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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable.
Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
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Loyauté, quand tu nous tiens…

Durant de nombreuses années, j’ai travaillé avec des enfants et leurs familles, certaines étaient migrantes ou en intégration dans notre pays. Les enfants de ces familles vivaient parfois difficilement le fait de s’intégrer à l’école, dans les normes de notre société, tout en conciliant leur vie au sein de leur foyer. Ceci pour la bonne raison qu’il y a des habitudes très différentes entre le vécu intérieur et le vécu extérieur.
Souvent les parents sont venus contre leur gré. Ils ont quitté leur pays car ils manquaient de tout et ne pouvaient plus gagner leur vie, ou encore il y avait conflit entre leur conscience et le régime politique. Ils ne pouvaient que partir, aller là où la vie leur semblait plus facile et les conditions meilleures. Une fois chez nous, leur vie professionnelle était rude et leur statut de réfugié ou de travailleur saisonnier mal ou pas reconnu. Ils ont trimé, ont dû s’adapter, même si nos normes ne leur convenaient pas.
Lorsqu’ils ont fondé une famille, ils ont désiré élever leurs enfants en gardant toute une série d’habitudes en lien avec leur culture d’origine, ce qui était tout à fait légitime. Lorsque les enfants étaient petits, cela n’a pas posé de problème, mais quand ils sont entrés à l’école ils ont dû s’adapter, ainsi que leurs parents, à notre façon de faire.
Cette adaptation a eu lieu avec ou sans difficulté aussi bien pour les parents que pour les enfants. Je dirais que si ce sont les parents qui se sont trouvés confrontés aux normes locales, cela les a dérangés mais le dialogue a pu se faire avec les enseignants. Cela aura été dur pour eux mais ils ont eu l’opportunité de s’expliquer et de comprendre la demande de la maîtresse d’école qui suggérait par exemple que l’enfant aille plus tôt au lit pour qu’il soit bien réveillé en classe le matin. Il y a donc eu un ajustement à faire afin que l’enfant bénéficie du rythme scolaire tout en gardant pour lui ce qui était essentiel aux yeux des parents par rapport à leur origine. Les enfants sont souvent nés ici et les parents comprennent au fur et à mesure ce qui est utile à leur progéniture.
Si les parents n’entrent pas en matière par rapport aux normes « de chez nous », ouvertement ou en niant ce qui est demandé, les enfants vont se trouver dans un conflit de loyauté. Celui-ci consiste à ne pas dévaluer leurs parents, donc à être loyaux à l’éducation qu’ils reçoivent, mais en contradiction avec les valeurs de la société dans laquelle ils baignent. Cela peut les amener à être mal ou non adaptés à l’école.
Les enfants qui réussissent malgré tout à progresser sont ceux qui sont adaptés à l’école et qui, à la maison, obéissent aux exigences et habitudes de leurs parents. Souvent, ils se taisent d’un côté comme de l’autre et choisissent une troisième voie qui consiste à ne donner que des informations partielles, soit à l’école, soit à leurs parents. Pour des enfants plus fragiles, c’est problématique: soit ils vont dévier dans leur comportement, soit ils vont s’enfermer et devenir inaccessibles, ils seront alors en échec.
Heureusement, dans la plupart des cas, les enfants ont des capacités très grandes, beaucoup de ressources auxquelles ils vont faire appel afin de permettre, petit à petit, à leurs parents de s’insérer dans notre société. En général, en deux ou trois générations, la famille a gardé ses origines et vit dans notre pays en sachant bénéficier de ce qui fait notre diversité, tout en ayant apporté sa propre richesse. Les enfants ont joué le rôle de passerelles par exemple en apprenant la langue et en la faisant apprendre à papa ou à maman.









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