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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
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RETOURAprès l'école Le problème qui se pose devant les parents au moment où leurs enfants, filles ou garçons, vont terminer leurs années d'école obligatoire, a toujours été difficile à résoudre; il l'est plus encore à l'époque troublée que nous traversons. Si nous interrogeons ceux qui s'occupent d'orientation professionnelle ils nous disent que les directives données en temps normal, en tous cas pour ce qui concerne les professions manuelles, l'industrie ou le commerce, n'ont pas perdu de leur valeur. Il serait bon, si la chose est possible, de retarder l'entrée en apprentissage, soit en faisant faire aux enfants une année d'école, soit en les envoyant à l'étranger (voir à ce sujet dans ce numéro l'article suivant). Pour les jeunes filles une année passée à la maison à s'occuper du ménage et de leurs frères et soeurs cadets, serait aussi très utile, surtout si elles pouvaient travailler sous la direction de leur mère. Malheureusement beaucoup de mères ne sont pas très capables d'enseigner ce qu'elles font elles-mêmes par routine, et ne se soucient pas d'être aidées par une adolescente malhabile ! Pour que cet essai soit profitable il faut que le contact entre mère et fille devienne de plus en plus intime, que l'autorité de l'une se fasse de moins en moins sentir et que l'obéissance de l'autre devienne serviabilité. Il faut aussi que d'avance ce travail en commun ait été envisagé non comme une corvée mais comme un privilège. Toute jeune fille doit aujourd'hui recevoir une préparation professionnelle, mais il ne faut pas que ce soit au détriment des connaissances nécessaires à la femme, qu'elle se marie ou non. Poussés par la nécessité, ou par leur âpreté au gain, les parents ont trop souvent négligé dans le passé de faire faire à leurs enfants un apprentissage complet dans un métier manuel ou dans le commerce; afin qu'ils gagnent tout de suite on les envoyait à la fabrique ou on en faisait des manoeuvres. Le calcul n'était déjà pas juste à ce moment, il serait aujourd'hui plus imprudent encore. On constate en effet que le plus grand nombre des chômeurs, ceux qui le restent le plus longtemps, sont précisément les manoeuvres. Il importe donc de faire avec discernement le choix d'une profession et d'y préparer l'enfant aussi bien que possible. (1) Si celui-ci a un désir personnel ses parents feront bien néanmoins avant de prendre aucune décision de chercher à se rendre compte s'il est apte au métier de son choix; ils consulteront à cet effet le maître et le médecin qui connaissent l'enfant et son milieu. Ils écarteront d'emblée les professions qui risqueraient de nuire à la santé de l'enfant, de l'exposer à de trop grandes tentations ou de mettre son honnêteté et sa moralité en danger. Ils lui feront comprendre que l'on n'est pas apte à un seul métier à l'exclusion de tous les autres, (celui de son père par exemple ou celui qui est exercé par la majorité des habitants d'une localité, horlogerie, métallurgie etc.). Ils lui expliqueront aussi qu'il est plus sage de choisir un métier facile, avec des chances d'y devenir habile, qu'un métier difficile si on y risque d'y rester inférieur toute sa vie. Les offices d'orientation professionnelle peuvent renseigner sur les carrières qui sont encombrées et celles où la demande d'employés est supérieure à l'offre. A titre d'exemple on nous disait l'autre jour qu'on manque actuellement d'ouvrières culottières et d'ouvriers marbriers. Dans le service domestique l'offre de place excède toujours la demande, et pourtant ce service est une des professions qui répond le mieux aux aptitudes de la femme et qui fait appel à ses qualités de dévouement et d'abnégation. Mais pour être exercée avec satisfaction cette profession doit être « apprise » comme un autre métier; l'employée de maison ne doit pas se contenter de connaissances superficielles, mais au contraire ne négliger aucune occasion de se perfectionner. Ce n'est qu'à cette condition qu'elle peut prétendre à un gain rémunérateur et à plus de considération de la part des employeurs. En résumé il faut dans le choix d'une carrière : 1° Tenir compte du goût et des aptitudes de l'enfant; 2° Préférer la profession qui sera plus tard rémunératrice à celle qui procure un gain immédiat; 3° Choisir celle qui permettra à l'enfant de mener une vie honnête et utile aux autres; 4° Ne pas l'envisager seulement à un point de vue personnel mais pour le bien de la collectivité. (1) Il existe des sociétés dont le but est d'aider les parents pendant le temps où leurs enfants font un apprentissage. |
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