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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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Prendre le temps qui passe pour le partager

Mes journées et semaines sont bien remplies: travail professionnel, courses, rangements, nettoyages, tâches administratives, sorties, invitations, ballades, etc… La vie est passionnante et les stimulations innombrables.
Quand la belle saison bat son plein, les fêtes de quartier et de voisinage s’accumulent, les festivals se superposent et je ne sais plus où donner de la tête. Quand et où trouver le temps de s’asseoir, mieux, de s’étendre pour ne penser à rien et sentir le temps qui passe?
Parfois, c’est malgré moi. Je me rends au cinéma avec les enfants et nous arrivons une demi-heure trop tôt. Zut, j’ai mal calculé le temps de déplacement. J’aurais pu faire encore quelque chose avant de partir.
Alors, forcés, nous nous asseyons sur des chaises posées là. Nous attendons et nous parlons. Plus le temps passe, plus la discussion devient intéressante. Nous n’avons rien d’autre à faire que de nous écouter.
Lorsque les enfants grandissent, ils ont besoin de davantage de temps pour exprimer leurs sentiments, me semble-t-il. Petits, quand ils peinent à articuler leurs premiers mots, nous, parents, prenons ce temps, naturellement. Quand ils commencent à construire des phrases, ils nous fatiguent parfois, avec leur logique maladroite. Alors, nous les écoutons l’esprit ailleurs. Puis nous les entendons de moins en moins. Ils sont pris par leurs copains et nous par nos occupations qui ont retrouvé leur rythme normal grâce aux horaires réguliers de l’école primaire.
Puis, il y a la pré-adolescence qui prépare l’adolescence. Et là, j’ai envie de les entendre à nouveau pour comprendre où ils se situent, s’ils ont des soucis. Comment savoir? Quand enfin ils me le disent, j’essaie de sentir comment ce moment d’échange est arrivé. Je remarque que cela se passe souvent quand le temps de nos conversations s’étire, qu’il a presque frôlé le « plus rien à se dire ». Par exemple, au moment du goûter. Au début, nous parlons de la journée d’école, de ce qui reste à faire jusqu’au soir et de détails à régler. Quand tout est dit, nous pourrions nous lever de table. Cependant, si je reste assise, en volant un peu de temps sur ce qui était programmé, juste pour être disponible, le miracle parfois se produit. Les enfants racontent leurs histoires de copines, de copains, de chamailleries, de doutes ou de satisfactions. Ces minutes d’échanges sont précieuses. Elles renforcent nos liens pour les périodes à venir.
Cet avenir, je ne peux en parler, puisque mes enfants ne sont pas encore adolescents. Mais, je m’y prépare. Je prévois, dans les prochaines années, des plages libres, propices à mettre mes sens à l’écoute et, par la même occasion, à mieux percevoir le temps qui passe, sensation que je perds trop souvent.









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