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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
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RETOURLe but Si les femmes de nos jours comprenaient la grandeur, la beauté, la sainteté de leur tâche; si au lieu de gâter les enfants, de ne les envisager que comme des objets d'amusement ou un fardeau, elles voyaient en eux des âmes immortelles qu'elles peuvent initier à de grandes et glorieuses destinées; si elles prenaient ainsi à coeur leur noble mission d'institutrices de la génération à venir; non, je ne redouterais plus pour celle-ci l'incrédulité, le matérialisme, l'aplatissement du temps actuel ! Avec des regards tournés en haut, un idéal élevé dans l'âme, une foi ferme et un puissant amour dans le coeur, on peut faire en tout temps, par la grâce de Dieu, de grandes choses: les Moniques font les Augustins, et rarement, je pense, une mère au coeur grand et ferme n'a eu que des enfants médiocres ou mauvais. « La mère, a dit le célèbre Pestalozzi, la mère est douée par le Seigneur lui-même de toutes les qualités qui peuvent la rendre propre à devenir l'agent principal du développement de son enfant. Personne ne désire plus vivement qu'elle le bonheur de celui à qui elle a donné le jour, et d'ailleurs quel pouvoir pourrait exercer une influence aussi active que l'amour maternel, le plus doux et le plus énergique de tous les sentiments de la nature ? » Mais pour que l'éducation puisse produire tous les fruits que nous en attendons, il faut qu'elle soit solide et non frivole; qu'elle développe les facultés, au lieu d'être superficielle. Selon nous il ne peut être question simplement de travailler à rendre l'enfant heureux ou utile. Sans doute qu'en définitive une bonne éducation se trouvera être tout à l'avantage de ceux qui la reçoivent et éminemment propre à les rendre heureux :mais pourtant c'est si peu en vue de leur seul intérêt qu'il s'agit de travailler, que sans cesse l'éducateur doit lutter contre la disposition qu'ont les enfants à tout rapporter à eux, contre l'égoisme et toutes sortes de convoitises et de passions qui leur feraient sacrifier le monde entier à la satisfaction d'un de leurs caprices. Non, une bonne éducation ne saurait avoir pour but principal de rendre les enfants heureux dans le sens ordinaire de ce mot. Et d'un autre côté, dresser simplement les enfants à être des instruments utiles, c'est pour ainsi dire rabaisser l'homme au rang des machines ou des animaux domestiques, c'est méconnaître la grandeur de ses destinées immortelles. Le but que l'on doit se proposer ne saurait être davantage le simple perfectionnement des forces et des facultés naturelles que l'enfant a reçues du Créateur; car ce serait supposer qu'il est bon de nature, et qu'il n'y a, au point de vue moral, qu'à développer ce qui est en lui; tandis que, dans notre conviction intime, la nature morale de l'enfant, a été pervertie par le péché, de sorte que l'oeuvre qu'il s'agit de faire n'est pas une oeuvre de simple développement, mais une transformation, par laquelle l'âme de l'enfant soit détournée du péché et amenée à Dieu par Jésus-Christ, pour être revêtue, sous l'influence du Saint-Esprit, de toute la perfection dont elle est susceptible. Notre but ne sera donc proprement ni le bonheur, ni l'utilité, ni le perfectionnement de l'enfant; il devra être à la fois plus élevé, plus complet, plus en rapport avec notre éternel avenir. Si l'Évangile est vrai, il n'y a, il ne peut y avoir d'éducation réellement digne de ce nom qu'une éducation franchement chrétienne. Or, que nous dit-il sur le but de notre existence et sur celui que nous devons proposer à notre activité toute entière? Il nous enseigne que nous sommes appelés à vivre et à tout faire pour la gloire de Dieu; par conséquent, tout éducateur vraiment désireux de préparer son élève en vue de sa destination éternelle, ne pourra se proposer d'autre but que celui que l'Evangile assigne au chrétien, but qui embrasse et comprend d'ailleurs tous les autres; car celui qui vit pour la gloire de Dieu, travaille à son propre bonheur, en même temps qu'il recherche le bien de ses semblables, et s'efforce de développer et de perfectionner tous les genres de talents et de dons qui lui ont été accordés par la bonté de Dieu. |
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