
|
|
Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable.
Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
CORRESPONDANCE
On nous écrit :
I.
Ayant eu l 'occasion de lire dans votre feuille le récit où il est question d'une fillette malade de jalousie, je vous dirai le moyen que, par la grâce de Dieu, j'ai employé pour guérir de ce même mal ma fillette de trois ans.
Aussitôt que je découvris la jalousie qu'elle avait à l'égard de son frère, je m'adressai, non au médecin terrestre, mais au médecin céleste, au Seigneur Jésus, qui, pour tous les soins de l'éducation de l'enfant dès sa naissance et à tout âge, est le meilleur guide, conseiller et médecin, pour le corps et pour l'âme. Le Seigneur me montra que je n'avais qu'à traiter ma fillette comme un petit garçon. Je l'aimais elle autant que son frère mais par imprudence, je l'avait mise un peu de côté. Dès ce moment je la pris dans mes bras, la caressai, la serrai sur mon coeur aussi bien que le petit garçon et les fis s'embrasser réciproquement. Ma fillette fut aussitôt guérie. Dès lors sans doute je ne fis plus aucune différence entre eux. Lorsque, sur mon conseil, mon garçon faisait une caresse, ou un cadeau à sa soeur, je faisais remarquer à celle-ci combien son frère l'aimait. Et maintenant, ils ne peuvent plus se passer l'un de l'autre.
Je voudrais donc conseiller à cette chère mère de reprendre tout de suite sa fillette et de préparer pour son retour une petite fête, en lui faisant un de ses mets favoris ou quelque autre plaisir. Mais surtout quelle n'oublie pas du recevoir sa fillette les bras ouverts en la caressant longtemps tendrement, jusqu'à ce qu'elle puisse lire dans ses yeux qu'elle a compris l'amour de sa mère pour elle aussi. En annonçant au petit frère l'arrivée de sa soeur, la maman lui fera mettre quelque chose sur la table un sorte qu'elle puisse dire à sa fille : «Tu vois comme ton frère t'aime, il veut te donner cela, etc
» Il n'est pas si difficile de changer les idées des enfants ; il faut souvent très peu de chose. Il n'y a qu'à savoir s'y prendre. Les vaincre par l'amour, c'est le meilleur moyen. Et pour cela demandons à Dieu la sagesse d'En Haut qui surpasse tout intelligence.
Louise Gentison-Hablüzel.
II.
En réponse à la question sur la jalousie posée dans l'avant-dernier numéro je dirai que je crois le cas grave, mais non désespéré. La faute en est aux parents. C'est eux qui ont provoqué le mal, c'est à eux à le guérir, la mère surtout.
Remontons à l'origine de la situation. Pourquoi tant désirer un garçon? une fille est-elle moins « votre enfant ». A-t-elle moins de valeur au yeux de Dieu; sera-t-elle moins utile dans le monde? Pour moi j'ai reçu six filles et un garçon, et notre joie a été la même à l'arrivée de chacun d'eux.
Naturellement, dans le cas qui nous occupe, le garçon si ardemment désiré à été choyé en conséquence, au détriment de la fillette qui s'est renfermée en elle-même, son petit coeur tendre froissé plus profondément qu'on ne le croit. Il eut fallu lui apprendre à aimer ce petit frère en le lui faisant considérer comme un don de Dieu, en partie pour elle-même et en l'associant aux caresses que la mère lui prodiguait. Au point où en sont venues les choses, l'enfant ne pourra être guérie que par une grande tendresse de la part de la grand'mère d'abord, pour que son coeur se rouvre et que sa soif d'affection soit satisfaite, puis de la part de la mère. Que celle-ci écrive à sa fille de petites lettre à sa portée, lui disant tout son amour, le vide qu'elle lui fait, sans nommer le petit frère qui ne paraîtra que plus tard et très délicatement. Et que la mère en parlant de retour, revête la fillette d'une sorte de responsabilité vis-à-vis du bébé, qu'elle soit chargée de le protéger, de le rendre sage par son exemple etc
.
Elle en arrivera ainsi à le regarder avec des sentiments fort différents, là lorsque le retour pourra s'effectuer, que les parents reçoivent l'enfant avec toutes les manifestations de la tendresse qui remplit leur coeur, et s'observent scrupuleusement afin que le mal conjuré ne risque pas de reparaître. Puis-je ajouter qu'il est toujours excellent de préparer les aînés à recevoir un « nouveau venu » et de leur en parler de manière à ce que cela ne puisse être pour eux qu'un sujet de joie et de reconnaissance..
|
|
|