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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable.
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Vérité

Un des défauts de l'heure actuelle est d'accorder plus de soin à l'extérieur qu'à la vie intérieure. C'est de l'intérieur que Dieu nous parle, car son temple est dans la conscience. Sacrifier celle-ci aux formes extérieures, c'est mettre en danger la piété, la conscience même, car l'homme extérieur ne vit que d'amour propre et de mondanité. Qu'on ne demande donc jamais l'expression de sentiments incomplets ou faux. Qu'on fuie les formules vides de sens, les phrases toutes faites qui contredisent peut-être la pensée de l'enfant. Surtout qu'on ne permette à qui que ce soit d'exiger de l'enfant des actes ou des paroles qui ne sont là que pour la forme. Qu'on n'effraye pas davantage l'enfant par la peur du qu'en dira-t-on, mais qu'on le rende attentif à la source intérieure d'où viennent ses pensées et ses actes.
En outre, que la véracité lui apparaisse toujours comme ne pouvant supporter d'atteinte d'aucune sorte sous aucun prétexte. Il y a des mères qui ne craignent pas d'enseigner à leurs enfants, comme une règle de conduite, ce qu'on appelle le mensonge officieux, c'est-à-dire qu'il y a des cas où mentir est une nécessité, où, tout au moins, l'on peut se départir des exigences d'une véracité absolue. Au point de vue mondain, où le bien et le mal souvent se confondent, ce procédé se conçoit, mais au point de vue chrétien, la parole du Christ, « si l'on marche dans la nuit, on se heurte, parce qu'on manque de lumière »(Jean 11, 10.), est d'une application générale, car elle montre l'absolue opposition qu'il y a entre lumière et ténèbres, affirmant qu'il n'y a qu'une vérité, qu'une voie droite, et qu'une seule vie agréable à Dieu.
Un fait inconcevable, c'est qu'il se trouve des mères qui n'ont pas le courage d'habituer leurs enfants à dire la vérité. La raison en est la coupable habitude qu'elles ont prise elles-mêmes de tromper leur petit trésor dans le but de lui épargner quelques larmes ou de lui inspirer une mainte salutaire. Ces mères-là, au lieu d'avoir des enfants à élever, devraient elles-mêmes repasser par une éducation nouvelle; elles sont arrivées à ce beau résultat que chez elles le mensonge est un petit remède de famille excellent pour sortir des petits embarras de la vie quotidienne. Le moindre inconvénient en est que l'enfant ne peut plus croire à la parole de sa mère. Cette pratique-là est une vraie cruauté. Dans quel labyrinthe obscur de contradictions insolubles ne jette-t-on pas un enfant à ce jeu-là ? Plus que cela au lieu de le rendre attentif à la voix du Seigneur, on le prend dans les lacs du péché. Dieu seul peut remédier à ce mal par l'éclat de sa vérité en inspirant à la jeune âme l'amour de la lumière et le dégoût du péché. Si la mère a manqué à son devoir, Dieu est l'unique réparateur des brèches « Quiconque aime la vérité vient à la lumière » (Jean 3, 21). Quiconque est pour la vérité, en écoute la voix. « Si vous gardez ma parole, vous serez véritablement mes disciples vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous affranchira »(Jean 7, 31, 32). Ainsi parle le fils de Dieu, le réparateur des brèches, le Sauveur. Que lui-même t'affranchisse, mère coupable, avec ton enfant induit en erreur, seul il peut t'arracher au péché et briser les liens qui t'enserrent. Sors de ton égarement et de ta folie et va à Celui qui seul a pu dire: « Je suis la lumière du monde; celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie » (Jean 8, 12). Avec lui, tu n'auras à craindre ni les hommes, ni leurs opinions, tu seras libre du joug mondain, délivrée de tous tes ennemis, obéissante à Dieu et non aux hommes, affranchie de ton propre égoïsme, cherchant non plus ta gloire, mais celle de Dieu, tel sera ton partage. Que l'Esprit de Dieu te conduise dans la vérité! Puisses-tu, ô mère chrétienne, à l'imitation du Sauveur, te sanctifier pour les tiens afin qu'ils soient vraiment sanctifiés! (Jean 17, 19).









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