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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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Comment intervenir efficacement
I. - Avec les petits de 1 à 6 ans.
Un magnifique pot de cyclamens est posé sur la table depuis ce matin. Vous sortez de la chambre un quart d'heure. Quand vous revenez, il n'y a plus de fleurs sur la plante; toutes les corolles sont par terre et Marianne (16 mois) joue paisiblement comme si rien ne s'était passé.
Que faites-vous ?
Ou plutôt, avant d'intervenir, que pensez-vous? Car il faut faire quelque chose, c'est certain. Mais dans quel but? Est-ce pour soulager vos nerfs, agacés par un long téléphone? Est-ce pour donner libre cours à votre indignation devant un tel ravage? Ou est-ce pour « corriger » l'enfant de telle façon qu'il n'ait plus jamais envie de recommencer?
« L'éducation n'est ni une vendetta, ni un traitement pour vos nerfs
»
Pensez au bien de votre enfant en premier lieu. Accordez une pensée à votre impatience après, seulement (et vous verrez que si vous avez pu vous dominer pendant les dix premières secondes, vous pourrez vous dominer encore un grand moment).
La question importante est de savoir quelle intention Marianne a eue en cueillant les fleurs de cyclamen.
Si elle n'a pas encore 4 ans, elle ne sait pas clairement quelles sont les fleurs qu'on peut cueillir librement. Elle a voulu faire un bouquet, comme elle en a fait si souvent avec les pâquerettes et les pissenlits. Ou bien, elle a été intéressée par la couleur et la forme de ces corolles et elle a « regardé avec les mains ».
Il ne faut pas juger son acte d'après le résultat, mais d'après l'intention.
Le jour où elle s'est mise à plat ventre sur le trottoir pour mieux observer des fourmis, elle n'a eu aucune intention fâcheuse. Le malheur, c'est qu'elle avait mis sa robe du dimanche.
Or, il a fallu lui apprendre qu'il y a des vêtements avec lesquels on peut se traîner n'importe où, et des vêtements avec lesquels on ne peut pas jouer librement.
Tous les petits enfants ont une période où ils ont un besoin irrésistible de déchirer, de taper, de couper. Il faudra donc donner à Marianne des vieux journaux à déchirer et on lui expliquera par la même occasion que jamais on ne doit toucher aux revues et aux livres de papa. Si elle aime couper des étoffes «comme maman», n'attendons pas qu'elle taille une jupe pour sa poupée dans les rideaux du salon : donnons-lui quelques morceaux de tissu qu'elle réduira en charpie ou transformera en robe du soir selon son goût du moment.
Il faut toujours se répéter que les enfants jusque vers 6 ans, ne «savent» pas. Ils ont tout à apprendre. Nous sommes là pour leur enseigner peu à peu, ce qui est permis, ce qui ne l'est pas, jusqu'où ils peuvent donner libre cours à leurs goûts et à leurs désirs, à partir de quelle limite il faut s'arrêter et renoncer.
Apprentissage qui ne sera jamais terminé et qui durera jusqu'à 18 ou 25 ans. Car un enfant n'est ni bien élevé, ni mal élevé. Il est en train d'être élevé.
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