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Tenir la main…

Mon premier bébé dans le ventre, je me portais comme un charme: à part quelques minuscules désagréments, je me sentais littéralement « dopée aux hormones » et le monde m’appartenait. Adepte des choses naturelles, je m’imaginais que le couronnement logique d’une si belle grossesse serait un accouchement parfait et parfaitement naturel, bien sûr.
Vers la fin de cette période enchantée, j’ai quelque peu déchanté… Bébé se portait à merveille, mais refusait de faire la culbute et restait la tête haute, obstinément calée sous mes côtes. Après les infructueuses contorsions d’usage conseillées par des copines et de savants ouvrages, sur l’avis de mon médecin, j’ai dû me rendre à l’hôpital pour une manipulation appelée « version externe », dont le but était de contraindre bébé à changer de position et à prendre la bonne place pour l’étape finale de notre symbiose.
Accueillie par une équipe souriante et compétente, composée du gynécologue le plus musclé de l’hôpital et de quelques assistantes, je m’allongeai et m’en remis au savoir-faire médical. On m’expliqua que le taux de réussite de pareils exercices était de 80 %, que le médecin essaierait de faire bouger le foetus en appuyant sur mon ventre, tout en suivant les manoeuvres à l’écran, et qu’une des infirmières serait là rien que pour me tenir la main. Ma tâche à moi était de me détendre au maximum pour permettre le bon déroulement des opérations et, accessoirement, de me préparer à un déclenchement inopiné de l’accouchement.
Ce ne fut pas vraiment une douleur, mais ce fut suffisamment pénible. Mon ventre était dur comme du béton, le gynécologue était vraiment costaud et appliqué et moi j’essayais consciencieusement de relâcher mes muscles, de peur de faire échouer la manipulation. Les larmes me coulaient le long des joues, tandis qu’une main tenait la mienne et qu’une douce voix disait: « C’est bien… c’est bien… ».
C’est à ce moment que je compris à quel point tenir une main inconnue pouvait être source de réconfort et de soutien. Moi, qui jusque là me disais que ce n’était qu’un acte plutôt symbolique et affecté!
Au bout d’un long moment, l’effort commun se solda par un échec. La douce voix féminine me félicita d’avoir été si détendue, on m’assura que, de mon côté, j’avais fait tout ce que je pouvais pour que cela marche et on fit l’analyse de la situation: bébé restait en siège, on faisait clairement partie des 20 % voués à une césarienne. « Un premier bébé, et gros de surcroît, par les voies naturelles, vous n’y pensez pas, Madame! »

Je rentrai chez moi déçue, mais infiniment reconnaissante à cette discrète infirmière, dont je n’avais pas pu retenir le visage, de m’avoir fait croire que j’avais parfaitement joué mon rôle, de m’avoir libérée du fardeau d’une culpabilité inutile, d’avoir su tenir si efficacement ma main… Quelques semaines plus tard, la césarienne qui permit la naissance de notre premier enfant se passa le plus harmonieusement du monde.
Aujourd’hui, mon fils a 7 ans et une dent cassée. Il est allongé sur la chaise du dentiste, je tiens sa petite main dans la mienne et je lui transfuse ma tendresse… Nos coeurs se touchent…









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