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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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Quelle imagination!

Histoire de pieds: L’hiver touchait à sa fin. Les jumelles âgées de trois ans portaient des gros pyjamas chauds, un peu usés et qui devenaient trop petits. Leur mère leur dit: « pour que vous soyez plus confortables je vais couper les pieds ». L’angoisse se peignit immédiatement sur leurs visages. « Non, tu ne coupes pas les pieds, on ne veut pas! ». Leur mère les rassura: « Bientôt vous n’en aurez plus besoin, et je vous en achèterai des nouveaux cette automne, ils seront tout jolis, tout neufs! ». Et les petites lui répondirent: « Mais nous on aime bien nos petits pieds, on n’aimerait pas que tu les coupes ! ». Leur mère les rassura vite, elle ne voulait naturellement pas couper les pieds de ses filles mais ceux des pyjamas, ce qu’elles firent ensemble afin d’être définitivement rassurées.

Cendrillon: Une petite fille de trois ans et demi est invitée un samedi soir pour souper dans la famille de sa marraine de dix-neuf ans. Le repas touche à sa fin et la marraine se lève et dit: « Je sors, bonne fin de soirée! ». Elle prend congé de tout le monde et au moment où la porte d’entrée se referme, la grosse pendule sonne dix heures. Les yeux de la petite se remplissent d’effroi: « Marraine doit rentrer avant que la cloche ne sonne! ». Son conte préféré est Cendrillon et elle s’imagine que sa marraine va tout perdre si elle ne rentre pas à temps de sa soirée. Tout le monde la rassure et lui vante la sagesse de sa marraine. Elle lui téléphone quand même sur son portable pour lui rappeler qu’elle ne doit pas rentrer trop tard. Malgré tout elle redemande si sa marraine est bien rentrée lorsqu’elle revoit la famille.

Ces deux anecdotes nous attendrissent et nous font sourire. Nos petits enfants ont une imagination débordante, mais elle peut leur créer des angoisses bien réelles et pas toujours simples à détecter. Comment une mère pourrait-elle penser que ses filles imaginent qu’elle envisageait de leur couper les pieds pour économiser un pyjama! Je suis d’avis qu’il est important d’expliquer avec soin de quoi on parle et de vérifier si l’explication a été assimilée par l’enfant. Mais cela n’est pas toujours possible, car nous sommes bien souvent très loin de ce que nos petits comprennent ou inventent.

Nouveau-nez: Lorsque j’étais petite et que l’on m’annonçait une naissance, on parlait de nouveau-né et je comprenais un nouveau-nez. Je me suis souvent demandé pourquoi on parlait du nez et non de la bouche ou des yeux qui me semblaient tout aussi importants. Ce n’est que lorsque j’ai su lire que j’ai compris ma méprise, mais encore longtemps après, en entendant ce mot, je pensais tout naturellement au nez et devais faire un effort intellectuel de correction…
Perdre la voix: Une amie m’a raconté qu’un jour de Noël, elle entendit que son grand-père aphone avait perdu sa voix. Elle s’imagina que l’on avait un certain capital de voix pour la vie et que lorsque ce capital était utilisé, on ne pouvait plus parler. Depuis ce jour, elle se mit à économiser sa voix pour ne pas se retrouver dans la situation de son grand-père.

Les petits papiers: Ma grand-mère entendait souvent les grandes personnes dire: « As-tu tes papiers? », les contrôles de police étaient fréquents et l’absence de papiers pouvait être préjudiciable. Pour sortir sans risque, elle n’omettait jamais de mettre quelques bouts de papier dans ses poches.

Toutes trois, nous nous rappelons ces histoires avec beaucoup de clarté et les ressentons encore comme si elles dataient d’il y a très peu de temps. Ces incompréhensions n’ont pas porté à conséquence. Elles nous ont fait penser que le monde des adultes était décidemment bien étrange.
Ces souvenirs, si vivants concernant des questions qui n’ont jamais entraîné de problèmes, me confortent dans l’idée qu’il est vraiment primordial d’expliquer à nos enfants comment il faut comprendre nos paroles. Naturellement nous sommes souvent bien loin de l’interprétation, parfois surréaliste, que nos petits font d’un mot mal compris. Tant que cela n’engendre pas des peurs cela nous laisse de jolis souvenirs.









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