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L'autorité déléguée
Demander à des personnes étrangères, la fermeté et la douceur, l'énergie et la modération, la mesure enfin, que nous avons tant de peine, nous, à apporter dans la répression, serait une grave erreur.
Il n'est donc pas acceptable de s'en remettre aux domestiques, et de se les substituer en tout. Mais, tenant compte des exigences sociales et de la nécessité où se trouvent les parents, surtout quand la famille est nombreuse, d'avoir recours à l'intervention d'un tiers, on se demande de quelle autorité il importe d'investir ce délégué spécial.
Croire que les “ bonnes †ou les gouvernantes préposées à la surveillance des enfants, peuvent collaborer utilement à l'Å“uvre de l'éducation, sans être armées d'aucun droit quelconque, est une illusion.
L'enfant n'est que trop disposé déjà à résister à ses inférieurs, dont il comprend la position subalterne et le rôle dépendant; il escompte la tendresse maternelle, encline à pencher de son côté; il sait enfin que les grandes sévérités ne sont pas à redouter de la part des domestiques, obligés de concilier à son égard une autorité relative, avec le respect que l'on doit au “ jeune maître â€.
La situation est deux fois délicate, on le voit; partant, l'obéissance doublement difficile à obtenir.
On arrivera à concilier les choses, en armant ces subalternes d'une autorité limitée, mais effective.
Et par ce dernier mot nous entendons que la punition infligée à propos, et dans la forme prévue, sera reconnue et ratifiée par les parents, en toute circonstance.
Que ceux-ci se réservent la correction, dans les cas exceptionnels : cela est sage; mais qu'ils accordent aux domestiques de leur choix une certaine latitude, et une latitude certaine, pour la répression des manquements ordinaires.Il y a un précieux avantage à agir ainsi; par là, ils se dispensent très heureusement du rôle de censeurs attitrés.
Oh! oui, ménageons notre autorité! soyons-en jaloux! ne la gaspillons pas pour des vétilles, alors qu'un tiers peut nous remplacer, en nous laissant le doux privilège de sourire à l'enfant, et le droit de lui faire accueil . . .
De cette manière les parents éviteront la lutte entre le petit maître répréhensible et le serviteur méprisé; ils conjureront les recours incessants à l'autorité du chef de famille pour régler ces contestations infinies, appels de chaque heure, où le subordonné apporte son amour propre froissé, l'enfant une rancune concentrée, et le père, la gêne de prendre parti un peu à l'aventure.
On ne voit pas d'inconvénient sérieux à autoriser la privation de dessert, par exemple, tout en se réservant de surveiller de très près la “ justice du justicier délégué †et de juger “ ses jugements â€. Encore ne faudra-t-il jamais désavouer tout haut les ordres de celui qu'on s'est substitué pour partie, à peine de ruiner l'influence de ce dernier d'une façon irrémédiable et définitive.
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