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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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Fin de vie sur toile

Si la mort est un sujet tabou, la réconciliation entre deux êtres juste avant la mort de l’un d’eux est un sujet « bateau ». Ce thème cinématographique récurrent a pour apothéose le regard particulièrement lucide sur lui-même de l’indomptable héros, tellement indomptable que son propre enfant n’a jamais pu l’apprivoiser. Ce triste preux se penche alors sur son existence la veille du grand départ, essayant d’établir un bilan sur son histoire qui va bientôt s’achever.
Deux films me viennent à l’esprit: le premier a gagné le César du meilleur fi lm: « Les invasions barbares » et l’autre, plus ancien: « Magnolia ».
De quels messages ces scénarios sont-ils porteurs? Ils nous content que, généralement par négligence plus que par volonté de mal faire, un parent peut manquer de respect, d’affection et d’attention envers son enfant. De lourds tributs en découlent, entre autres:
- l’enfant deviendra un adulte en mal d’amour toute sa vie,
- sur son lit de mort le parent, déjà agonisant, agonisera de surcroît moralement.
Ces films montrent aussi que, tant qu’il est dans la force de l’âge, ce même parent n’hésitera pas à dominer son entourage sans l’écouter ou le comprendre. Mais que dans ses vieux jours, entravé souvent par la maladie, une certaine dépendance lui octroie le temps nécessaire pour une remise en question de ses actes passés, l’espace d’une projection en tout cas. Une image peu ressemblante de ce qu’a été cet homme s’impose cruellement à lui: celui d’un monarque détrôné et vulnérable qui nous inspirerait presque de la pitié!
Il faut alors beaucoup d’amour à l’enfant devenu lui-même adulte, dont les écorchures morales sont encore vives, pour le retrouver. De cet amour justement, il n’en a pas été gavé, loin de là. Alors sa première réaction, lorsqu’il est appelé au chevet de celui qui a été la cause de cette privation, est de se dire: « J’étais faible et il en a abusé toute mon enfance. A présent, je ne le serai plus jamais. »
Et puis, petit à petit - il en ira de sa survie à force de soupirs sur tout ce gâchis - le fils ou la fille comprend que seule son indulgence enterrera avec le défunt leur douleur devenue commune.
Que sous-entend encore la trame de ces histoires? Que de n’avoir jamais à déplorer une mauvaise gestion de ses actes, ça tient du domaine de la science- fiction; qu’on avance à travers la reconnaissance de chacun de ses faux pas et que par conséquent, ceux qui se persuadent qu’ils sont parfaits ont encore beaucoup de chemin à parcourir.
Et enfin, que d’aller vers celui qui est resté sur place, c’est faire preuve d’une grande maturité.









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