Accueil
   

 

 

 

RECHERCHES
Rechercher un mot dans les articles:


Recherche avancée
• par mots
• par thèmes

ARCHIVES DE TOUS LES ARTICLES



AUTRES MENUS
ACCUEIL
ADRESSES
  • Adresses utiles
  • Bibliographie
  • Liens Internet
LE JOURNAL






Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable.
Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
RETOUR

Les trois rameaux

La journée a été particulièrement fatigante: jamais Maurice n'a été si bruyant, Germaine si maussade, Bébé si exigeant. Jamais non plus la pauvre maman ne s'est sentie plus à bout de courage et de patience, jamais elle n'a eu le sentiment plus amer de l'inanité de ses efforts. A présent enfin les enfants dorment et toute accablée la jeune mère est venue s'accouder devant sa Bible ouverte. C'est le seul moment de calme, de recueillement dont elle jouisse depuis le matin, c'est l'heure de la prière, de la communion avec Dieu. Et cependant Madame Davis reste triste, préoccupée, devant le saint livre sans y chercher ce soir-là le secours, les directions habituelles. Elle se sent étrangement oppressée, découragée. Sa tâche ne lui a jamais paru si surchargée de soins mesquins, d'occupations misérables, vulgaires. Ce n'est point là lui semble-t-il, cette vie utile, bien remplie qu'elle avait rêvée. Les mille détails de la vie journalière lui apparaissent si insignifiants. Ne s'en laisse-t-elle pas trop absorber? Les enfants lui donnent tant à faire qu'elle n'a plus un moment à consacrer à l'Å“uvre de Dieu, aux visites les plus urgentes, aux malades, aux pauvres. Que fait-elle maintenant pour Jésus? Ses aspirations à une vie utile, toute consacrée an service du Maître vont-elles donc sombrer misérablement sous le poids des préoccuparions familiales et des tracas quotidiens ?

Toujours plus absorbée par ces pénibles réflexions, Madame Davis ne semblait pas s'apercevoir que la clarté de la lampe placée près d'elle déclinait rapidement. Quelques lueurs fugitives, quelques crépitements de la flamme et l'obscurité fut complète dans la chambre sans que la jeune femme eût fait un mouvement. Mais soudain elle tressaillit sous l'impression vague et saisissante à la fois de la présence de quelqu'un debout près d'elle. En même temps la chambre lui parut s'illuminer d'une lumière éblouissante.
Bientôt dans cette lumière elle distingua les vêtements blancs et le visage d'un ange. Debout en effet près d'elle il tenait à la main une gerbe verte dont il détacha lentement trois rameaux. Et les lui présentant : “ Voici, dit-il, le travail que ton Seigneur et le mien te confie. Par tes soins ces tiges devront fleurir afin de lui être offertes le jour de sa venue. Le Maître enverra lui-même le soleil de vie dont elles ont besoin et voici une eau précieuse dont tu auras à les arroser â€. Et sortant de son sein une petite cruche d'argile il la posa à terre et disparut.
Restée seule, comme elle considérait avec une sorte de crainte les rameaux qu'elle avait entre les mains, Madame Davis crut s'apercevoir qu'ils n'avaient plus l'éclat d'émeraude qu'elle avait admiré à la gerbe céleste. Un beau soleil éclairait la chambre, un brillant soleil d'été qui semblait l'inviter à se souvenir de la promesse du messager d'En Haut. Ouvrant la fenêtre toute grande elle y prit quelques pots de terre, y planta les branches vertes et les plaça en pleine lumière. Mais elles semblaient encore se faner. Elle prit alors la cruche dargile: elle lui parut si légère et contenir si peu d'eau, qu'elle osait à peine s'en servir lorsqu'elle lut gravés en lettres d'or sur l'argile ces mots “ grâce de Dieu â€. “ Je puis donc eu user sans
crainte †se dit-elle, et les feuilles rafraîchies reprirent quelque vigueur. Puis tout à coup malgré les soins constants de la pauvre jardinière une de ces plantes, justement la plus belle, la plus robuste sembla dépérir mystérieusement. Le mal avait fait de grands ravages lorsqu'elle en découvrit enfin la cause, un insecte s'était attaché à la tige et en avait attaqué les parties les plus vitales. Délivrée de ce parasite la plante resta languissante. Et le temps passait, beaucoup de temps semblait-il à Madame Davis, et aucune apparence de floraison sur les rameaux! Si le Roi venait, elle n'aurait rien à lui offrir. Ses plantes lui donnaient beaucoup de mal à soigner et à cultiver, et ne produisaient rien. Mais comme elle se désespérait du peu de succès de ses efforts, une petite fleur merveilleuse étoilée et blanche apparut sur la plus frêle de ses tiges. Semblable à un joyau sur du velours sombre elle resplendissait sur l'émeraude du feuillage. Bientôt, nouvelle aubépine en fleurs, la petite branche en fur couverte. Les autres rameaux commençaient à s'épanouir et le Jardin de Madame Davis était en pleine prospérité lorsqu'un jour qu'elle était occupée à placer des tuteurs pour soutenir ses plantes et en diriger les tiges droit vers le ciel, il lui sembla entendre un cri, une clameur qui montait jusqu'à elle “ Voici le Roi qui vient â€! Dans son saisissement elle fit un mouvement et s'éveilla.

Dans la chambre voisine le bébé pleurait. Tandis qu'elle prenait l'enfant dans ses bras pour le calmer, la jeune femme cherchait à s'expliquer le songe étrange qu'elle venait de faire. “ Je comprends, se dit-elle enfin joyeusement: les rameaux sont mes trois enfants que le Seigneur me donne à élever pour Lui. Ainsi ma tâche n'est ni si humble ni si vaine que je le pensais. C'est encore pour Lui que je travaille et je ne dois point me décourager. Puisse-je dire à son avénement: “ Me voici, Seigneur, avec ceux que tu m'as donnés â€!









www.entretiens.ch fait partie du réseau « NETOPERA - culture - société - éducation sur Internet » et pour la photographie PhotOpera - Uneparjour || DEI - Défense des Enfants - International
ROUSSEAU 13: pour allumer les lumières - 300 de Rousseau  ROUSSEAU 13: les IMPOSTURES - 300 de Rousseau - portraits déviés PHOTOGRAPHIE:Nicolas Faure - photographe d'une Suisse moderne - Le visage est une fiction - photographie de l'image brute - Laurent Sandoz - comédien et acteur professionnel - Genève