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(Sans titre)
« pour conduire nos pas dans un chemin de paix. » Luc, I, 79.
Notre époque connaît toujours plus rarement ces êtres heureux et dignes d'envie dont on peut dire : « Ils ont la paix ». N'entendons pas, par là, des êtres placides dont l'existence est comme une belle eau qui n'a pas une ride parce que le vent ne souffle pas sur elle. La paix profonde, la vraie paix intérieure n'est pas le produit de conditions extérieures faciles ou confortables ; elle est une victoire sur les circonstances quelles qu'elles soient; car les circonstances enivrantes peuvent aussi bien que les contrariétés amener le trouble et l'agitation dans une âme.
La vraie paix, bienfaisante à ceux qui la possèdent, l'est aussi à ceux qui en sont les témoins! Tant d'hommes et de femmes ne savent que transmettre leur trouble et leur agitation aux autres ! Et il y a des maisons fatigantes, simplement par ce qu'il s'y trouve un être, un seul être parfois, agité et fatigant. Pauvre être, être à plaindre sans doute que celui-là ; être à diriger surtout et à orienter vers ailleurs, vers le salut, et dont il faut « conduire nos pas dans un chemin de paix » !
Tous nous connaissons, sinon le trouble et l'agitation, du moins l'inquiétude de l'âme. - D'où proviennent ce trouble et cette inquiétude ? On répond : « Des conditions de l'existence actuelle et des difficultés de tout genre qu'elle comporte. On n'a pas la liberté de penser tranquillement à ce qui nous ferait du bien ! Et trop de soucis ! » - Pourtant bien des gens, dont l'existence est extraordinairement favorisée, ne sont pas moins troublés - que dis-je, sont plus troublés, moins sains, que tant d'autres à qui la vie apporte quotidiennement un fardeau de soucis pratiques et de nécessités inexorables ! Le trouble qui nous agite, d'où vient-il? Cela a été l'erreur de certains sociologues d'affirmer qu'il provenait avant tout des conditions matérielles défavorables ; et qu'il suffisait d'améliorations économiques pour tout changer. Certes, il y a constamment, et chaque jour, et toujours, à changer les choses, je veux dire : à les rendre moins mauvaises ou meilleures, à lutter contre tout mal, et toute injustice sous n'importe quelle forme.
Oui, le trouble de l'âme provient de ce qu'on s'aime avant tout soi-même : convoitise, envie, jalousie, mesquineries de tout genre, dépits ridicules pour des motifs plus ridicules encore, qui dira tout ce que l'égoïsme apporte dans une existence ?
Mais le trouble des âmes a d'autres causes, plus humaines et plus divines à la fois : malaise intérieur, mécontentement de soi-même, regrets et remords, sollicitude et angoisse pour les autres, pour ceux qu'on aime.
Puis encore, il y a la crainte
la crainte, la peur du connu et de l'inconnu, de tout ce qui peut nous atteindre en nous-mêmes ou dans ceux qui nous sont plus que nous-mêmes !
Quand nous pensons à tout cela, qu'elle nous apparaît musicale et divine cette phrase du récit de Noël
« conduire nos pas dans un chemin de paix » !
Un chemin de paix! vision de printemps et d'été ; évocation d'instants lointains et heureux où nous passions dans l'ombre et la fraîcheur des bois, l'allégresse au cÅ“ur, ouverts à toute la beauté qui nous enveloppait et ne faisaient qu'un avec elle ! Moments inoubliables où l'inquiétude était abolie, où l'on marchait seulement dans le présent, dans un présent lumineux, léger, aérien, sans le regret inutile du passé, ni la hantise de l'avenir
simplement dans le présent de Dieu. Instants uniques où l'on pouvait dire : « mon coeur est tranquille », où l'on ne songeait pas à le dire parce que, simplement, il l'était.
Jésus est venu nous montrer un sentier, un chemin de paix. Il existe, malgré le passé, malgré le présent - et malgré l'avenir, il existe un chemin de paix. Un chemin qui passe entre les autres chemins, dans les autres chemins, un chemin où l'homme trouve ce que les autres chemins ne peuvent lui donner : cette joie du coeur, cette sérénité de la vie, ce sentiment de sécurité absolue, malgré tout et quand même, - qui s'appelle la paix.
La paix, elle n'est pas toute faite. Elle est un chemin, on y marche. On y entre heure par heure ; Jésus conduit nos pas dans un chemin de paix en nous apprenant à faire de nos jours et de nos circonstances une adoration et une gratitude, une soumission et une obéissance, une confiance et une prière
Oui ! il y a un chemin spécial, chemin unique, chemin de Dieu, où dans les heures difficiles, écrasantes même, s'approche de nous la réalité incompréhensible et infiniment apaisante, où en un mot : le royaume de Dieu, s'approche de nous. - Mais seul peut y conduire nos pas, Celui que l'on a appelé le Prince de la paix!
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