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Orgueil maternel

La mère des fils de Zébédée s'approcha de Jésus … “Ordonne, lui dit-elle, que mes deux fils que voici soient assis, dans ton royaume, l'un à ta droite et l'autre à ta gauche.†Matth.20,20,21.

Il n'est pas une mère qui ne blâme sévèrement Salomé et son outrecuidance, mais combien l'imitent, qui ne s'en doutent pas?
Les droits de Jacques et de jean aux premières places étaient trop évidents aux yeux de leur mère pour être mis en question. Tout au plus Pierre aurait-il pu en revendique sa part. Mais Jean n'était-il pas l'intime du Maître, et sa position privilégiée ne devait-elle pas se partager fraternellement entre lui et son aîné? Ainsi raisonnait Salomé, et elle se sentait forte pour adresser à Jésus une demande aussi légitime. C'est qu'elle oubliait qu'une mère, même la meilleure, pour ne pas dire surtout la meilleure, la plus maternelle, n'est pas bon juge lorsqu'il s'agit de comparer ses enfants à d'autres. Douée de la faculté divine de discerner toujours tout ce qu'il y a de bien chez ses enfants, elle est facilement injuste à l'égard de leurs camarades.
C'est dire qu'il y a à la base de l'orgueil maternel un sentiruent juste, une sorte de phénomène optique voulu de Dieu, une sympathie naturelle, une compréhension particulière, qui est la condition même du succès de l'éducation. Mieux que personne, la mère, sauf de rares exceptions, comprend le caractère de ses enfants, leurs faiblesses, leurs tentations, leurs luttes; elle sait apprécier leurs efforts et leurs victoires à leur juste valeur. L'enfant sent que sa mère le comprend, et c'est ce qui établit entre elle et lui ces relations uniques de confiance absolue, si précieuses pour la formation du caractère.
Le revers de cette médaille, c'est qu'il arrive parfois à une mère de se laisser aller à une inconsciente partialité et de condamner sans pitié les moindres peccadilles des enfants des autres, tandis qu'elle excuse toutes les fautes des siens.
De là à l'admiration maladroite et ridicule de sa progéniture, ou à la susceptibilité ombrageuse, il n'y a qu'un pas bientôt franchi. Et l'on verra telle femme de bon sens, qui raisonne avec sagesse à propos d'autres sujets, perdre toute pondération et tomber dans le parti pris et l'exagération dès qu'il s'agit de ses enfants, et cela avec la meilleure foi du monde. Elle rira du chat-huant de Lafontaine; ce qui ne l'empêchera pas, de dire comme lui, et sans beaucoup plus de raison
“ …….. mes petits sont mignons,
Beaux, bien faits et jolis, sur tous leurs compagnons. â€
Reconnaissons que dans certains cas il est fort heureux que la mère sache découvrir les beautés cachées des êtres qui lui sont confiés. Mais que cette précieuse faculté ne la rende pas aveugle sur leurs défauts, et c'est ce qui n'arrive, hélas ! que trop fréquemment.
“ Je ne croirai jamais que mon fils se conduit mal †“ Qu'on ne vienne pas me dire que ma fille est coquette! †Voilà des déclarations dont on peut entendre l'analogue ne à chaque instant. Et qui saura analyser tout ce que renferme d'orgueil froissé et révolté l'intonation qui souligné les mots “ mon fils, ma fille ? â€

Vous croyez bien faire de signaler à une personne amie une remarque que vous avez faite sur le compte de ses enfants ; vous pensez lui rendre ainsi un service que vous aimeriez qu'on vous rendît, aussi à l'occasion. “ Je n'admets pas qu'on se mêle de l'éducation de mes enfants; je n'ai de conseils à recevoir de personne; je connais les défauts de mes enfants, et je n'ai pas besoin qu'on me les jette à la figure. †Et voilà une rupture, ou à peu près, et de longtemps peut-être vous ne pourrez combler le fossé creusé par votre malencontreuse bonté d'âme.
Suffit-il de signaler cette faiblesse maternelle pour en guérir celles qui en sont atteintes ? Remarquons d'abord qu'il est bien rare qu'une mère se reconnaisse dans ce portrait, alors même que chacun le trouverait fort ressemblant. Mme X. se croit bien au-dessus de pareilles petitesses, alors qu'elle ne peut supporter seulement d'entendre louer les enfants d'autrui sans chercher quelque “ Oui, mais … †qui atténue tant soit peu ce que cette description élogieuse pourrait avoir d'humiliant pour ses enfants à elle.
Une mère absolument impartiale ne serait plus une mère. Mais ce qu'il faut du moins, c'est que cette partialité naturelle n'ait pas pour contre-partie l'aveuglement, la susceptibilité, en un mot, l'orgueil maternel.
Pour éviter cet écueil, l'important est que la mère cesse de se préoccuper exclusivement de l'honneur ou du déshonneur, de la joie on du chagrin, que ses enfants pourront lui procurer, pour penser davantage à sa responsabilité d'éducatrice et au compte qu'elle aura, comme telle, à rendre à Dieu. Qu'elle place son idéal très haut, et elle verra mieux tout ce qui manque à ses chéris ; elle sera reconnaissante envers tous ceux qui l'aideront dans sa grande tâche, et saura mettre à profit ce qu'il peut y avoir de juste dans leurs remarques, même malveillantes. Remplie du Saint-Esprit, Esprit de vérité autant que de charité, la mère saura rester maternelle, sans se laisser aveugler par sa tendresse pour ses plus précieux trésors.









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