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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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Valeur des choses ou valeurs transmises ?

Connaissez-vous les cartes « Yu-Gi-Uh ! » ? Pour moi, elles s’apparentent aux fameuses figurines « Panini » ! C’est donc naïvement que je donne 2 francs (suisses) à mon fils de six ans qui, subitement, souhaite s’en acheter un paquet. Désireuse de lui laisser un peu d’indépendance, je l’attends devant le kiosque et le laisse effectuer son achat en solitaire. La mine déconfite, il ressort les mains vides: la pièce argentée ne suffit pas ! La vendeuse, depuis son comptoir, m’informe du prix du paquet de neuf cartes: 6 francs 90 ! Légèrement estomaquée, je respecte néanmoins ma promesse et achète le paquet.
Une longue explication s’ensuit, lors de laquelle je tente d’expliquer le mieux possible à mon fils l’aspect commercial et usurier de ces cartes qui plaisent tant aux enfants. Il peine à comprendre, ce qui est logique: la plupart de ses camarades d’école ont en leur possession un petit tas haut comme la main dont la valeur, je le réalise maintenant, doit avoisiner les 100 francs! Au terme de mon explication, mon fils, qui a tout compris, me dit que ses copains ne doivent pas être au courant de tout ça sinon ils n’en achèteraient pas ! Simplicité toute enfantine…
« Tout s’achète et tout se vend ! » Comment expliquer aux enfants l’intime implication de l’argent sur les personnes et les choses ? La spéculation, la société de consommation et ses dérives. Bref, le « poids » de l’argent sur le monde.
A quel âge commencer l’argent de poche ? Quels éclaircissements doivent l’accompagner ? Pour tenter de répondre à mes interrogations, un petit tour sur internet s’impose ! Et là, en lieu et place de réponses pertinentes, les informations détaillent principalement la manière dont nous dépensons ou épargnons les précieux billets colorés. Après une recherche approfondie, voici une synthèse simplifiée de ce que j’y ai trouvé:

Tout d’abord, les enfants des pays du sud de l’Europe reçoivent rarement de l’argent (pas forcément de poche), alors que, plus au nord, un enfant sur deux reçoit de l’argent de poche avant dix ans. Selon les statistiques, l’argent de poche est d’abord donné de manière exceptionnelle, avant d’être versé de manière régulière vers l’âge de quatorze ans.

Dès son plus jeune âge, un enfant peut disposer d’une tirelire destinée à recevoir des petits cadeaux en argent (dents de laits, récompenses (et non rémunération) pour les services rendus, cadeaux de proches, etc.). Et dès qu’il sait compter, il peut recevoir de l’argent de poche.

Il ne faut jamais utiliser l’argent de poche comme monnaie d’échange au chantage affectif. Il s’agit d’un geste gratuit dont on ne devrait rien attendre en retour. Cette allocation ne devrait pas être accordée en fonction des tâches ménagères accomplies ou des bons résultats scolaires. La vie est chère pour les grands et les petits ! Grâce à l’argent de poche, l’enfant apprend autre chose que le simple fait de pouvoir s’acheter ce qu’il souhaite. Il vaut mieux bien réfléchir au jour du versement de l’argent de poche. S’il est versé le vendredi et qu’il ne reste plus d’argent dès le dimanche, il faut peut-être envisager de le verser le lundi… Un franc par jour et par année d’âge. Ainsi, un enfant de six ans, recevra 6 francs par semaine, soit 24 francs par mois…


Ce qui me paraissait initialement un peu élevé, mais au vu du tarif des célèbres cartes susmentionnées, je comprends mieux cette proposition ! Tout cela est certainement fort à propos pour les parents lambdas ! Mais, personnellement, je ne discerne aucune lumière digne d’éclairer mes périlleuses tentatives d’explications sur le rapport étroit de l’argent et des hommes, et la dictature économique sur notre monde de consommation oĂą, exclus par les nantis, les pauvres n’ont pas le droit d’exister…
Durant mon surf virtuel, sous mes fenêtres, s’étire nonchalament la file de voitures parquées… Décrochant temporairement de l’édifiant résultat de mes recherches, je tente d’estimer mentalement la valeur de la vingtaine de véhicules présents. Attribuant une valeur d’achat moyenne de 30’000 francs à chacune (et encore, c’est un bas prix au pays des marques dites de renom), je porte mon horizon visuel à la somme astronomique de 600’000 francs. Avec 600’000 francs, ici, je ne pourrai même pas m’acheter une maison familiale. Avec 600’000 francs, si je vis jusqu’à 90 ans, je n’aurai même pas une retraite décente (si, si faites le calcul !).
Ailleurs, avec cette somme, des milliers de personnes mangeraient à leur faim, installeraient l’eau courante et potable, se soigneraient. Vivraient plus longtemps. Vivraient tout simplement !









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