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L'enfant et l'école du dimanche

En écrivant ces mots, je suis tout à coup saisie par la grandeur du sujet qu'ils représentent. L'enfant et l'école du dimanche! c'est en somme l'enfant et ses premiers contacts avec l'Eglise de Jésus-Christ ! Bien des enfants reçoivent chez eux une première initiation religieuse ; ils reçoivent aussi à l'école primaire, du moins en Suisse, un premier enseignement religieux. Que viennent-ils donc chercher à l'école du dimanche ? Que désirons-nous, nous, les mères, qu'ils y trouvent quand nous pensons sérieusement à la chose? Nous aimerions tout d'abord, oh oui ! fortement, nous aimerions que leurs petits pieds prennent l'habitude du chemin de l'Eglise, dimanche après dimanche, puis, nous aimerions, oh oui, fortement aussi, qu'ils sentent s'établir peu à peu, avec leurs camarades du dimanche, ce lien véritable d'une foi commune et d'une commune adoration; enfin nous aimerions, oh! combien profondément! que la maison du Père leur devienne réellement un lieu sacré et vivant, désirable et désiré, où ils se trouvent bien, en présence et dans la communion de l'Invisible.
Voilà ce que nous désirons pour eux, à l'école du dimanche. Répond-elle à ces aspirations légitimes et saintes? Il semble parfois que non, car les parents et les enfants eux-mêmes ont souvent contre elle de véritables préventions.
Mais cela ne peut durer, car c'est impossible que l'Eglise de Celui qui attirait à Lui les petits enfants quand il était sur cette terre, ne puisse trouver le chemin de leur esprit et de leur coeur et se faire assez aimante, humble et compréhensive pour rendre attrayant Celui qu'elle veut leur faire connaître.
L'école du dimanche a si bien commencé! Son début fut l'invention d'amour d'un jeune ouvrier imprimeur qui créa la première école du dimanche en Angleterre il y a environ cent cinquante ans pour sauver de la rue et du mal une bande de garçons désoeuvrés qui occupaient leurs dimanches matin à jouer leurs pauvres sous sur la place publique.
C'est vers 1820 que les premières écoles du dimanche furent fondées en Suisse romande et en 1850 qu'elles prirent définitivement pied, apportant ainsi aux enfants un culte à leur portée et les libérant de l'assistance au culte des adultes, qui était jusqu'à ce jour leur seule possibilité de prendre part à un culte public. Cette institution marqua donc en ce temps-là un très grand progrès sur le passé et fut le résultat d'un magnifique effort de compréhension et de sollicitude de l'Eglise de Jésus-Christ envers la jeunesse qu'elle animait.
Elle fut aussi, l'avons-nous bien compris, la première réalisation de l'école unique qui appela tous les enfants, sans distinction de classe, de développement, de milieu, au nom de l'égalité parfaite devant Dieu des âmes à qui elle s'adresse. Elle fut inspirée en cela du Christ qui voyait en tous des possibilités merveilleuses, mais aussi une résistance semblable devant le don absolu, total de soi-même.
L'école du dimanche a aussi réalisé la vraie démocratie par le personnel qu'elle emploie. Elle se sert de toutes les bonnes volontés qui se présentent à elle, pourvu qu'elles soient éclairées par la connaissance de la Bible et animées d'un vrai amour pour Dieu et pour les enfants qu'elles instruiront.
Et maintenant pourquoi rencontre-t-elle tant d'opposition surtout dans les milieux cultivés?
On dit que, justement, l'enfant souffre souvent du régime commun parce qu'il a déjà appris, au point de vue religieux, plus ou mieux à la maison; alors la mère a parfois de l'angoisse à livrer l'âme de son enfant à un moniteur quelquefois médiocre qui ternira plus qu'il n'épanouira son sentiment religieux, et elle préfère être seule à former son âme et son coeur. Mais songe-t-elle qu'elle le prive ainsi du contact avec d'autres jeunes croyants ? Qu'elle le prive surtout de la précieuse habitude de se rendre chaque dimanche au temple, habitude chère à Jésus lui-même qui aimait aller à la Synagogue le jour du sabbat!
O Mère, si tu redoutes, à juste titre peut-être, de confier l'âme de ton enfant à des mains trop jeunes ou trop inexpérimentées, pourquoi ne serais-tu pas toi-même sa monitrice à l'école du dimanche ? Quel enrichissement ce serait pour ton enfant d'avoir à la fois sa mère et son pasteur; quelle collaboratrice sûre tu serais pour ce dernier et quelle initiatrice précieuse pour les autres enfants, ceux que leur mère ne peut pas accompagner!
Un pasteur disait récemment :« Ce qui manque le plus à nos écoles du dimanche, ce sont les mamans ! »
Mais il y a cependant un fait dont doivent se rendre compte les mères, surtout peut-être celles qui sont justement les plus craintives et les plus scrupuleuses. Si, au début de la vie de leur enfant, elles sont vraiment les messagères de Dieu auprès de lui, il y a un moment où cela change, où cela doit changer, où l'enfant a besoin d'échapper à la famille, physiquement et moralement, car il a des déceptions, même avec sa mère, après s'être donné à elle tout entier; alors il éprouve le besoin d'entendre les grandes vérités dont il a soif par d'autres voix que celle de la famille. Et ici nous touchons à la loi inéluctable du sacerdoce universel, qui vient du fait que nul ne détient à lui tout seul toute la vérité. La famille n'est là que pour préparer l'enfant à sa vie d'humain, il faut qu'elle le donne à l'humanité.
Et si nous craignons d'avoir peut-être à souffrir pour nos enfants des erreurs de jugement ou de l'insuffisance de ses instructeurs religieux, n'ayons pas peur, la Bible contient par elle-même son antidote, et l'enfant saura bien aller à l'essentiel.
Pour répondre à l'autre grande objection : celle du « déjà entendu, déjà connu », que proclament bien souvent les enfants, je me demande si l'on ne pourrait peut-être pas varier un peu plus l'enseignement du dimanche en suivant l'âge des enfants. Je sais que cette question préoccupe bien des pasteurs et qu'elle est à l'ordre du jour de beaucoup d'églises où divers changements ont déjà été tentés.
Jusqu'à dix, onze ans environ, l'enfant croit tout ce qu'on lui dit, il est mystique et aime passionnément les histoires. Il écoutera donc avec joie, avec ardeur, et sa mémoire fera sienne tous les beaux et immortels récits de l'Ancien et du Nouveau Testament, quatre ans d'enseignement méthodique, en commençant par Abraham, Joseph, Moïse, etc. pour aboutir à la vie de Jésus-Christ et de ses premiers disciples, ne seront pas de trop pour graver ces faits dans son coeur.
Puis, les enfants seraient admis dans l'école du dimanche des grands, à l'âge où ils deviennent un peu plus sceptiques, plus combatifs. Alors, quittant l'enseignement purement historique et chronologique proprement dit, on leur montrerait plutôt des tableaux de vie, et de vies héroïques surtout, dont la Bible abonde, en étudiant avec eux, un ou plusieurs dimanches de suite, un même personnage sous différents aspects.
Ce culte pourrait se faire sous une forme un peu plus solennelle que ne le sont en général les écoles du dimanche. La musique, jouée par l'orgue si possible, écoutée en silence, occuperait une place plus grande, à côté des cantiques chantés par tous les enfants.
Une partie liturgique adaptée à l'âge des auditeurs (crédo, confession des péchés, etc.) précéderait l'instruction générale faite par le pasteur. Dans ce cas naturellement, l'importance de la réunion par groupes serait diminuée.
Dans l'école du dimanche où je suis monitrice, le pasteur a essayé plusieurs fois de ce genre de culte pour enfants, et nous avons chaque fois été frappés de la grande attention de la majorité des enfants, et surtout du changement d'atmosphère qui était ce jour-là plus recueillie, plus profonde, en un mot plus « spirituelle » que les autres dimanches.
Enfin, vers quinze, seize, dix-sept ans, le coeur reprend ses droits et c'est souvent le moment des décisions vitales, qui pourraient être préparées et mûries dans des cultes spéciaux appelés cultes de jeunesse (comme cela se fait déjà dans plusieurs églises) où l'enseignement biblique ferait place à l'étude et à la méditation des grandes lois de la vie spirituelle, comme complément et application de l'instruction religieuse proprement dite.
Cette variété apportée dans l'exercice du culte des enfants stimulerait peut-être leur intérêt en leur donnant une impression de changement, de renouvellement.
Je suis persuadée néanmoins que le point capital réside dans l'attitude que les parents eux-mêmes adoptent vis-à-vis de leur propre culte et vis-à-vis du culte de leurs enfants. Si l'enfant sent que ses parents aiment et respectent son école du dimanche comme le lieu sacré où Dieu lui donne rendez-vous, dimanche après dimanche, nous pourrons espérer qu'il aura pour elle un attachement véritable qui le rendra assidu dans la mesure du possible et le préparera à donner plus tard sa libre et joyeuse adhésion à l'Eglise de Jésus-Christ.

(Inspirée par une causerie faite sur le même sujet par M. le pasteur Vincent, de Lausanne)









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