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Obéissance
L'idée de l'obéissance répugne au coeur de l'homme. Ne nous étonnons donc pas si elle plaît si peu à nos enfants. Ces chers petits ont naturellement toutes nos tendances bonnes ou mauvaises. Pour qu'ils apprennent à aimer obéir il faudrait que nous le sachions nous-mêmes. L'avons-nous appris ?
L'idée de l'obéissance nous répugne parce qu'elle implique celle de servitude. Obéir à quelqu'un, c'est le reconnaître pour maître et nous ne voulons pas de maître, en général. "Nous ne voulons pas que celui-ci règne sur nous", disaient les serviteurs de la parabole. Au fond c'est la devise de tous les âgés. L'homme n'a jamais obéi que par force, par contrainte. Il n'est pas fait non plus pour baisser la tête servilement devant une créature semblable à lui. Qu'il secoue de tels jougs cela se conçoit. Ce n'est que devant Dieu qu'il a à courber le front.
Pourquoi l'enfant aspire-t-il tellement à devenir grand ?
Pour être son maître, croit-il innocemment. Quand je serai grand, je ferai tout ce que je voudrai: je n'aurai plus de leçons, personne ne me grondera plus. C'est un refrain que nous connaissons toutes pour l'avoir souvent entendu. Pauvres enfants qui ne se doutent pas des charges autrement lourdes, des devoirs autrement nombreux que leur réserve l'avenir.
Pour que l'obéissance soit douce et facile il faut qu'elle soit dictée par l'amour. Y aurait-il quelque chose de plus pesant et difficile que le joug de Christ si nous n'aimions pas ? Veiller sur soi-même, garder son âme pure de toute passion mauvaise, aimer le prochain, souvent peu aimable, oublier les offenses, pardonner, ce ne sont pas là des vertus naturelles au coeur de l'homme. Pour qu'elles nous soient possibles, il nous faut vivre très près du Sauveur, de cet amour divin qui change et purifie tout.
Il faut que notre coeur ait été gagné et que nous puissions dire comme le serviteur à l' oreille percée: "J'aime mon maître, c'est volontairement que je le sers".
Ainsi pour que nos enfants aiment à obéir il faut que nous sachions leur inspirer beaucoup d'amour. Faisons-nous aimer, nous serons craints dans la véritable acception du mot, de cette crainte qui n'est pas celle du châtiment, mais celle de la peine qu'ils nous causent, du chagrin qu'ils liront dans nos yeux.
Efforçons-nous de réhabiliter en leur esprit cette idée de l'obéissance qui leur plaît si peu. Montrons leur que nous obéissons nous-mêmes à "plus grand que nous", et ceci non par contrainte, mais par libre choix, par amour.
Qu'ils sachent surtout que quand nous punissons, nous le faisons par obéissance. Appuyons notre autorité sur celle de Dieu, elle en sera d'autant plus forte. L'histoire d'Héli est là pour notre enseignement et le leur. Contons-la leur à l'occasion. Les fils d'Héli ont péri misérablement parce que leur père ne les avait pas châtiés quand ils faisaient mal. Mon enfant, si je ne te punissais pas aujourd'hui pour ce mensonge, cette mauvaise action, j'attirerais sur ta tête et sur la mienne un châtiment bien plus grand.
L'enfant comprendra, soyez-en sûres. Ce n'est pas en vain généralement qu'on fait appel à sa raison et à son coeur.
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