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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable.
Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
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La conscience

Pour le tout petit enfant, le bien ou le mal, c'est ce qui est permis, ou ce qui est défendu; sa mère, son père quelquefois, lui tiennent lieu de conscience. Une éducation trop sévère, une surveillance trop continuelle risquent de faire durer un état de choses qui doit n'être que passager.
A propos de l'éveil de la conscience, M. Ernest Monod cite les deux cas suivants : « Une fillette de 6 ans - fille, il est vrai, de parents pieux, - entendant la directrice de la classe enfantine, parler - sans songer à aucun enfant en particulier, - d'enfants dont la conduite fait pleurer leur maman, se dresse sur sa chaise, et, tremblante d'émotion, dit : « Moi, un jour, j'ai fait pleurer ma maman»; magnifique exemple de délicatesse de conscience enfantine; - une autre, de 9 ans, appelant sa maman, un soir, auprès de son lit, avoua d'elle-même avoir pris, sans permission, du chocolat; et, comme sa mère exprimait la supposition qu'il s'agissait d'une chute passagère, et qui ne se renouvellerait certainement pas, elle s'écria : « Maman, maman, c'est, que… je l'ai fait très souvent! »
Quelle sera l'attitude des parents en face de cas semblables ? Nous les traiterons avec respect, évitant d'en sourire, de manifester de l'admiration ou même de les raconter. Ils pourront nous fournir l'occasion de parler de la voix de Dieu, de son amour et de son pardon, mais gardons-nous d'enlever à ces premières expériences leur caractère intime et profond; évitons aussi d'y attacher une importance exagérée qui risquerait de susciter l'hypocrisie ou le scrupule, deux défauts que l'on attribue volontiers à l'éducation, protestante, et pas toujours sans motifs il faut le reconnaître.
Pour que les enfants qui nous sont confiés deviennent des hommes dans la belle acception du terme, il est juste et nécessaire que nous fassions parfois appel à leur conscience, mais nous éviterons de le faire trop souvent et pour des choses de peu d'importance, de peur de les lasser et de rendre banal et superficiel un sentiment qui doit rester profond et sacré. Nous développerons et affinerons leur conscience en leur enseignant, dès que nous leur en sentirons la force, à prendre eux-mêmes la responsabilité de leurs actes, à choisir ce qu'ils croient justes, à décider par eux-mêmes.
En disant à un écolier: aie le courage de ton opinion, nous l'encouragerons à faire ce qu'il croit bien, malgré l'opinion parfois contraire de ses camarades. La tricherie si répandue, peut être efficacement combattue par ce moyen.
Un journal de notre ville a entrepris une campagne contre «la mascogne»(1), et nous l'en félicitons. Nous pensons que cette lutte ne pourra être efficace que si parents et éducateurs s'entendent pour réprouver ces agissements et sont eux-mêmes sans reproche à l'égard de toute fraude.
Il faut quelque héroïsme aux deux ou trois écolières qui s'unissent pour rester honnêtes quand leurs vingt camarades copient leurs devoirs.
Puissent ces actes d'héroïsme se multiplier parmi notre jeunesse.
L'exemple suivant pourra les y encourager:
Le 13 mai 1813, le maréchal Davout recevait de Napoléon, par l'intermédiaire de Berthier, des ordres terribles concernant Hambourg, qui à la nouvelle des désastres de la Grande Armée, s'était révoltée : «Vous ferez arrêter sur-le-champ tous les sujets de Hambourg qui ont pris du service et vous ferez fusiller les plus coupables; vous enverrez les autres en France sous bonne escorte. Leurs biens seront confisqués et le Domaine en prendra possession. Vous ferez désarmer la ville et fusiller tous les officiers de la ligue hanséatique ; vous enverrez en France tous les soldats qui ont pris de l'emploi dans cette Légion pour être mis aux galères. Toutes ces mesures sont de rigueur, l'Empereur ne vous laisse la liberté d'en modifier aucune». A ce document digne de la Terreur, voici ce que répondit Davout: « Jamais votre Majesté ne fera de moi un Duc d'Albe. Je briserai mon bâton de maréchal plutôt que d'obéir à des ordres dont l'Empereur serait le premier à regretter l'exécution. La guerre est assez horrible sans qu'on y ajoute des cruautés inutiles ».
A la même époque, le Général Dessaix reçut l'ordre de s'emparer de Genève occupée par les Autrichiens. D'opinion libérable, joignant à un esprit de justice un grand esprit de bonté, il fit ressortir devant son chef ce que les ordres de l'empereur avaient d'excessif et entra dans la ville en ami.
Au péril de leur vie, ou au moins de leur carrière, ces deux hommes ont osé braver l'autocrate et lui résister.

(1) Terme genevois pour la tricherie à l'école.









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