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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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Tout change trop vite…

- C’est une de tes amies ?
- Trop pas ! T’as vu la meuf (ou la go) comme elle est fringuée. Putain, ça
thune un max, une vraie bourge. »

** ** Traduction : Vraiment pas ! As-tu vu la jeune fille, regarde comme elle est habillée ! Incroyable, cela a dû lui coûter très cher, c’est une vraie bourgeoise. (Bourgeoise ne voulant pas dire qu’elle est issue de la bonne bourgeoisie, mais qu’elle dispose de certains moyens financiers, qu’elle le montre et s’imagine que son aisance lui permet de se sentir supérieure.)
Vous vous imaginez sûrement que cette phrase a été entendue dans une banlieue. Détrompez-vous. Mes enfants, comme leurs amis, parlent parfois comme cela ; ce qui a tendance à m’énerver, en particulier pour le mot « putain » qui remplace toute forme d’exclamation.
Au-delà de l’énervement momentané, ce langage m’a suggéré les réflexions suivantes :
- Savent-ils encore utiliser un français correct ? Je peux répondre oui sans hésitation, car lorsqu’il s’agit d’écrire une rédaction, ils en sont parfaitement capables, tant que l’on n’est pas trop regardant sur une orthographe relativement fantaisiste.
- La langue a toujours évolué. Evolution que nous avons fort bien ressentie en grandissant en Suisse allemande. Nous avons toujours parlé le français à la maison avec nos parents. Parlant l’allemand à l’école, nous n’avons pas suivi l’évolution du français comme nos amis scolarisés en Suisse romande. Nous avions ainsi un langage plus « classique », jusqu’au jour où quelques camps scouts nous ont remis rapidement au goût du jour.
- La langue s’appauvrit<7i>. Je ne le pense pas, car sinon nous n’aurions pas besoin de demander une « traduction » pour les comprendre; mais elle s’enrichit de mots populaires, ce qui ne nous semble pas un plus, par contre d’autres mots disparaissent.
J’en conclus qu’il s’agit là d’une transformation difficile à maîtriser, mais faisant partie de l’évolution normale du langage. Mais il n'est pas simple de s’y habituer, car tout changeant tellement vite actuellement, et dans tous les domaines, avec les distinctions régionales qui s’estompent. Il est malaisé d’assimiler ces mutations sans heurts.
Toutes ces réflexions ne m’empêchent toutefois pas de corriger les fautes de mes enfants lorsque leurs expressions me choquent.









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