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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable. Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
RETOURTaisons?nous et écoutons Dans un salon de médecin, nous attendions notre tour, mon fils et moi, et regardions les journaux étalés sur une table. L'un d'eux portait, en tête d'un court article: les enfants doivent-ils parler à table? - Qu'en penses-tu, dis-je à mon fils. Doit-ton défendre aux gosses de parler, pour écouter leurs parents ou leur permettre, à eux aussi, de dire ce qui leur vient à l'esprit, pendant les repas? Ça dépend, répondit mon collégien. Si les parents parlent de choses qui valent la peine d'être écoutées, qui sont intéressantes, ils ont le droit de dire à leurs enfants: tais-toi, écoute-nous et profite des choses que tu entends. Mais pourquoi les enfants ne parleraient-ils pas aussi quand ils entendent leur mère «cancaner» et leur père répéter des fadaises ou les conversations sans intérêt de copains et de collègues ennuyeux? Il arrive qu'on a à raconter des choses plus intéressantes que les parents ; des choses que les parents ignorent, qu'ils ont oubliées ; ou auxquelles ils ne pensent pas assez ; les jeunes ont des tas d'idées à exprimer et ils les rapportent à la maison, en se réjouissant d'en exposer quelques-unes. Nos «prof» nous parlent de ceci, de cela, nous racontent des choses, nous demandent ce que nous pensons de tel ou tel livre, événement ou personnage. C'est naturel que nous racontions cela à la maison, que nous demandions à nos parents leur opinion sur ces choses; cela peut leur être utile, n'est-ce pas, et en tous cas, les distraire de leur travail ; à quel moment les enfants peuvent-ils parler et montrer de quel bois ils se chauffent (sic) sinon aux repas, quand tout le monde a les pieds sous la table, et qu'on se plaît ensemble? Eh ! maman, qu'as-tu à dire à ça? A ça, la maman ne trouvait pas grand-chose à répondre ; elle pensait aux repas de son enfance, qu'elle mangeait en silence, sagement. Ecoutait-elle ses parents puisqu'elle ne parlait pas ? Profitait-elle beaucoup de ce qu'elle entendait et ces dîners, ces soupers lui laissent-ils, par leur correction uniforme, leur stricte tenue, un souvenir charmant ? On n'est pas beaucoup plus malins, plus intelligent que vous n'étiez, reprend mon fils, mais on a le droit de causer avec vous, de parler avec vous des choses qui nous intéressent… «Babiller tout au long du repas, d'une voix énervante, ça non. Vous êtes là, les parents, pour mettre ordre a ces manières. Mais je crois qu'on peut nous laisser parler à table quand nous avons quelque chose de raisonnable à dire ou à demander. «Si les parents veulent du silence aux repas, qu'ils s'arrangent pour parler, eux, de choses intéressantes, de gens à la page ; alors les enfants écouteront parce que cela en vaudra la peine ; il ne sera pas nécessaire de leur dire : n'interrompez pas les grandes personnes. Au reste, c'est tout simple : les grandes personnes si elles aiment vraiment leurs enfants, parleront avec eux de choses où l'âge n'a rien à voir, mais que chacun peut prendre du plaisir à entendre et à discuter.» Ainsi parla ce collégien de quatorze ans. Je me taisais et j'écoutais… c'était mon tour. Il n'a pas dit que des sottises. |
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