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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
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RETOURLa Bible pour les petits enfants La Bible est le livre par excellence, le livre de tous. Il s'adresse aux grands et aux petits, aux forts et aux faibles, aux savants et aux ignorants. Il les éclaire et les instruit tous; il les touche, il les console, il les sanctifie tous. La Bible a des histoires et des enseignements qui parleur simplicité, par leur candeur, conviennent au petit enfaut bien mieux que ce que les hommes pourraient écrire pour lui; nous n'avons pas le droit de l'en priver. Mais il est aussi des portions de nos livres saints qui seraient incompréhensibles pour les enfants, d'autres qui ne leur offriraient aucun intérêt, d'autres encore qui leur seraient peut-être une occasion d'erreur et de péché. Il y a donc pour eux un choix à faire. Il ne faut pas attendre le moment où les enfants eux-mêmes pourront lire la Bible; il ne faut pas même attendre celui où ils seront en état d'en écouter la lecture, avec fruit. Il faut commencer par la leur raconter: un récit qui s'adresse particulièrement à eux les captive et les persuade beaucoup plus qu'une lecture. On choisira donc, à partir du premier chapitre de la Genèse, les portions de nos saints livres qui conviennent le mieux au petit enfant, et on les lui racontera en les mettant complètement à sa portée. Ce seront d'abord des faits historiques, auxquels on joindra peu à peu les préceptes de morale, puis les enseignements dogmatiques les plus simples. Avant de commencer un récit, on le relira dans le texte; car si, pour être compris et pour intéresser, en s'adressant à un âge si tendre, il est parfois nécessaire de changer les paroles de l'écrivain sacré, il importe beaucoup de ne s'en écarter que le moins possible. Ne craignez point de répéter souvent un même récit; l'enfant qui y aura pris plaisir ne s'en passera guère, et bientôt il sera en état de le redire lui-même. Ces exercices formeront son langage, son instruction, son intelligence, de manière à avancer le moment où il sera capable d'entendre avec intérêt et avec fruit la lecture du texte sacré. Alors les récits cesseront, pour être remplacés, par des lectures, toujours courtes, toujours bien choisies. Alors votre enfant recevra son instruction directement de la Parole divine, et il pourra y trouver cette lumière céleste, cette force d'en haut, que Dieu donne aux cÅ“urs qui le cherchent. Lorsqu'un passage aura frappé l'enfant, l'aura touché, l'aura persuadé, faites-le-lui répéter textuellement jusqu'à ce qu'il le sache par coeur ; puis faites-le lui redire de temps en temps, afin qu'il ne l'oublie plus. Vous lui aurez ainsi donné pour toute sa vie peut-être, des moyens de consolation et de salut. Quand viendra l'enseignement de la lecture, nous ne conseillerons pas d'y employer la Bible; il importe de n'associer à l'usage du livre saint aucun sentiment de fatigue, d'ennui où de contrainte. Nous pensons donc qu'il ne faut pas mettre, la Bible entre les mains des enfants avant qu'ils sachent lire couramment. Alors le progrès de leur développement permettra de leur en faire lire des portions qu'on avait d'abord écartées; mais alors encore il faudra mettre à ces lectures beaucoup de discernement et beaucoup de mesure. La Bible doit être notre compagne, notre conseil et notre appui, pour toute notre vie; il faut que nous y ayons recours lors même que personne ne nous y invite; il faut que nous l'aimions. Il est donc de la plus haute importance, de la faire aimer aux enfants; et c'est là une nécessité à laquelle nous devons subordonner son emploi pendant les années de notre autorité. D'un autre côté, la lecture de la Bible est un devoir que nous ne pouvons pas laisser ignorer à nos enfants ; nous sommes obligés de la prescrire. Mais nous sommes libres d'en choisir le sujet, d'en fixer le moment, d'en limiter l'étendue; et nous devons user de cette liberté de manière à éviter que le livre saint soit jamais une cause de fatigue ou d'ennui. Avec de la persévérance, on parviendra certainement à faire aimer la Bible aux enfants car elle leur offre tout ce qui charme leur âge: naïve poésie, détails de mÅ“urs, instruction variée, en même temps que la culture des sentiments que leur mère a éveillés et qu'elle n'a cessé d'entretenir dans leur cÅ“ur. Alors on pourra leur faire apprendre par cÅ“ur des morceaux plus étendus; devenus hommes, ils les conserveront comme un secours et une sauvegarde pour les mauvais jours, pour ceux où les infirmités, ou d'autres obstacles impérieux, viendraient les priver d'une lecture qui leur avait toujours donné la consolation, la paix et l'espérance. |
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