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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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RETOURCe ne sont pas les filles seulement qui doivent apprendre à la maison la valeur des services rendus ou recus mais les garçons aussi. Ils y sont moins enclins par nature et par un préjugé contre lequel les mères doivent réagir comme l'a écrit avec raison Mme Siegfried dans La Française: « L'homme, semble-t-il, n'a pas encore saisi le vrai sens de la camaraderie, il ne connaît pas non plus les joies que procure le sentiment de pouvoir faire tout par soi-même, sentiment que la femme n'ignore point puisque déjà très jeune il lui fallait rendre maints services dans la famille. C'est donc aux mères avant tout qu'incombe la tâche de donner une autre orientation à l'éducation de leurs fils en les habituant à prendre leur part des travaux domestiques. Ils trouveront tout naturel de se rendre utiles, d'exécuter de ces travaux considérés jusqu'à présent comme du seul domaine de la femme. Etant plus forts que leurs sÅ“urs, les frères s'acquitteront en jouant de ce qui pourrait leur paraître pénible. Mais il faut surtout exhorter les garçons à persévérer, leur démontrer qu'il n'y a pas de travail inutile ou dégradant et que la meilleure récompense consiste dans le sentiment du devoir accompli, du service rendu. Que de choses n'obtient-on pas des enfants par une bonne parole, une louange bien placée, ou une satisfaction d'amour-propre! Les mères trouveront dans l'inépuisable trésor qu'est leur coeur, ce qui convient le mieux à leur enfant. Et puis, ne pourrait-on pas organiser chez nous, comme cela se pratique déjà en Hollande, des cours ménagers pour les élèves des deux sexes où filles et garçons rivalisent de zèle et d'adresse ? Cela apprendrait aux jeunes gens à estimer le travail de leur mère d'abord ; puis, plus tard, celui de la compagne avec laquelle ils partageront en toute équité les joies et les peines, et enfin à se rendre mieux compte des efforts qu'exige la bonne conduite d'un ménage. » Colette Yver dans son volume « Dans le jardin du féminisme » expose le danger que court la moralité des jeunes filles dans les bureaux mixtes où elles sont appelées à travailler. Elle signale en particulier le danger des rapports d'employeurs ou de chefs avec les employées, dactylographes, caissières, etc. « Le rémède n'est pas dans la suppression de ce travail en commun des hommes et des femmes. Cet ordre nouveau est le fait d'une nécessité sociale. Désormais une jeune fille se destine à l'administration comme ses frères… et puisqu'on ne saurait changer les circonstances, ne faut-il pas essayer d'y adapter les individus ? Ce n'est qu'à l'éducation à la formation familiale qu'on peut avoir recours contre un péril aussi général et inévitable que celui-là. Ne redoutons pas de montrer à nos filles de quinze ou seize ans l'envers du plaisir et la détresse de la dignité perdue. Apprenons aussi à nos fils le respect de la femme, plus difficile à observer à mesure que l'existence des deux sexes est moins différenciée. On dit que les bureaux mixtes ne la favorisent guère ; mais j'en sais pourtant où les femmes employées sont entourées de réserve et d'une sorte de révérence austère. Ce sont les bureaux où les hommes, depuis le chef jusqu'au groom, considèrent la dactylographe ou la comptable, non comme une camarade un peu plus faible dont on tirera tout le divertissement possible, mais comme celle que la chevalerie avait appris à traiter surtout en hôtesse sacrée». |
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