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Les enfants difficiles

Les Consultations médico-pédagogiques auxquelles l'article ci-dessous fait allusion se sont répandues sous des noms divers dans ces vingt dernières années. Une des premières a été fondée à Genève, à l'Institut J-J Rousseau, par le Dr Ed. Claparède. Aux Etats-Unis, où elles portent le nom de Cliniques scolaires, elles sont annexées aux grandes écoles primaires urbaines. Ailleurs, elles dépendent d'associations de maîtres et de parents ou d'oeuvres de protection de l'enfance. Les méthodes en usage varient quelque peu, mais il s'agit partout d'une collaboration entre médecin et éducateur psychologue pour conseiller les parents et les maîtres à propos des problèmes de caractère, d'humeur, de conduite ou de travail scolaire que posent des enfants « difficiles ». A qui voudrait en savoir davantage, nous signalons deux volumes récents : H-H Anderson, « Les cliniques psychologiques aux Etats-Unis » et Mme Loosly-Usteri « Les enfants difficiles et leur milieu familial », tous les deux parus chez Delachaux-Niestlé, Neuchâtel-Paris.
Les fragments qui suivent sont empruntés à une Revue anglaise, Parents and Children.
Beaucoup de parents croient qu'une relation amicale avec leurs enfants s'établira d'elle-même. Ils ne se rendent pas compte qu'il en est de cette relation comme de toutes les relations humaines. Seulement, dans celle qui nous occupe, l'enfant est en état d'infériorité; il est inexpérimenté, son développement physique et mental ne fait que commencer; les parents, du fait de leur âge, de la connaissance qu'ils ont de la vie et de l'autorité que cela leur confère, prennent l'initiative des expériences auxquelles ils soumettent leurs enfants. S'ils ne tiennent pas compte de la façon dont l'enfant réagit à ces expériences, ils risquent de provoquer chez lui une attitude très différente de celle qu'ils eussent sonhaitée.
Suit la description d'une fillette de douze ans, Marie, qui fut amenée à la consultation parce que ses parents la jugeaient trop tranquille, trop réservée, pas assez ouverte avec eux. « Cela me tourmente », déclarait la mère, « car je sens que les parents devraient être les meilleurs amis de leurs enfants ». En examinant ce cas, on ne tarda pas à découvrir que l'éducation de Marie avait essentiellement consisté à recevoir des réprimandes. Les parents ne s'étaient jamais intéressés à ses jeux d'enfant ; bien rarement, ils avaient pris le temps de causer avec elle. Tout à coup, au moment où l'adolescence approchait, ils s'apercevaient que la relation entre eux et leur enfant n'était pas ce qu'elle devait être. On put amener peu à peu la mère à comprendre que, pour que l'amitié qu'elle souhaitait put s'établir, il fallait créer quotidiennement des expériences agréables pour les deux parties. Deux ans plus tard, elle disait : « Je me demande si je pourrai jamais rattraper ces années perdues ! Non seulement il m'a fallu établir entre nous des liens d'amitié et de confiance, mais j'ai dû d'abord aider mon enfant à se défaire d'une attitude froide et dure qui l'empêchait de sympathiser avec son entourage et de le comprendre ».
Le second cas est celui d'une fillette de dix ans, Marguerite, que sa mère amène à la consultation disant que le travail scolaire de l'enfant est mauvais, qu'elle se montre désobéissante et inattentive à la maison, qu'elle est jalouse de son frère (agé de onze ans) etc…
On interroge l'enfant :« Qu'aimes-tu faire? » Marguerite répond qu'elle n'aime rien faire, qu'il n'y a aucune chose qu'elle fasse bien. Après deux ou trois entrevues, un changement complet se manifeste. L'enfant s'acquitte avec plaisir des menues besognes qu'on lui confie. Même, elle propose spontanément de venir plus tôt le lendemain pour ranger des livres et ôter des taches d'encre du pupitre.
On se rend compte que Marguerite est une enfant sensible, intelligente, pleine de bonne volonté quand on lui témoigne de la confiance et de l'affection. Évidemment ce n'est pas à elle qu'est imputable le conflit qui a amené la mère à la consultation. En réalité, et sans s'en rendre compte, cette mère avait tout fait pour décourager l'enfant. Comme elle souffrait de maux de tête, elle avait pris l'habitude de se décharger sur sa fille d'une grande partie des travaux ménagers. Au lieu de lui expliquer tranquillement comment elle devait s'y prendre, la mère se bornait à la critiquer continuellement, si bien que Marguerite avait acquis la conviction qu'elle n'était bonne à rien. La jalousie qu'on lui reprochait vis-à-vis de son frère était provoquée par la mère qui se livrait à de continuelles comparaisons entre les enfants et qui n'exigeait aucun travail domestique de son fils sous prétexte qu'il était un homme et que le ménage n était pas de son ressort.

On constate parfois que l'un des parents est doué de sympathie et de compréhension, tandis que l'autre est critique, distant ou irritable. Ce dernier se rend souvent compte qu'il n'a pas l'oreille de son enfant. Au lieu de discerner la cause de cet échec, il (ou elle) accusera volontiers l'autre parent d'un excès d'indulgence et de bonté. Il en résulte une désharmonie entre les parents : que de conflits familiaux n'ont pas d'autre cause ! Dans ses efforts pour satisfaire son père et sa mère, l'enfant en vient souvent à conclure qu'il lui faut gagner les bonnes grâces de celui dont il a peur, au lieu de chercher à faire ce qui est bien.
Ainsi se développe une certaine insincérité qui peut amener toutes sortes de déviations. Des enfants élevés de cette façon risquent de devenir des êtres sans consistance, subissant l'influence du premier venu. On ne peut se fier à leur parole, on met en doute leur sincérité, on se demande où ils veulent en venir.

Les attitudes des enfants se modifient suivant la façon dont on les traite. Si donc vous n'êtes pas satisfait de l'attitude de votre enfant vis-à-vis de vous-même ou des autres, changez votre manière d'être avec lui.









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