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L'art d'être grand'mère
Petites filles, nous avons lutté, aidées de nos parents, contre nos défauts naissants. Nous avons appris à nous oublier un peu pour ne pas gêner les autres, d'abord ; pour leur faire plaisir, ensuite. Puis nous sommes devenues des femmes prêtes à nous dévouer pour celui dont nous partagerions la vie ; et enfin nous voilà des mères. Nous ne sommes pas encore des mamans parfaites; cependant nous avons réalisé des progrès en patience, douceur, égalité d'humeur, en renoncement et en dévouement.
L'enfant ne devient pas savant en une ou deux années d'école. Quinze années ne suffisent pas à achever l'instruction d'un homme. Quinze années ne suffiront pas non plus à achever la perfection d'un coeur de mère, mais quinze, vingt années de maternité élèvent l'âme de plus en plus vers cette douceur, cette énergie, cette expérience que ne peuvent atteindre celles qui ne sont pas mères ou le sont trop peu volontairement.
Quand nous serons grand-mères, si nous savons être toute bonté, nous oublier pour le bonheur des autres, garder des figures toujours sereines pour ne pas ternir la joie des jeunes foyers, être si discrètes que notre présence se remarque à peine, tandis que notre absence crée un vide et un regret ; si nous usons ce qui nous reste de force pour aider où l'on a besoin de nous, et, lorsque nous ne pourrons plus travailler, pour prier sans cesse pour les nôtres, alors nous pourrons jouir du bonheur que nous aurons préparé et de l'affection que nous aurons méritée.
C'est cette bonne-maman que nous nous préparons à devenir et non pas la grand'mère qui veut jouir en égoïste de ses enfants ; celle qui gâte sans mesure et qui cède pour ne pas entendre pleurer. Nous ne voulons pas être cette mère ou cette belle-mère importune qui impose au jeune ménage ses goûts, sa volonté, ses idées. Nous ne voulons pas que l'on puisse dire de nous : "Les parents ! Plus l'on vit loin d'eux, mieux cela vaut". Nous ne serons pas comme cette mère, cependant pleine d'affection pour ses enfants, qui vient chaque jour raconter à sa fille tous les petits faits qui ont occupé sa journée, exigeant d'elle une attention qui la détourne de son devoir. Les bébés seront couchés par la bonne, les jouets n'auront pas été rangés, le dîner sera manqué ou en retard parce que grand'mère est venue à l'heure la plus chargée. Pauvre grand'mère qui n'a pas appris à se gêner pour ne pas gêner!
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