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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable. Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
RETOURChrist en nos enfants L'enfant, c'est l'avenir. Mais quel avenir? Il peut être bon ou mauvais. Pensée dramatique. L'oeuf du crocodile contient un avenir de férocité. L'oeuf du rossignol contient un avenir de mélodie. Ou bien, voici deux germes de la même espèce : le premier produira un être normal, et le second un monstre; question de milieu. L'évolution varie avec les circonstances favorables ou néfastes qui influencent le développement. Et voilà le problème de l'éducation. J'en appelle à vous pères et mères, parrains, marraines, vous tous qui avez demandé le baptême pour un enfant. Le baptême n'est-il pas le sacrement de l'éducation chrétienne? Faire baptiser les petits, n'est-ce pas exprimer l'espoir, l'intention précise, que le Christ soit formé en eux? Ou bien les engagements que vous avez pris, vous les responsables, lors d'un baptême, restaient-ils à vos yeux dépourvus de sens ou de valeur? Il importe fort que vous soyez au clair sur vos véritables désirs, sur l' orientation fondamentale que vous souhaitez pour vos enfants. Dans telles familles le but suprême est celui-ci: la santé ou l'argent. Ailleurs, on se propose de façonner un bon Français (1), voire un bon protestant convaincu; mais on ne cherche pas à susciter un chrétien, un disciple de Jésus. Sans doute, on admet que la jeunesse pratique une religion, s'inscrive dans les cadres d'une église organisée; mais on éprouve un certain malaise à l'idée que l'instruction religieuse, telle une pointe aiguë dressée vers les nues, pourrait faire descendre le feu du ciel, allumer dans un coeur d'adolescent l'étincelle de l'enthousiasme sacré, la flamme de la folie évangélique. A la vue de nos enfants bien aimés, fragiles créatures, une frayeur nous saisit à la pensée de former en eux le Christ. Etant donné l'état du monde, ce serait les vouer, ces malheureux, au rôle de pionniers et de prophètes ! L'histoire universelle nous apprend ce qu'il en coûte. Alors, sans oser toujours nous l'avouer à nous-mêmes, nous renonçons à un idéal pour nos enfants. Et en effet, que de solennelles questions se posent ! Affinerons-nous en eux, à propos du miséreux qui erre sous la bise, ou de l'animal traîné à l'abattoir, les émotions de la pitié ? Sans doute, les progrès de celle-ci mesurent l'avance de la civilisation; mais si nous jetons, dans l'arène de la concurrence, des êtres qui hésiteront à fouler aux pieds leur prochain, ne les rendons-nous pas inaptes à la vie moderne?... Souhaiter pour ses enfants que le Christ soit formé en eux, le souhaiter simplement, virilement, avec une inflexible persévérance, un courage qui jamais ne s' endort, c'est une attitude surhumaine. Est-ce la vôtre, éducateurs? Parents, examinez-vous ! nous pouvons tromper les hommes, non pas l'Eternel. Nous risquons, d'ailleurs, de nous tromper, nous-mêmes, et de nous figurer, à tort, que nos ambitions pour nos enfants sont inspirées par l'esprit sans peur et sans reproche de l'Evangile. Mais quelle serait votre posture si votre fille, ce soir, vous annonçait qu'elle veut devenir diaconesse ou garde-malade, si votre fils demain vous déclarait qu'il est appelé d'En-Haut à devenir pasteur ou missionnaire ? C'est alors que la situation s'éclaircirait, et que les sentiments cachés au fond de vos coeurs monteraient, turbulents, à la surface. Malgré tout, mes frères, ils sont plus nombreux qu'on ne pense, dans nos Églises, les parents qui « cherchent premièrement le Royaume et la justice de Dieu. ».... Mais les parents qui recherchent pour leurs fils et leurs filles un tel idéal s'imposent un austère labeur, un rude combat : « Mes petits enfants, jusqu'à ce que Christ soit formé en vous, j'endure les douleurs de la maternité. » (1) Lisons : un bon citoyen, Réd. |
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