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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable. Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
RETOURLa tâche de l'école La tâche de l'école est de préparer l'enfant à la vie sociale. Son devoir est triple: Former les esprits. Faire aimer le travail. Ouvrir les cÅ“urs. Il ne s'agit pas, comme on le croit trop souvent, de donner surtout aux élèves un bagage de connaissances, mais de leur apprendre à apprendre, de les mettre en possession d'une méthode d'étude personnelle. Car ce n'est pas le savoir qui rend l'homme intelligent, mais la manière d'acquérir et d'utiliser ce savoir. Apprendre à voir les problèmes et trouver en soi-même les moyens de les résoudre, être capable de s'adapter aux diverses circonstances dans lesquelles on se trouve, voilà ce qui caractérise l'intelligence. Donc, au lieu de faire travailler surtout la mémoire, l'école développera le sens de l'observation et cherchera à former le jugement sain. Cela suppose, naturellement, la possession des techniques élémentaires : lire, écrire, compter. Mais ce sont là des moyens que l'on emploie et non les buts que l'on poursuit. Ni l'intelligence, ni les connaissances ne suffisent, si celui qui les possède n'a pas le goût du travail, s'il reste un paresseux, c'est-à-dire un parasite. La vie saine de la collectivité exige que chacun s'applique à fournir son effort personnel et sa part au labeur de tous. Ce qui fait la valeur sociale de l'être humain, c'est la conscience quil apporte à l'accomplissement de sa tâche. Le bon ouvrier vaut plus que le mauvais ingénieur, le plus humble travailleur surpasse de beaucoup l'oisif inutile. Ce n'est pas le métier ou la fonction qui honore, mais bien la manière d'être de l'homme, qu'il soit en bourgeron ou en manchettes. L'école doit donner aux enfants le sentiment de leur dépendance de chacun à l'égard de tous. Il est facile d'avoir la notion de ses droits et de les revendiquer. Si la crise dans laquelle nous nous débattons est si grave, c'est que l'on a oublié qu'il n'y a pas de droits sans devoirs correspondants et que même les devoirs précèdent les droits. Il est donc urgent de donner à chacun le sentiment de ce qu'il doit à sa famille et à cette grande famille qu'est la société, de ce qui lui a permis de vivre et de se former, afin qu'il rende aux autres, par un effort reconnaissant, joyeux et jamais relâché, un peu de ce qu'il a si largement reçu… Malgré 18 siècles de christianisme, l'égoïsme domine encore la vie contemporaine… Trop de gens travaillent encore pour eux-mêmes, sans se préoccuper des difficultés et des peines d'autrui, sans se demander si par leur insouciance ils ne lui font pas du tort. La tâche dernière de l'école, la plus difficile de toutes, est de faire comprendre aux enfants le progrès humain, somme des efforts des hommes les meilleurs. L'école ne remplira vraiment sa mission sociale que lorsqu'elle aura réussi à former des générations altruistes, pour lesquelles la solidarité ne sera plus un vain mot. Faire prendre aux enfants dès leur plus jeune âge des habitudes de vie fraternelle, faire naître en eux des pensées d'aide mutuelle, de bonté, de dévouement, de support, pratiquer en classe et dans la famille l'échange des petits services qui font plaisir, apprendre aux enfants à être des semeurs de joie, créer des courants de sympathie, travailler en commun, les plus forts aidant les plus faibles, les doués venant au secours des maladroits, tuer la vanité, l'orgueil et la jalousie, c'est travailler au même but. Accomplir ce devoir, c'est rendre plus facile et plus rapide la marche sur cette longue route qui conduit l'humanité vers un avenir meilleur, vers un idéal de vraie fraternité. |
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