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Vélo, Scooter, Moto…
Dès l’approche de leur adolescence nos enfants ont entamé un travail de fond, afin de nous persuader de l’utilité d’un scooter ou d’une moto. Notre première réaction fut tout naturellement un « non » que nous pensions sans appel. Mais avec le temps et les transports publics déficients (nous habitons une zone mal desservie) nous nous sommes petit à petit laissés convaincre.
Voici comment: pour aller au collège, qui se trouve à moins de 5 km, il faut prendre deux bus, sans correspondance, et marcher plus d’un kilomètre. Nos enfants y sont allés à vélo, ce qui est bon pour leur santé, pratique et peu onéreux. Voilà pour les arguments positifs, mais il y en a d’autres: le trajet implique une grande descente, puis une montée toute aussi longue, maîtrisée sans problème, en danseuse, en zigzagant sur une route à grande circulation. Pour être « in », le vélo n’a pas de lumières fixes et les petites lampes amovibles sont soit sur la table de la salle à manger, soit n’ont plus de piles ou ont été prêtées à un copain. Il est naturellement impensable de porter un casque, c’est trop nul. Un de nos voisins, plus docile, quitte la maison casqué mais fourre celui-ci dans son sac à dos dès qu’il se trouve hors de vue de ses parents.
Le scooter suit le flot des voitures, il a une lampe qui est allumée en permanence et nos enfants n’envisagent pas de rouler, ne serait-ce que quelques mètres, sans casque. Nous voilà convaincus. Le souvenir de notre adolescence, avec les arguments pro vélomoteur, nous a peut-être aidés à faire pencher la balance.
Avec le cadet, nous voilà à la veille de l’achat d’une moto. La veste renforcée aux endroits critiques et le casque trônent déjà dans sa chambre. Il passe ses loisirs penché sur le code de la route, car il lui faut un permis pour avoir le droit d’enfourcher son engin.
Les raisons invoquées par nos enfants nous ont fait changer d’avis, mais nous ne sommes pas rassurés pour autant. Ce sera toujours avec soulagement que nous entendrons le bourdonnement caractéristique du moteur, signe d’un retour sans encombre.
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