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Des boissons pour les enfants

Il n'est pas inutile d'aborder ce sujet car il soulève encore beaucoup de préjugés. Dans bien des familles on voit les enfants prendre du thé à 4 heures avec leurs parents, souvent du café après le repas (ne se contentant plus de l'inoffensif « canard »), et du vin dans leur eau, à midi et le soir. Eh bien il faut le dire et le dire bien haut, ces trois boissons non seulement ne sont pas nécessaires au développement de l'enfant mais lui sont nuisibles. Ceci n'est pas une opinion personnelle qui pourrait paraître étrange à quelques-uns, mais un fait acquis, constaté par les hygiénistes.

Le thé et le café sont un excitant pour les nerfs délicats de l'enfant, et ne lui sont aucunement utiles. Le matin et à 4 heures donnez du lait, et s'il inspire quelque répugnance, mélangez y d'abord du tilleul ou de l'oranger, ou quelques parcelles de chocolat, et en diminuant peu à peu la dose vous arriverez au lait pur, qui sera très bien accepté. C'est la boisson fortifiante et calmante par excellence.

L'alcool, sous quelque forme qu'il soit donné l'est toujours au détriment de l'enfant, et si ce n'est pas tout de suite qu'on peut s'en rendre compte, le préjudice n'en est pas moins réel. Que d'enfants, nerveux, agités, impressionnables, à l'air plus ou moins souffreteux! Les parents en sont préoccupés, et cependant n'ont aucune idée que le vin absorbé journellement à petites doses est la cause de cet état anormal. Ecoutons le Dr Combe, professeur de clinique infantile à Lausanne : « L'alcool a une action toxique beaucoup plus grande chez l'enfant que chez l'adulte. Le système nerveux est très développé chez l'enfant, le cerveau beaucoup plus gros et plus lourd par rapport au corps que chez l'adulte, reçoit beaucoup plus de sang. L'alcool, excitant du système nerveux, trouve donc un terrain tout préparé pour agir et l'excitation produite est beaucoup plus forte. Le cerveau de l'enfant a des sensations des instincts, mais les facultés supérieures, le raisonnement, l'empire sur soi-même ne se développent que peu à peu par l'exercice. Or ce sont précisément ces facultés qui sont les premières atteintes par l'alcool. Il en résulte que pour que le développement de l'intelligence soit normal chez l'enfant, il faut éviter tout ce qui peut entraver le fonctionnement du cerveau, l'alcool en particulier. L'alcoolisme de l'enfant est excessivement fréquent à notre époque. On n'a qu'à regarder autour de soi pour le voir, et le médecin qui s'est donné pour tâche de rechercher cette étiologie, lorsqu'elle lui paraît entrer en jeu, demeure effrayé de l'épouvantable fléau. »

Une autre autorité nous dit que l'alcool chez les enfants bouche les pores qui pour le bon fonctionnement des organes, doivent être toujours ouverts. Bien des parents qui font un usage modéré du vin et par conséquent ne s'en trouvent pas mal, en concluent qu'il doit en être de même pour leurs enfants, et pensent qu'ils aident ainsi à leur développement. Mais c'est une erreur complète, réfutée par tous ceux qui font autorité scientifique. Le vin ne contient aucun élément nutritif, la force qu'il semble donner au moment où il est absorbé n'est qu'une excitation passagère. Il est avéré que les individus qui ont à fournir un grand effort, supporter de vraies fatigues, ne doivent pas prendre de boissons alcooliques, les lutteurs, les alpinistes, tous ceux qui font du sport sérieux, savent qu'ils n'arriveront pas à se distinguer, s'ils en font usage. Nous voyons dans les sociétés de tempérance, des hommes de tous les métiers offrir de grandes sommes de travail, et affirmer que le vin ne leur manque nullement.

Et au point de vue moral, l'abstinence de vin ne peut aussi qu'être profitable à l'enfant. Son usage, même modéré habitue le palais et l'estomac aux excitants, et peut conduire insensiblement à l'alcoolisme, non pas toujours certes, mais trop souvent.

En outre, que les mères le sachent bien, leurs fils auront plus de peine à marcher droit et à rester maîtres d'eux mêmes dans les questions de pureté; leur jeune sang bouillonnera d'autant plus s'ils ont absorbé ces excitants. Pourquoi donc exposer nos enfants que nous voulons sains de corps et d'esprit et les placer sur une voie qui risque de leur devenir fatale, quand d'autre part il n'y a absolument aucun avantage pour eux?

Que de jeunes gens vigoureux, habiles dans tous les exercices physiques, en Angleterre et ailleurs, qui n'ont jamais fait usage du vin.

Parents soyez convaincus que cette ligne de conduite est pour le vrai bien physique et moral de vos enfants.

L'eau pure aux repas, est la boisson par excellence, et en dehors, après le lait, nous avons le tilleul, l'oranger, la verveine, la limonade, etc.

Jeunes mères réfléchissez et prenez la résolution d'élever vos nourrissons, de manière à ce que leur être tout entier soit vigoureux, propre à la lutte de la vie. Et vous qui plus avancées dans la carrière maternelle en arriverez peut-être à comprendre que vous avez fait erreur dans la question si importante que nous venons de traiter, il n'est pas trop tard pour changer votre manière de faire.









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