cause de leur incrédulité". Nos enfants peuvent se trouver dans telle disposition d'esprit, tel parti-pris où une discussion est parfaitement inutile, alors taisons-nous, l'expérience, les épreuves de la vie se chargeront du ministère de la parole.

d) Parmi tous les silences de Jésus, les plus intéressants sont ceux qui ont pour but de laisser parler la conscience, et de laisser s'instruire par les lumières déjà existantes, ceux à qui de nouvelles lumières seraient inutiles ou fâcheuses. Voyez l'attitude de Jésus dans Marc. 8, 13, vis-à-vis des pharisiens qui demandent un signe; dans Jean 8, 6-11, vis-à-vis des accusateurs de la femme adultère; dans Matth. 21 v. 27, vis-à-vis des anciens du peuple qui le sommaient de dire en vertu de quelle autorité Il agissait, et dans Jean 12 v. 36 ! Dans tous ces cas, Jésus s'en va après une courte réponse, laissant ses auditeurs à eux-mêmes. Jésus agit encore de même à différents moments de son procès: devant le grand-prêtre Caïphe (Matth. 26 v. 63) devant Pliate (Matth. 27 v. 12 et 14). Pourquoi ces silences ? - Jésus se trouve en face d'interlocuteurs qui ne sont pas sincères; ils questionnent; mais non pour être éclairés et marcher vers la vérité; non, ils veulent discuter et discuter encore pour avoir lieu de l'accuser. Aussi Jésus les laisse-t-Il seuls avec eux-mêmes; des paroles seraient vaines; bien plus elles seraient fâcheuses; elles donneraient aux adversaires l'apparence de défendre leur cause avec légitimité; elles les empêcheraient d'entendre la voix de leur conscience en un mot, au lieu d'éclairer leur route morale, elles l'obscurciraient davantage.

Ainsi parfois en face d'un devoir clair et connu, nos enfants (dans le but de se dispenser de l'obéissance) demandent des explications, alléguent des excuses, mettent en avant des raisons d'agir autrement; ils cherchent à provoquer une discussion, non pour mieux comprendre leur devoir, mais pour ne pas l'accomplir. - Souvennons-nous des silences de Jésus. - D'autres fois l'orgueil et l'absence de respect les poussent à entamer des discussions; ils cherchent à nous irriter par quelque paradoxe. Heureux les parents qui ont de libres entretiens avec leurs enfants sur tous les sujets ! qu'ils se gardent de restreindre cette liberté, source d'une précieuse influence ! Mais autre chose est de s'entretenir, autre chose de raisonner ou d'imposer son opinion par l'insistance d'une argumentation sans modestie. Ne craignons pas dans ce cas d'opposer le silence à tout ce verbiage. Ce mutisme irritera nos chers enfants, mais il sera salutaire. Il humiliera tel jeune homme qui se croyait si remarquable, alors que le père ou la mère ne le trouve pas digne d'une réponse; il fera cesser la tension puisque le jeune homme ne pourra plus se griser ou s'exciter par ses propres paroles; il le désarmera encore en lui faisant perdre les avantages qu'il eût tirés de ses raisonnements. Le voilà seul, obligé de discuter non plus avec un adversaire qu'il considère comme son égal, mais avec lui-même, avec sa conscience, qui alors peut être écoutée. Ayons foi en la conscience! Et si souvent, nous nous demandons avec angoisse si oui ou non, elle parle chez tel de nos enfants, sachons qu'elle parle plus fort que nous ne le pensons; l'enfant l'entend fort bien, alors que nous le croyons sourd on qu'il se donne l'air d'être sourd à cette voix divine. Jésus avait foi en la conscience de ses auditeurs et Il lui laissait tout son rôle, ne voulant pas intervenir à sa place. Mais pour que notre silence à nous, parents, ait toute son efficacité, il nous faut remplir deux conditions :

La première: c'est que notre silence ne soit pas un silence de dépit, de faiblesse ou de mauvaise humeur; mais au contraire qu'il soit inspiré par le devoir, le fruit non d'un instinct d'égoïsme, mais d'un acte de volonté. Dans ce cas, il nous sera salutaire à nous-même; ce sera un acte de domination sur notre caractère, qui nous coûtera un effort; il nous dépouillera de notre confiance en nous pour nous faire recourir à l'action de Dieu. Ce sera donc un silence actif, une oeuvre de foi !

La seconde: il faut que le silence des lèvres fasse place à la prière du coeur. Cette prière silencieuse, c'est le rayon qui dissipe la nuée, c'est le parfum qui remplit toute la maison, c'est la source jaillssante des bénédictions les plus précieuses, retombant sur parents et enfants, suivant les promesses de Celui qui a dit: "Tout ce que vous demanderez au Père en mon nom je le ferai. Que votre coeur ne se trouble point et ne s'alarme point, Il bénira ceux qui craignent l'Eternel, Il bénira les petits et les grands".









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