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Fêtes de famille
L'angoisse et l'inquiétude étreignent les coeurs ! Le chômage s'étend, le commerce ne va plus, la clientèle ne paie pas
Comment traverserons-nous l'hiver
Oui comment ? Il faut se nourrir, s'habiller, se chauffer, payer les loyers
y arrivera-t-on ?
Et nous parlons de fêtes de famille! C'est qu'il faut se serrer les coudes quand les temps sont difficiles
c'est chez soi qu'il faut chercher une diversion à son angoisse
c'est chez soi qu'il faut puiser la confiance et le courage, plutôt que de gaspiller dans les plaisirs du dehors un argent si précieux.
Pour beaucoup de familles ouvrières, le «chez soi» n'existe pour ainsi dire pas faute de logement convenable, faute de pouvoir vivre ensemble !
Est-ce pour cela qu'il ne faut rien faire et se laisser persuader que penser à des fêtes de famille est une utopie
que c'est là un luxe dont ne peuvent jouir que quelques privilégiés !
Fêtes de famille !
Trop souvent elles passent inaperçues. On en parle à peine.
Le jour, la date de la fête de chacun des gens de chez nous devrait être inscrit dans notre mémoire et dans notre coeurs
Y penser et dire : «Bonne fête», embrasser ce jour-là ses parents plus longuement, plus tendrement que d'habitude
donnerait déjà un peu de joie, ferait éclore quelques sourires à la maison
Et ce jour-là chacun sera plus pressé de rentrer de son travail.
« Papa
tu sais, j'aimerais tant que tu sois à la maison à la soirée
» Et pendant le travail ces mots résonnent encore aux oreilles de l'ouvrier.
C'est que, garçons et filles, ceux qui travaillent comme ceux qui sont à l'école
ont mis de côté dans un coin du tiroir du buffet tous les sous qu'ils ont pu épargner
et la veille on les a comptés ensemble
et on a décidé d'acheter une bonne provision de tabac pour la pipe du père
et une paire de pantoufles
bien chaudes, car l'hiver approche
ou bien le chef de famille ayant renoncé, pour faire une économie, à se payer un abonnement à son journal habituel
pour sa fête, on lui fera la surprise de lui offrir l'abonnement à un bon journal !
Intrigué et curieux, il rentre chez lui, le travailleur. Ce jour-là, le repas du soir a été mieux soigné que d'habitude
on a préparé son plat préféré et il y a sur la table une bonne bouteille de bière fraîche et mousseuse comme il l'aime
Au dessert
le plus jeune se lève, et en tremblant dit quelques mots de circonstance, la grande soeur souffle quand il hésite
le père est ému
puis c'est le tour de Marie qui depuis un an est à l'usine
elle a appris une belle chanson
un peu pathétique et langoureuse
Et l'homme en est ému ; la maman surtout pleure en regardant son mari
Mais l'émotion est vite chassée par la bonne humeur de tous
le garçon, un jeune ouvrier maçon, raconte une farce qui fait rire tout le monde
On trinque avec la belle bière mousseuse
et le père dit : " Eh bien ! on s'amuse ici, c'est encore mieux qu'avec les camarades du cabaret ! " Le père est content de ses enfants et de sa femme
On sent qu'on s'aime bien ce soir-là.
Et quand ce sera le tour de la maman
que fera-t-on :
Dès le lendemain de la fête du père les grands se concertent, car dans deux mois c'est la fête de maman et il faut que ce soit aussi bien, mieux encore que la fête d'hier.
Si petit à petit on essayait de remettre à l'honneur les fêtes de famille
comme on se sentirait plus unis, comme on aimerait mieux vivre ensemble !
Dans le coeur des jeunes n'y a-t-il pas mille ressources, mille petits secrets pour inventer les surprises délicates et simples qui font plaisir aux parents, comme aux petits, qui réconfortent et embellissent la vie du foyer.
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