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La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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Nos petits enfants

Les parents devraient se rendre compte que c'est surtout par leur vie intérieure qu'ils agissent sur leurs enfants. Cela est particulièrement vrai de la mère : ce n'est pas seulement l'organisme physique de l'enfant qui se construit en elle, mais son être moral. Dès avant sa naissance et pendant les trois ou quatre premières années de sa vie, les pensées de l'enfant ne sont que le reflet de celles de sa mère. Il est tout à fait inutile de chercher à dissimuler avec un petit enfant ; ce n'est pas ce que disent les gens, ce sont leurs pensées et leurs sentiments qui l'influencent. Combien l'humanité progresserait si tous ceux qui s'occupent d'enfants, si les parents en particulier s'étaient entraînés à faire de leurs pensées une force constructive !
Ils sauraient que ce qui importe avant tout, c'est d'avoir devant eux la vision claire de l'idéal auquel ils aspirent pour leurs petits ; ils les veulent rayonnants de vie et d'amour, beaux de corps et d'âme ; en s'attendant à voir croître en eux ces facultés spirituelles qui font partie de leur patrimoine, ils leur aideront à les acquérir.
Il faut se garder d'appliquer aux petits enfants les mêmes normes qu'à des enfants plus âgés et à des adultes. Les petits vivent dans un monde à eux et les créations de leur fantaisie ont souvent plus de réalité pour eux que les gens et les choses qui les entourent. En outre, ce sont des êtres d'impulsion comme les animaux; pour eux, avoir envie de faire une chose, c'est la faire, sans égard pour les conséquences ; être poussé à prendre un objet, c'est s'en emparer sans se soucier du propriétaire. Ce serait une grande erreur que de prendre au tragique des délits de ce genre. Ils fournissent l'occasion d'instruire l'enfant, non de le punir. Eviter surtout que la faute commise s'imprime dans la conscience de l'enfant. Il faut la lui montrer, mais avoir soin de faire surgir tout de suite après l'image de l'action bonne et peindre celle-ci sous des couleurs assez attrayantes pour effacer le souvenir de la faute. Si le délit se reproduit à plusieurs reprises, expliquez à l'enfant qu'il doit s'arrêter un instant pour réfléchir avant d'agir. Petit à petit, cet enseignement fera son chemin en lui ; il s'arrêtera court et fera autre chose que ce qu'il s'apprêtait à faire. Il est très important d'insister pour qu'il substitue une autre action à celle qu'on lui interdit ; en effet, s'il ne se produit pas une diversion pour interrompre le cours de sa pensée, l'impulsion première reviendra avec d'autant plus de force qu'elle aura été réprimée et c'est elle qui aura le dernier mot. Ce n'est pas de discipline militaire qu'il s'agit; on ne peut pas forcer les enfants à être sages; il faut les entraîner à vouloir le mieux.
La même difficulté se présente avec les petits enfants quand il s'agit de leur apprendre à dire la vérité. La plupart des petits ne savent pas ce que c'est que la vérité. Si on leur pose une question à brûle-pourpoint, ils répondront la première chose qui leur passe par la tête. S'ils devinent ce que vous désirez leur faire dire, ils donneront la réponse souhaitée, ou bien ils feront un récit fictif. C'est une grave erreur que de punir dans un cas de ce genre. Enseignez aux enfants la différence entre les histoires inventées et les faits réels : « C'est pour s'amuser qu'on raconte les histoires; quand maman pose une question, elle veut savoir ce qui s'est passé réellement. »
Le désir de faire plaisir, si fort chez les petits, leur aidera à prendre l'habitude de la véracité. On ne doit pas non plus punir un enfant pour une faute qu'il a avouée: la tentation est forte de dire un mensonge pour éviter un châtiment. Il faut toujours s'arranger pour qu'il soit facile à un petit enfant de dire la vérité. En l'interrogeant, posez-lui la question de façon à l'aiguiller vers la réponse véridique. Au lieu de demander : « As-tu fait cette sottise ? » dites : « Pourquoi l'as-tu faite ? » L'enfant réfléchira pour savoir le pourquoi et, s'il n'a pas commis l'acte qu'on lui reproche, il le dira tout naturellement. Le ton sur lequel la question est posée a également une grande importance. Une inflexion de voix sévère et dure aura pour effet d'imprimer dans l'esprit de l'enfant l'idée de sa méchanceté, alors qu'il faudrait faire appel à l'attrait qu'exerce sur lut le bien.
Pour la même raison, c'est une erreur de dire à un enfant qu'il est sot, désobéissant, cruel, ou n'importe quelle autre épithète désignant ce qu'il ne doit pas être. Tous ces mots sont autant de graines semées dans son inconscient. L'enfant se dira : « je suis méchant : à quoi sert d'essayer de me changer? » L'objectif auquel il faut tendre, ce n'est pas de corriger l'enfant, mais de lui enseigner à penser sainement et à agir bien… Apprenons-lui qu'il est de son devoir, non seulement d'être bon, mais aussi d'être heureux. Les enfants sont les rayons de soleil de notre monde. Montrons-leur l'avantage qu'il y a à remplir joyeusement les tâches qui leur sont confiées, car il v a vraiment de la joie à donner, de la joie à « veiller sur maman », à avoir des égards pour elle, à l'aider.
Apprenons à nos petits à se comporter crânement vis-à-vis de la douleur physique : nous sentons nos maux dans la mesure où nous nous en occupons. Ecartons la peur de leur esprit. Si ceux qui les entourent en sont exempts, il est probable qu'ils ne la connaîtront jamais et qu'un grand nombre de souffrances leur seront, de ce fait, épargnées. Ne faisons jamais appel à la crainte. La peur est toujours une perte, jamais un gain ; c'est un gaspillage de pensée, d'émotion, elle draine les énergies vitales. Ne semons dans l'esprit des jeunes que les graines que nous désirons y voir pousser.
Mais ce qui importe le plus, ce ne sont pas tant les préceptes donnés que l'esprit qui règne dans la maison. Les enfants sont le miroir fidèle des pensées et des habitudes de ceux qui les entourent. Faisons-leur comprendre que chacun est appelé à contribuer au bien et à la perfection de l'ensemble. Nul ne peut se développer complètement et donner son maximum si chaque membre du groupe n'en fait autant. Si les enfants sont élevés de façon à sentir dès leur jeune âge la responsabilité et le rôle qui leur incombent dans le domaine de la vie de famille, ils seront préparés aux tâches plus vastes qui les attendent, à l'école, dans l'exercice de leur profession, au sein de l'église et de la patrie. Evitons le plus possible d'user de contrainte, cherchons à créer un esprit de joyeuse bonne volonté. Quand la Règle d'or est la devise de la maison, les enfants s'y conforment le plus souvent. L'inspiration reçue pendant leurs premières années les accompagnera toute leur vie.









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