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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
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L'enfant malade
Le médecin est venu, le diagnostic est fait, la chambre est préparée, les soins sont organisés et vous luttez pleine d'espérance pour la guérison de l'enfant.
Il ne faut pas croire que tout va se limiter à cette lutte matérielle. Au contraire, il faut bien que vous sachiez que la rapidité de la guérison et que le succès final lui-même vont dépendre en grande partie des qualités morales dont vous-même et votre enfant saurez faire preuve.
Les meilleures prescriptions, appliquées avec brutalité, ou au gré des caprices de l'enfant, peuvent manquer leur but. Par contre la bonté, la patience et la fermeté d'une maman peuvent sauver la vie de son enfant.
Dr R. DUVAL-ARNOULD.
Evitez aux petits cerveaux anémiés par la fièvre et la souffrance une tension et une attention qui pourraient devenir un danger en amenant une recrudescence de fièvre.
Donc pas d'histoires trop longuement racontées, pas d'images avec des ogres, des sorcières, des animaux monstrueux pouvant devenir des visions de cauchemar, pas de jeux de patience demandant une application trop soutenue, pas de livre trop captivant laissé à la disposition du petit malade, pas d'instrument de musique jouant toujours le même air, pas de bateaux ou d'animaux exigeant une cuvette remplie d'eau ; rien que des choses très simples, très faciles à comprendre.
Autre recommandation avant de vous installer avec votre ouvrage au chevet de
Pierrot. Asseyez-le sur son séant, passez sur sa chemise un vêtement de flanelle ou de tricot, calez-le avec un ou deux oreillers, posez s'il y a lieu devant lui sur le lit un carton, une planchette ou mieux encore une de ces petites tables à quatre pieds haute de treize centimètres afin qu'il puisse faire manoeuvrer ses jouets sans fatigue et sans vous déranger. Installez-vous de façon à ce qu'il puisse vous regarder sans être obligé de tourner la tête. Quand toutes ces précautions préliminaires auront été prises vous pourrez commencer à travailler.
(La mode pratique).
Clairette est malade ; Clairette n'a pas d'appétit. En vain maman cuisine-t-elle des petits plats alléchants . De grosses larmes viennent aux yeux de l'enfant.
- Tu es si bonne, ma maman, mais vraiment rien ne descend.
Alors maman imagine de jouer à la dînette ; on invite Lise, la poupée, et l'on mange à petites bouchées : un peu de riz, un peu de soupe, un peu de crème
et, cette fois cela descend.
Les enfants convalescents aiment à découper; l'activité des doigts console de l'inaction des jambes. Les catalogues fournissent une ample moisson à leurs ciseaux. Ils font avec leurs découpures d'amusants déballages et s'intitulent : « Marchands de tout! »
Cependant ils se lassent vite à n'amuser qu'eux-mêmes; profitons-en pour reporter leurs pensées sur d'autres petits malades moins favorisés qu'eux et qu'un livre d'images ou quelque loto ravirait.
(Comment amuser les enfants). A. MURET.
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