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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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RETOURL'Obéissance « L'obéissance décide de toute la vie ». « La liberté crée la véritable obéissance ». Lhotzky. L'obéissance n'est pas un but en elle-même, elle est un moyen, un chemin. Si la liberté crée l'obéissance, il est également vrai que nous arrivons à la liberté par l'obéissance, lors même que cette idée soit contraire à celle en cours aujourd'hui, surtout parmi les jeunes: être libre pour n'avoir plus besoin d'obéir. Cependant, tout dans la nature obéit à une loi, et lorsqu'une de ces lois est violée, il se produit un bouleversement qui rompt l'équilibre universel et produit la mort et la destruction : explosion de mine, tremblement de terre, etc. Il en est de même dans la vie de l'âme. Si nous n'obéissons pas à la loi morale, au «tu dois» ou «tu ne dois pas» qui se dresse à chaque pas sur notre route, nous nous amoindrissons nous-mêmes et nous privons les autres d'une lumière qui les eût éclairés. Par des exemples, nous pouvons expliquer ces choses à l'enfant qui nous est confié - s'il est en âge de les comprendre. - Il sait bien que «les grandes personnes» ont plus d'expérience que lui et le leur prouve en leur demandant le «pourquoi» et le «comment» de tout ce qui le préoccupe. Pour qu'il consente à faire tel ou tel effort que nous lui demandons, il doit avoir en nous une entière confiance et se rendre compte que notre volonté est plus avertie que la sienne. Comment nous adressons-nous à lui ? Nos demandes sont-elles claires et précises ? Lui parlons-nous avec fermeté et douceur ? Sommes-nous patients ? L'enfant n'a pas de l'immédiat la même notion que nous ; il met parfois du temps à s'assimiler les ordres qu'on lui donne ; il réalise plus lentement qu'un adulte ce qu'on exige de lui. Quand, le voyant absorbé par son jeu, oublieux de tout ce qui l'entoure , nous lui disons de tout abandonner pour aller se coucher, attendons que notre demande ait fait son chemin dans son esprit et ne le brusquons pas. Trop exiger, défendre à tort et à travers, donne envie de désobéir. Il y a une façon de lasser l'enfant en lui répétant sans cesse la même chose qui l'obsède sans le convaincre. N'avons-nous pas souvent envie de briser sa volonté qui ne se plie pas à la nôtre? Ce serait alors lui causer le plus grand dommage, car qu'est-ce que la vie fait des êtres sans volonté ? Et l'enfant dont l'esprit est singulièrement perspicace comprend bien vite que nous ne recherchons plus son bien, mais notre propre tranquillité. S'il reste sourd à nos appels, nous élevons la voix si haut pour nous faire entendre qu'il finit par se boucher les oreilles et par dire parfois, non sans malice : « Je ne suis pas sourd ». Si nous baissions la voix quand nous parlons à notre enfant, il sentirait que nous nous adressons à ce qu'il y a de plus intime en lui et sa résistance finirait par désarmer. Il aime tant qu'on lui dise tout bas un secret ; avons-nous essayé ce moyen-là pour le faire obéir ? J'ai souvent été frappée, en me promenant dans la rue et ailleurs, de voir avec quelle brusquerie telle mère traite son enfant et d'entendre les niaiseries qu'elle peut lui dire pour le faire obéir :« Si tu n'es pas sage, le gendarme viendra te prendre »… « Si tu fais cela, je ne t'aimerai plus »… « Comme tu es laid quand tu grognes ». Appels à la peur, au sentiment, à la vanité, tous les moyens sont bons pour que l'enfant cède et que sa mère « ait la paix »… Paix fictive et passagère obtenue en faisant une entorse à la vérité. Si, au contraire, l'enfant comprend que nous voulons l'aider à obéir - pour son bien à lui - nous le convaincrons plus facilement. Il est mauvais et injuste de spéculer sur sa sensibilité pour le faire obéir. L'amour est un levier plus sûr pour vaincre sa résistance. Le petit fait suivant nous le prouve: Depuis quelque temps, Jean-Louis, petit blondin de trois ans et demi, se refuse obstinément à dire bonjour. - Sa mère lui en demande la raison,- « Pace ça m'ennuie ». - Elle lui explique alors tout simplement que nous sommes tous obligés de faire des choses qui nous ennuient, qu'elle n'aime pas laver la vaisselle, mais qu'elle le fait quand même. Le gamin la regarde d'un air consterné et murmure :« Oh poutoi, poutoi, on doit faire ce qu'on aime pas »? Le même jour ; grand-père vient faire visite à son petit-fils. Jean-Louis se précipite à sa rencontre la main tendue : « Bonjour, grand-père », puis il court vers sa maman la figure rayonnante et lui dit :«Ai été gentil, ai dit bonjour ». Par de petites choses, cette mère et son enfant nous en enseignent de grandes. |
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