
|
|
Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable.
Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
CORRESPONDANCE
Plusieurs réponses nous sont encore parvenues au sujet de l'enseignement à donner aux enfants quant au mystère de leur origine. Vu le peu de place dont nous disposons et pour éviter de nombreuses répétitions, nous sommes obligées de laisser de côté la plupart de ces réponses qui toutes, nous le constatons avec joie, recommandent de ne dire que la vérité. A propos de la manière de la dire nous reproduirons les lignes suivantes extraites d'une de ces réponses :
Si la mère attend un bébé, il me paraît bien simple pour elle de dire à l'enfant :«J'ai un grand secret à te dire : Dieu va t'envoyer bientôt un petit frère ou une petite soeur.» - «Comment le sais-tu ?» répliquera probablement l'enfant. - «Oh ! Dieu a arrangé les choses pour que la maman le sache avant tout le monde, et assez longtemps à l'avance pour qu'elle puisse préparer le berceau et les habits. Il met le bébé dans un endroit où personne ne le voit, mais où la maman le sent.» «Ou donc ?» - Là. Alors, tu comprends je le sens très bien, cela me fait plaisir : je prépare tout ce qu'il faut et bientôt tu verras ce petit bébé.» C'est à peu près en ces termes que j'ai annoncé à mon aînée, qui avait alors 8 ans et demie, la future naissance de son petit frère. Elle n'en a pas demandé davantage, mais m'a avoué que depuis quelque temps elle pensait bien que Dieu enverrait un bébé. «Pourquoi ?» lui dis-je. - « Parce que tu m'avais dit une fois que c'est souvent quand le plus petit des enfants peut marcher que Dieu en envoie un autre, et la petite soeur marche depuis plusieurs semaines. »
Dans ce cas j'avais devancé les questions, parce que ma fillette jouait quelquefois avec des enfants de deux ou trois ans plus âgées, qui, à demi renseignées sur ce sujet, ne craignait pas d'en causer à leurs compagnes.
L'an dernier ma seconde fillette agée de 6 ans et demie, lisait avec moi l'histoire d'une chatte qui avait eu des petits. «Sais-tu, lui dis-je, comment Dieu envoie les petits chats ?» - «Non.» -«Eh bien ! Dieu les fait dans la maman chat et après c'est comme si c'était la chatte qui les faisait.» Puis, je lui parlai de ses lapins. Enfin, je lui dis: «Avec les mamans c'est la même chose, etc
» Alors elle, très naïvement, mais d'un ton un peu sérieux :« Je ne savais pas du tout ça.» Et je n'en parlai plus avec elle. Tandis qu'avec l'aniée, plus résevée, je reprenais de temps à autre le sujet, à propos d'un verset de la Bible ou d'autre chose, mais toujours rapidement, sans avoir l'air d'en faire un sujet à part.
Nos fillettes ainsi mises au courant des éléments de la question, nous n'avons plus évité devant elles de parler des mères en espérance, de telle naissance, etc
plus de cachoteries, ni de mots couverts.
L'hiver dernier la seconde, ayant alors 7 ans me demanda un soir :
«Maman, comment viennent les enfants?» Mais je te l'ai déjà expliqué une fois : est-ce que tu ne te rappelles pas ?» - «Pas très bien, dis-moi encore.» Je renouvelai mon explication tandis que mon petit garçon de 6 an. couché dans le lit voisin, écoutait sans pourtant avoir l'air: ni surpris ni intrigué. - «Mais comment sortent-ils ? pousruivit la fillette?» « Oh ! pour ça tu comprends que Dieu sait toujours comment faire.» - «Alors, comment fait-il ?» -«C'est trop difficile à t'expliquer, tu ne comprendrais pas, tu es trop petite.» «Mais, dis toujours et puis ça ne fait rien si je ne comprends pas.» Mon petit garçon intervint: «Mais puisque maman ne le sait pas, elle ne peut pas te le dire !» - «Bien sûr que maman le sait puisqu'elle a eu nous! repartit la fillette.» - «Oui. Je sais bien comment vous êtes venus, mais je vous parlerai de cela une autre fois. Maintenant il est tard, il faut dormir.» Et on n'en parla plus.
Mais, si je voyais ma fillette préoccupée du sujet, j'entrerais dans quelques détails. Je suis persuadée qu'il y a moins de danger à parler trop tôt que trop tard. Ce qu'on sait ne préoccupe jamais autant que ce qu'on devine ou brûle d'envie de savoir.
En général on fait une affaire d'état de quelque chose qui est bien naturel et n'a en soi rien d'impur. Les choses naturelles dites naturellement en leur temps, ne souillent jamais l'imagination, c'est le mystère dont on les entoure qui a été si souvent l'occasion de mauvaises pensées.
Quelques personnes apprenant que mes aînées étaient au courant de ces choses me disaient : «Je ne l'aurais jamais supposé : elles sont si simples, si naturelles, si enfants.» Bien sûr, pourquoi ne le seraient-elles pas? Rien de ce qu'elles ont appris ne les a fait sortir du naturel !
L. C.
D'excellents conseils à propos du ce sujet se trouvent encore dans L'Ecole de la pureté, par Mme E. Pieczynska, Eggimann édit. Genève, page 215, et dans L'Education de la pureté, par A. de Meuron, Jeheber édit. Genève, page 22 et suivantes. En allemand, nous recommandons Was eine Mutter ihrer erwachsenen Tochter zu sagen hat, par Clara Muche ; die Vermehrung des Lebens, par le Dr J. L. A. Koch. En anglais, A song of life, par Margaret Warner Morley; Almost fourteen, par Mortimer A. Warren; Baby Buds, par Eilis Ethelmer:ce dernier ouvrage a été traduit en allemand par Mme Bieber-Boehm et a paru sous le titre de Wo kam mein Brüderchen her ?. Enfin, pour clore cette question et résumer ce qui a paru à ce propos dans notre journal, nous croyons rendre service à nos abonnés en leur envoyant aujourd'hui, comme supplément au présent numéro, une feuille intitulée La pureté de nos garçons. Cette feuille ne se trouve pas en librairie ; elle est publiée par L'Association du sou pour l'oeuvre de relèvement moral, qui à bien voulu nous en remettre un nombre suffisant d'exemplaires.
Réd.
|
|
|