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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable.
Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
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Laissez-les seuls!

Tel est l'appel adressé aux parents dans un journal anglais par une éducatrice, convaincue que les enfants n'ont pas besoin de l'aide des adultes pour mettre à profit leurs moments de loisir et que c'est une erreur de vouloir tout organiser pour eux. « Pourquoi ne pas les laisser seuls » s'écrie-t-elle. Leurs moments de liberté sont si courts ! La vie est suffisamment intéressante sans plaisirs organisés. Il y a en plein air de la terre à creuser, des nids à observer, des animaux familiers à soigner; en chambre, les comédies qu'on imaginera et qu'on jouera vaudront mieux que celles qu'on ira voir au cinéma. Il y a des collections à faire, des parois à décorer, des journaux illustrés à composer etc., etc.
L'auteur de cet article se félicite de ce que, femme très occupée, elle ait dû laisser ses enfants combiner eux-mêmes leurs amusements et elle ne doute pas qu'ils n'y aient gagné autant qu'elle-même.
Le Journal des parents auquel nous empruntons ce qui précède cite encore le cas d'un père de famille dont l'expérience parait confirmer celle dont nous venons de parler. En s'entretenant avec ses enfants, aujourd'hui adultes, de leur éducation première et des erreurs dont elle pouvait avoir été entachée, il a été fort surpris de constater que certaines habitudes auxquelles il se conformait dans l'intention de leur plaire leur avaient laissé des souvenirs plutôt désagréables : c'est le cas, parait-il, de la promenade dominicale. « Nous aurions préféré jouer au jardin, ont-ils dit, ou aller voir nos amis, ou aller nous baigner en été, ou même lire bien tranquillement si le temps était douteux. » Poussant plus loin ses investigations, le père en question est arrivé à la conclusion que le regret de ses enfants était motivé au fond par le besoin d'être plus libres dans l'emploi de leurs loisirs.
Nous connaissons tant de parents qui déplorent de ne pouvoir s'occuper davantage de leurs enfants, ajoute le même journal, que nous avons voulu leur donner ces lignes à titre de consolation ; et nous en savons d'autres qui, à leur lecture, se diront avec un soupir comme le père de famille dont nous venons de parler :« Qu'il est difficile de bien faire! »
Heureusement que tous les papas ne font pas des expériences aussi… négatives.
Dans une famille que je connais bien, le père avait l'habitude de faire route chaque matin avec ses trois garçons se rendant à l'école. Ils habitaient à la campagne et ils devaient faire un trajet de deux bons kilomètres le long d'une belle route bordée de jardins des deux côtés. C'était l'occasion d'entretiens captivants.
Un jour, la mère annonce à son fils aîné que le papa a acquis une bicyclette. A son grand étonnement, le petit accueille cette nouvelle par une explosion de chagrin. C'était l'idée qu'il faudrait renoncer aux courses matinales avec son papa qui provoquait ce violent désespoir. La mère s'efforce de consoler l'enfant, l'assurant que son père tient autant que lui à ces promenades et que certainement il s'arrangera à les faire souvent. Mais le petit reste inconsolable :« Non ! c'est fini. Jamais je ne saurai rien de plus que ce que je sais maintenant. »









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