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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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Faux bébés et vrais parents

Un programme américain nommé « Baby Think It Over »* propose de dissuader les adolescentes, et leurs boy-friends par la même occasion, d’assumer une grossesse non désirée en leur confiant un baigneur en plastique dernier cri, réplique plus vraie que nature d’un nouveau-né.
Pas adorable du tout, cette espèce de Furbys évolué pleure, hurle, tète (le biberon évidemment, impossible de l’allaiter!), fait pipi-caca et, parfois, daigne s’endormir, pour mieux se réveiller plusieurs fois, en pleine nuit de préférence. Des capteurs intégrés permettent de savoir s’il a été secoué ou maltraité.
Politiquement correcte, sa couleur de peau se décline du blanc « caucasien » au noir « afro-américain », en passant par l’« hispanique », le « japonais », l’« indoaméricain », l’« asiatique », et le subtil « afro-américain à peau claire ». Ceci pour la version dite « standard ». Car il existe également un mannequin « drogué » et un autre « alcoolique ». Le programme inclut aussi un costume « stimulateur de grossesse », lourd vêtement aux ventre et seins proéminents, à porter sous ses vêtements afin de se faire une idée du changement physique relatif à la gestation.
Sont distinctement visées par ce type de pédagogie hasardeuse, les jeunes filles des classes dites « défavorisées », celles dont on pense que le niveau d’instruction ne leur permettra pas de savoir que les bébés n’arrivent pas dans les choux et que l’on peut se retrouver enceinte dès le premier rapport non protégé. Par le biais de cette poupée gonflable du pauvre, elles sont sensées comprendre les désenchantements de la maternité, voire, dans le cas où celle-ci est déclarée, se décider à « faire passer » ce petit problème.
Ce programme limite donc la prévention de la grossesse non désirée à une caricature de petit braillard, aux préoccupations exclusivement primitives: être nourri, torché, changé et calmé. Si le postulat de départ découle certainement d’un bon sentiment, dont les Américains sont friands, ce projet semble pourtant manquer de vie, de chaleur et de sentiments. De plus, les prix de vente des poupées démontrent qu’il s’inscrit insidieusement dans une politique commerciale de choc.
Une prévention complète passe par la responsabilisation progressive des adolescent-e-s, avec si possible un soutien parental (ou d’une autre nature si celui-ci est défaillant, le planning familial par exemple) par rapport à leur propre sexualité. La mise en place d’une contraception adaptée doit faire l’objet d'une discussion afin d’être choisie, et surtout acceptée, par le/la jeune adulte. C’est ainsi que plus tard, le choix d’enfanter, ou non, se fera sereinement.
Un bébé, c’est une histoire d’amour et d’émotions, sourires, larmes et gazouillis compris. C’est une peau délicate, une douce odeur de lait… des regards, des sensations, une aventure remplie de responsabilités nouvelles, de doutes, d’étonnements et d’expériences, réussies ou moins heureuses… C’est surtout un être humain! Un enfant, soit, mais dont l’existence est loin de se résumer aux premiers mois de vie! Cette réalité, une poupée, si bien imitée soit-elle, est loin d’en être le reflet. Bien des géniteurs oublient rapidement le nourrisson des débuts… Cette période est relativement courte pour les parents de celle ou celui qui sera leur enfant à vie. Un enfant grandit, et plutôt vite. Il ne se résume pas à un mignon poupon. Il faut apprendre à connaître la singularité de cette petite personne, l’aider à se développer physiquement et spirituellement, faire confiance à son analyse de la vie et à ses choix.
Lorsque l'enfant devient adolescent, s'il se trouve dans la situation susmentionnée, les joies de la grossesse et de l’arrivée du nou veau-né paraissent bien lointaines aux parents-vétérans, sous la pression des ex-enfants devenus jeunes adultes…


* http://www.btio.com









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