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Semailles et moisson
Le laboureur jetant un regard sur la plaine
Contemple les sillons que sa main a tracés,
Les champs qu'ont fécondés ses sueurs et ses peines
Et qui parlent si haut de ses labeurs passés.
Verra-t-il les épis tout prêts à mettre en gerbe,
La tige se courber sous le poids du froment ?
Peut-il le coeur joyeux rêver moisson superbe ?
L'avenir répondra: Tout dort pour le moment.
Dans un coin de ce champ que notre Dieu cultive
Nous avons eu chacune un sillon quelque part;
Nous l'avons travaillé, mais déjà l'heure arrive
Où le grain pour germer disparaît au regard.
Verrons-nous les épis tout prêts à mettre en gerbe,
Verrons-nous se former des grains de beau froment,
Pouvons-nous espérer une moisson superbe ?
L'avenir répondra : Tout dort pour le moment.
Oh! Lorsque nous pensons à notre insuffisance,
Lorsque nous regardons nos pauvres, faibles mains,
Pouvons-nous conserver encore quelque espérance?
Nos travaux si chétifs ne seront-ils pas vains ?
Toi qui bien mieux que nous, connais notre faiblesse,
Toi qui vois nos erreurs et veux les réparer,
Nous te disons, Seigneur, comptant sur ta promesse,
Reprends notre travail et fais le prospérer.
Et si pour l'avenir ta bonté nous réserve
Quelque petit sillon à cultiver pour toi,
Prépare-nous toi-même et du mal nous préserve,
Donne-nous plus d'amour, de sagesse et de foi.
Qu'à te suivre humblement toujours notre âme aspire
Purifie et remplis en entier notre coeur,
Et quand viendra la fin que tu puisses nous dire:
"Entre dans mon repos, fidèle serviteur".
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