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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable. Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
RETOUR« En confiance, avec prudence »* Je me suis rendue dernièrement à une soirée, organisée par le Service de santé de la jeunesse à l’intention des parents d’élèves et des enseignants, sur le thème de la prévention des abus sexuels auprès des jeunes écoliers de sept ans. Les échanges y furent fort riches et intéressants et c’est pour cette raison que je souhaite partager avec vous ce que j’en ai retenu. Si, dans un passé pas si éloigné que cela, ce type de programmes de prévention était centré essentiellement sur l’information (avertir de l’existence de comportements inadéquats) et sur l’identification de situations à risque, il a fallu admettre la relative inefficacité de telles formations auprès du jeune public. Une expérience conduite au Canada a notamment démontré qu’après avoir activement participé au programme et brillamment répondu au questionnaire censé vérifier les acquis, pas un seul des jeunes écoliers n’a hésité à suivre un gentil monsieur proposant à l’issue du cours de leur montrer une portée de chatons. Ce cas de figure précis n’avait pas été évoqué durant la formation et les enfants de cet âge n’ont tout simplement pas eu la capacité de transposer dans la réalité des situations théoriques pourtant similaires. Aujourd’hui, sans négliger l’aspect information adaptée à l’âge des enfants, l’approche adoptée est différente. Pour résumer, on peut dire qu’elle vise à créer du bien-être et de l’assurance chez l’enfant, de façon à ce que toute rupture de cet équilibre provoque un refus et une réaction de défense. C’est un travail de longue haleine et de multiples facteurs y participent, dont en premier lieu le climat familial. Que faut-il dire, faire ou ne pas faire, pour y parvenir ? Voici, donc, en vrac, quelques thèmes abordés, qui pourraient servir de rappels ou de points de départ d’une réflexion plus approfondie sur ce sujet délicat. 1) Respecter l’intimité, la pudeur, l’intégrité physique; inculquer le respect de son propre corps et de celui de l’autre (mon corps m’appartient, il est précieux, certaines parties du corps sont privées; les enfants me respectent, les adultes aussi); on a le droit d’être curieux, mais il faut que cela se passe dans le respect; préciser les notions de privé / public (différence entre règles de comportement en famille et en société); promouvoir l’autonomie de l’enfant (prise en charge de son hygiène corporelle). 2) Apprendre à l’enfant à écouter son intuition (qui permet de détecter les dangers), à percevoir et exprimer son ressenti. 3) Renforcer le sentiment d’identité, assurance, apprendre à dire «non». 4) Clarifier la notion d’obéissance (sujet délicat, car l’obéissance est généralement exigée des enfants, or, dans les situations d’abus, il est vital de «désobéir»; l’adulte n’a pas tous les droits; conflit de loyauté pour l’enfant). 5) Parler des bons et mauvais secrets. 6) Informer des interdits, avertir des dangers (difficile dosage d’une méfiance «raisonnable»): cet aspect peut revêtir diverses formes (livres, spectacles ou autres). 7) Etablir un climat de confiance pour que l’enfant ose parler quand quelque chose le dérange. 8) Favoriser l’écoute, répondre aux questions, mettre l’enfant en sécurité, ne pas lui faire porter la responsabilité en cas d’abus (l’enfant, même très aguicheur n’est jamais responsable). 9) Elaborer des stratégies de défense, l’enfant doit avoir un réseau relationnel de confiance. 10) Pour les parents ou autres adultes responsables: contrôler l’influence des media, ce à quoi l’enfant a accès, car un abus n’est pas forcément un attouchement, des images peuvent occasionner également des traumatismes durables. Espérons que les efforts conjugués des familles et de l’école puissent permettre à tous les enfants de grandir, ni trop vite, ni trop lentement, chacun à son rythme, en toute confiance et avec ce qu’il faut de prudence… « Moi, je suis unique, je suis magnifique, Il n’y a que moi comme moi, Toi, tu es unique, tu es magnifique, Il n’y a que toi comme toi… » ** * ainsi s’intitule le programme de prévention, conçu par le Service de santé de la jeunesse, Genève ** la petite chanson fait partie de ce programme |
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