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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable.
Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
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CORRESPONDANCE

On nous écrit :

Me promenant un jour dans les jardins d'un bel hôtel près du Léman,
je rencontrai une vieille dame poussant une petite voiture d'enfant dans
laquelle dormait une fillette de quatre à cinq ans. Celle-ci était pâle et maigre avec de grands yeux cernés qui faisaient mal à voir.
« Votre enfant paraît bien délicate, » dis-je à la vieille dame, la grand'mère évidemment.
« Dites plutôt très malade : C'est la jalousie !» Et comme mon regard exprimait l'étonnement, elle ajouta, heureuse sans doute de dégonfler son coeur :
« Julia est endormie, asseyons-nous sur ce banc et je vous conterai mon chagrin.»
« Cette petite est l'aînée de ma fille. Elle et son mari avaient beaucoup desiré un garçon ; cependant Julie fut bien reçue et bien choyée durant les trois ans où elle resta l'enfant unique de la famille. C'était une petite fille douce et tranquille, de temps en temps, des élans de tendresse passionnés qui m'inquiétaient un peu. Il y a dix huit mois que vint au monde le cher garçon tant désiré par nous tous. Quelle explosion de joie ! Puis, que de caresses, de baisers, de compliments de la part des parents et des voisins à mesure qu'il se développait :« qu'il est beau!
qu'il est gracieux ! il sera plus joli que sa soeur !» et autres sottises du même genre. D'abord, Julie aima son petit frère ; puis se voyant reléguée au second plan, elle se crut moins aimée et son âme sensible en souffrit. Peu à peu elle cessa d'être caressante et devint sournoise et boudeuse. Des gronderies et de légères punitions furent employées pour corriger ce mauvais caractère dont personne ne soupçonnait la cause. Puis, sa santé s'altéra, elle maigrit et changea tellement en quelques mois que les parents alarmés envoyèrent chercher le docteur. Un examen minutieux ne lui révéla qu'une déperdition de force que ne justifiait aucune maladie des organes. Comme il réfléchissait à ce cas étrange, le bébé fit son apparition dans la chambre. Il fut aussitôt saisi par sa mère et comblé de caresses. La petite malade semblait oubliée dans l'orgueil de sa mère qui présentait son fils au docteur. Quand celui-ci eut complimenté la nourrice et suffisamment admiré le poupon, il revint près du lit de Julie. Elle s'était tournée du côté du mur et refusa obstinément de se retourner, même quand son petit frère fut parti et que le docteur sortit lui-même de la chambre en lui disant un adieu amical. Lorsqu'il fut seul avec ma fille, il lui dit :
« C'est la jalousie ! Le cas est grave, il faut l'emmener d'ici au plus vite. »
Voilà pourquoi l'enfant est avec moi. Il y a six semaines que je la garde, que je la soigne, et je ne vois pas grand changement. Quand ses forces lui permettent de jouer avec les fillettes de son âge, elle est gaie et parait heureuse, mais elle ne regarde pas les tout petits. Quelquefois, elle me dit : « Je voudrais bien embrasser maman ! » quand elle ajoutera :« Et mon petit frère » je la ramènerai chez elle, car alors, elle sera guérie. »
La petite Julie s'était réveillée ; nous nous levâmes, et après avoir serré affectueusement la main à la pauvre grand'mère, j'embrassai la petite joue pâle qui réclamait une caresse et je continuai tristement ma promenade.
Les dernières paroles de la pauvre grand'mère résonnaient à mes oreilles. L'enfant, me disais-je, prononcera-t-elle jamais ces mots: « Et mon petit frère, » qu'on attend d'elle comme signe de guérison ? Vivement impressionnée par cet incident je vous l'ai simplement raconté pour que des mères me disent ce qu'elles pensent de ce cas de jalousie et du moyen employé pour le guérir.

Une abonnée nous écrit:
« Que doit-on répondre à une fillette de huit ans qui demande à sa maman comment viennent les enfants ; doit-on la laisser dans son ignorance ou sous quelle forme doit-on lui dire la vérité ?»









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