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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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RETOUREducation réfléchie Une éducation parfaite exige tant de qualités chez les parents et si peu de défauts chez les enfants que le tableau en est plutôt décourageant. On serait tenté de n'en point parler afin de ne pas se faire de chagrin à soi même, ni aux autres ; et pourtant il peut être utile de connaître les difficultés pour les vaincre. Le premier devoir des parents est de se rendre compte de ce qui peut être modifié chez leurs enfants. L'étude de leurs caractères lorsqu'ils sont encore en bas âge peut rendre de réels services, et c'est là un des avantages qu'ont les parents sur les autres éducateurs. Découvre-t-on après avoir obtenu quelque chose d'un enfant que l'effort qu'on lui a demandé est hors de proportion avec le but à atteindre, il faut mettre à profit cette observation. On ne peut obtenir des améliorations certaines qu'en y portant tous les efforts et en abandonnant la prétention de réformer en même temps les défauts secondaires. Parmi les éléments à envisager figure l'état de santé des enfants. On ne peut demander à un être débile ou nerveux de réagir constamment contre ses tendances naturelles. Mieux vaut ne pas essayer d'obtenir quelque chose s'il doit en résulter de l'énervement. Insistons sur l'importance qu'il y a à ne pas oublier l'âge des enfants et les tendances naturelles à cet âge. Soit pour ne point les fatiguer, soit pour ne pas user son autorité pour les corriger de défauts qui passeront avec le temps. Un enfant de trois ans, par exemple, ne peut se tenir tranquille, c'est peut-être gênant, mais qu'on tâche de le supporter, car cela lui passera en grandissant ! Un garçon de quatorze ans est étourdi, il ne faut pas trop s'en fâcher, tout en lui en faisant remarquer les inconvénients. Si une jeune fille de treize ans est un peu fantasque, qu'on ne s'en émeuve pas trop. Par contre il y a des périodes de crise grosses de dangers. Entre seize et vingt ans, par exemple, le besoin d'émancipation existe toujours, plus ou moins marqué, orienté diversement, mais presque irrésistible. S'il n'apparaît pas, il faut craindre de la dissimulation. Les parents qui croient qu'à ce moment leur enfant n'a pas d'autres préoccupations que celles de la vie quotidienne se trompent et leur sécurité est aveugle. Ceux qui s'effrayent et veulent empêcher toute indépendance ont tort également : elle doit être admise, mais orientée. Il faut à la jeunesse autre chose que la maison paternelle. Si l'on peut envoyer souvent les enfants chez des amis très sûrs, ou les faire voyager dans de bonnes conditions, on créera ainsi la diversion nécessaire. Il faut aussi les faire parler de ce qui les intéresse même si c'est peu intéressant. L'important à cette époque est de garder la confiance. Souvent, après cette période, qui est parfois troublée par des luttes entre parents et enfants, et pendant laquelle les liens se détendent un peu, les parents plus ou moins meurtris renoncent à exercer une influence, se sentant trop vieux pour tenir tête à des enfants qui seront bientôt des hommes et des femmes, ils devraient cependant avoir le courage de donner encore des conseils, bravement sans se rebuter, mais comme ils le feraient avec des égaux. On ne sait pas toujours à quel point des jeunes ens qui ont affecté de rejeter les idées et l'autorité de leurs parents en sont encore imbus. |
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