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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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A propos de la robe du dimanche

On la veut proscrire, paraît-il: Elle n'est plus de mode, elle aurait dû disparaître avec le siècle. C'est du moins ce qu'affirment, avec un regard dédaigneux sur leurs compagnes “ arriérées â€, certaines “ pédantes †de quinze ans.
Heureusement qu'à côté et au-dessus d'elles, il y a plus d'une mère de bon sens qui ne sont pas tout-à-fait de cet avis. Elles connaissent trop bien les avantages de la robe du dimanche pour prendre aisément leur parti de sa mise à l'index.
Sa disparition! mais à leurs yeux, elle compromettrait gravement et l'économie et la propreté.
Sans compter qu'au point de vue moral, pédagogique même, cette robe joue auprès des petits un rôle unique en son genre. N'est-elle pas, pour ces bambins qui ont vacances sept jours par semaine, la distinction suprême du septième, l'emblème du repos dominical ?
L'endosser n'est-ce pas, pour eux, se soumettre de bonne grâce, à être un peu moins brusques, un peu moins étourdis, à se mieux tenir à table, à jouer plus sagement, plus proprement ? Et même pour quelque membre de la famille ne porte-t-elle pas en caractères mystérieux les mots: sainteté à l'Eternel ?
Ah! nous les comprenons ces mères et nous nous unissons à elles pour défendre la cause de la robe du dimanche.
Mais pour que cette cause soit une bonne cause il faut que cette robe soit une bonne robe, j'entends une robe qui possède les qualités économiques et morales indiquées tout à l'heure, ce qui, malheureusement, n'est pas le cas pour un grand nombre de vêtements du dimanche.
Pour beaucoup de familles, ce jour n'étant pas le jour du Seigneur mais celui de la parade, il s'en suit que, de la tête aux pieds, littéralement, toute la toilette des enfants vise à l'effet.
“ Et l'on verra telle fillette de sept ou huit ans, qui, dès le matin, a entendu force recommandations accompagnées de quelques compliments au sujet de sa robe et de sa ceinture, se promener solennellement en se regardant avec complaisance dans toutes les glaces qu'elle rencontre.
Puis à mesure que la journée s'écoule, le pauvre enfant prend un air maussade et ses traits révèlent la fatigue qu'a produit un effort constant pour réprimer les mouvements de son âge. Ce n'est ni son plaisir ni son bien qu'on a eu en vue en j'attifant de la sorte. Oh! non ses parents n'ont cherché, en somme, qu'à satisfaire leur vanité! Et c'est pour cet unique et déplorable motif que certaine future poupée des salons, couverte de dentelles, de rubans, de bijoux même, fait son apprentissage de frivolité et de coquetterie.
“ Oh! certes, j'aimerais mieux, si leur fortune de leur permet, voir les parents toujours vêtir leurs enfants en petits singes savants, que de leur réserver un collier on une “ belle †ceinture pour le jour où il faut se montrer! Mais comment faire comprendre ces choses à des mères prêtes à s'irriter à la vue d'un enfant plus élégant que le leur ?
“ S'étonnera-t-on qu'il arrive un moment où cet enfant ait, à son tour, le désir d'écraser quelqu'un par le déploiement de son luxe et jette un regard d'envie sur de plus hupés que lui et un regard de mépris sur de plus modestes. Pourtant, oui; j'ai vu le pénible étonnement de parents bien intentionnés qui avouaient naïvement que, malgré tous leurs soins, leur enfant était le contraire de ce qu'ils auraient voulu. Je vois d'ici ces “ soins â€. Quand il a atteint ses quinze ans, effrayés de sa vanité, de son égoïsme, de sa futilité, ils se sont violemment gendarmés contre ce qu'eux-mêmes avaient encouragé jusque-là. Mais ni reproches, ni sermons, n'ont pu convaincre ces adolescents que ce qui était bien hier pût être mal aujourd'hui. †(1)
Point d'erreur donc dès le début. Il nous faut être au clair sur ce que nous voulons pour nos enfants puis entrer et rester résolument dans le chemin qui conduit au but que nous nous proposons.
Ne voulons-nous pas que, dans leur jeune âge ils soient heureux? Dans ce cas, soyons bien persuadées qu'il nous faut les vêtir de manière à ce qu'ils pensent le moins possible à leurs habits. Je dis le moins possible car ils y doivent pourtant penser quelquefois. Mais pour l'enfant élevé dans l'habitude de l'ordre et de la propreté, le soin qu'il prendra de ne pas tacher ni déchirer ses vêtements n'assombrira pas ses jeux. Ce ne sera pas pour lui un fardeau, surtout s'il est inspiré par le désir d'éviter de la peine à sa mère, à cette bonne mère qui n'aime jamais non plus l'avoir auprès d'elle les mains sales, mal peigné ou couvert de boue.
Simples, commodes, solides, tels doivent être les vêtements de nos garçonnets et de nos fillettes si nous voulons qu'ils possèdent la joyeuse liberté que réclame leur âge.
Mais nous souhaitons aussi, n'est-ce-pas, que nos enfants deviennent des hommes et des femmes utiles et heureux, heureux parce qu'ils seront utiles.
Eh! bien, reconnaissons qu'ils ne seront jamais ni l'un ni l'autre, s'ils sont vaniteux et égoïstes. Bien vite la semence porte graine et les parents récoltent ce qu'ils sèment. Par tout ce qu'il voit et entend, notre enfant risque de penser faux sur la valeur de la beauté et de la richesse et il est pourtant de la plus grande importance qu'il apprenne à penser juste.
A nous, de lui enseigner de bonne heure que Dieu regarde au coeur et ne considère pas ce que l'homme considère; que nous n'avons rien apporté dans ce monde et qu'il est évident que nous n'en pouvons rien emporter; que la grâce et la beauté s'évanouissent mais que la femme qui craint l'Eternel est celle qui sera louée. Et qu'aucun regard d'admiration, aucune parole flatteuse, aucune conversation frivole, ne viennent, de notre part, démentir nos enseignements.
Croyons ce que nous disons, agissons en conséquence et nos enfants, quelle que soit leur condition, pourront faire partie du glorieux régiment des joyeux et utiles serviteurs de la vérité.


(1) D'après la princesse Ouroussow.









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